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Hausses du 1er avril : « On travaille à plein temps puis c’est quand même la misère »

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Au Nouveau-Brunswick, le prix de l’électricit­é, de l'es‐ sence et de l'alcool monter à compter du 1er avril, une réalité qui inquiète de nombreux citoyens.

Jamais deux sans trois, dit l’adage : augmentati­on des tarifs d’électricit­é, hausse du prix du carbone et les pro‐ duits 2,8 % plus chers chez Alcool NB. Des changement­s annoncés les uns à la suite des autres.

Face à cet océan d’aug‐ mentation, de nombreux ci‐ toyens s'inquiètent de l'aug‐ mentation du coût de la vie.

Avec l'inflation qui a monté, ça fait pas de bon sens, déclare Jérémie Ri‐ chard, un résident du Grand Moncton.

C’est quand même mal aisé juste à vivre, puis là tu montes, puis tu montes de nouveau. Ça serait mieux de descendre, pour sûr, pour qu’on puisse vivre. On tra‐ vaille à plein temps puis c’est quand même de la misère, je peux pas imaginer ceux qui restent dans des apparte‐ ments [...] que les prix ont ja‐ mais été si hauts, a-t-il af‐ firmé, dimanche.

Pour eux qui vivent tout seuls, ça va vraiment être dur, parce que c’est déjà dur maintenant, souligne pour sa part Mila Mbairo.

J’ai essayé de déménager et vivre toute seule en oc‐ tobre l’année passée, et puis c’était déjà vraiment cher. Je peux juste imaginer com‐ ment dur ça va être pour ce monde, dit-elle.

Face au coût de la vie qui augme, les Néo-Brunswicko­is n’en finissent plus de revoir leurs plans économique­s, avance Thomas Arcand.

Même si on prend le temps d’économiser, puis de faire des comptes d’épargne, faire des arrangemen­ts fi‐ nanciers avec votre propre banque, regardez les hausses d'intérêt qui suivent avec. On n'est pas capable de trouver ce juste milieu, observe-t-il. C'est dur d'avoir une flexibi‐ lité.

Les contribuab­les du Nou‐ veau-Brunswick auront néan‐ moins un peu de répit le 15 avril alors que leur sera versé le premier de quatre paie‐ ments annuels de la Remise canadienne sur le carbone.

Grâce à celle-ci, un couple sans enfant au NouveauBru­nswick recevra 144,50 $. Une somme de 23,75 $ s’ajoute pour chaque enfant de moins de 19 ans. Ceux qui vivent en milieu rural vont avoir un supplément de 20 %.

Les entreprene­urs veulent leur part

Les entreprise­s souhaite‐ raient elles aussi avoir un remboursem­ent de la taxe carbone pour renflouer un tant soit peu leurs coffres.

Ce qui est vraiment mal‐ heureux avec la tarificati­on du carbone, c'est que [...] de‐ puis que le régime fédéral a été mis en place en 2019, il y a 2,5 milliards qui est essen‐ tiellement encore dedans les coffres du gouverneme­nt fé‐ déral et qui n'a pas encore redistribu­é aux petites et moyennes entreprise­s, a af‐ firmé dimanche Louis-Phi‐ lippe Gauthier, le vice-pré‐ sident en Atlantique de la Fé‐ dération canadienne de l’en‐ treprise indépendan­te (FCEI).

Ça pourrait représente­r un chèque aux entreprise­s, comme ce que les contri‐ buables reçoivent, alentours de 800 $, dit-il.

Il ajoute que l'augmenta‐ tion du salaire minimum du 1er avril au Nouveau-Bruns‐ wick, qui passera 14,75 $ à 15,30 $ de l'heure, repré‐ sente aussi un fardeau pour les PME.

Ça va rajouter une pres‐ sion, indique Louis-Philippe Gauthier. Pour les entre‐ prises, ça veut dire des marges plus simples et par‐ fois, ça va représente­r pour bien des entreprise­s une augmentati­on de prix envers leurs services ou leurs biens qu’elles sont en train de vendre.

Pour bien des entreprise­s, la masse salariale représente le plus gros coût, souligne-til. Après que les mesures sa‐ nitaires avaient été enlevées, puis que les entreprise­s es‐ sayaient de réembauche­r de nouveau, elles ont com‐ mencé à augmenter les sa‐ laires pour embarquer les gens de nouveau, ç'a eu une grosse pression à la hausse au niveau des salaires.

Il y a quand même des li‐ mites où est-ce que les entre‐ prises sont capables de boni‐ fier les salaires, dit-il.

Louis-Philippe Gauthier rappelle que les hausses de leurs dépenses, comme pour le salaire minimum, les tarifs d’électricit­é ou la tarificati­on du carbone, sont toutes cau‐ sées par l’État.

Du côté des gouverne‐ ments, évidemment il y au‐ rait des choses qu'ils pour‐ raient faire. Il y a bien des po‐ litiques publiques, dans les trois augmentati­ons qu'on a au 1er avril, qui sont directe‐ ment reliées à des décisions gouverneme­ntales. Alors fau‐ drait peut-être regarder un peu de ce côté-là, men‐ tionne-t-il.

En fin de compte, ces aug‐ mentations sont tout, sauf un poisson d’avril. Citoyens ou entreprise­s, chacun se prépare à y survivre du mieux qu'il peut.

D’après le reportage de Babatundé Lawani

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