C’est parti pour la saison de crabe des neiges dans la Péninsule acadienne

Les crabiers de la Péninsule acadienne ont pris la mer ce matin pour une nouvelle saison de pêche au crabe des neiges.

Environ 40 bateaux sont partis du quai de Shippagan sur le coup de six heures afin de jeter leurs casiers à l’eau, marquant le départ de cette nouvelle saison de pêche.

À Caraquet, une quinzaine d’embarcations ont pris la mer, alors qu’ils étaient plus d’une dizaine à Lamèque.

Selon l’Association des pê‐ cheurs professionnels cra‐ biers acadiens (APPCA), plus de 400 pêcheurs sont partis en mer lundi matin.

Comme toujours, plu‐ sieurs curieux s’étaient ras‐ semblés sur les quais afin de souligner l’occasion et saluer les pêcheurs.

C’était notamment le cas d’Alexandra Cool, de La‐ mèque. Son conjoint, qui pêche sur le Jean-Denis-Mar‐ tin, avait hâte de repartir sur l’eau, raconte-t-elle.

Je suis venue le voir avant qu’il s’en va, a-t-elle dit quelques minutes avant le départ des bateaux. C’est toujours un peu stressant, mais on commence à être habitué après quatre saisons.

Selon Martin Noël, pré‐ sident de l’APPCA, les pê‐ cheurs sont toujours impa‐ tients d'entamer une nou‐ velle saison de crabe.

C’est un jour qu’on a at‐ tend depuis longtemps, le départ en mer. On a eu quelques semaines pour se préparer et aujourd’hui, la fé‐ brilité est à son plus haut point. La nouvelle année, c’est un nouvel espoir pour les pêcheurs, a-t-il raconté

lundi matin.

Bien que les crabiers es‐ péraient pouvoir prendre la mer depuis une dizaine de jours déjà, c’est que samedi que le ministère des Pêches et des Océans a annoncé que la saison allait commencer le 1er avril.

Même si leur départ a été un plus tardif que souhaité, notamment en raison de dé‐ lais administratifs du MPO, Martin Noël se réjouit de ce départ hâtif.

On est quand même contents que ça se fait au‐ jourd’hui, c'est quand même un départ deux semaines plus tôt que l’an passé, lancet-il.

Les attentes des pêcheurs de crabe du Nouveau-Bruns‐ wick demeurent grandes alors que débute une nou‐ velle saison de pêche.

Malgré les défis qui pèsent sur leur industrie après une année à oublier en 2023, les membres l'APPCA s’inquiètent un peu de voir que leur contingent a été ré‐ duit de 30 % cette année.

C’est une grosse baisse, c’est quand même environ 100 000 livres par bateau, c’est très important, analyse M. Noël.

Son collègue de l’Associa‐ tion des crabiers acadiens re‐ lativise pour sa part la dimi‐ nution du quota.

Ça ne change pas grandchose, parce que l’an passé, on avait un contingent phé‐ noménal. Si vous prenez [les quotas des] 25 dernières an‐ nées, on est dans la moyenne, donc c’est bon a déclaré samedi Joël Gionet.

Chose certaine, la diminu‐ tion de l’offre de crabe des neiges du golfe du SaintLaurent pourrait donner un coup de pouce financier après les prix catastro‐ phiques offerts aux pêcheurs pour leurs prises en 2023.

Selon des données du MPO, le prix d'une livre de crabe des neiges a chuté l’an dernier pour atteindre envi‐ ron 2,30 $. En 2022, les cra‐ biers recevaient pourtant près de 6,40 $ pour une livre du crustacé.

C’est sûr qu’il y a moins d'offres du côté du quota dans le golfe du SaintLaurent, analyse M. Noël. Le marché est vide, donc c’est positif pour nous, donc on s’attend à une hausse de prix. On espère que ce sera suffisant pour que les pê‐ cheurs aient une année satis‐ faisante.

L'Association des crabiers acadiens partage son ana‐ lyse. La demande pour le crabe est aujourd’hui plus forte, ce qui devrait per‐ mettre aux pêcheurs de tirer leur épingle du jeu. Bien que le prix ne sera fixé que lors des premiers débarque‐ ments, attendus dans la nuit de mardi à mercredi, les pre‐ miers indices laissent présa‐ ger un prix tournant autour de 3 $ ou 3,25 $ la livre.

C’est un prix de départ, on espère qu’il augmentera as‐ sez pour que l’industrie soit en bonne posture, dit Martin Noël.

Il n'y a pas que les pê‐ cheurs qui ont de grandes at‐ tentes pour ce début de sai‐ son de crabe des neiges. Des citoyens rencontrés di‐ manche après-midi à Cara‐ quet étaient eux aussi fé‐ briles de pouvoir déguster ce crustacé.

Stéphane Chiasson, un ci‐ toyen de Saint-Simon, était parmi les curieux à s’être rendu au quai de Caraquet afin de constater les prépara‐ tifs des crabiers.

Je suis vraiment très content pour eux, les tra‐ vailleurs ont hâte d’aller dans les usines travailler et les pê‐ cheurs ont hâte d’attraper du crabe des neiges , a-t-il indi‐ qué.

On est là pour voir si les bateaux étaient partis pour manger du crabe, on a hâte d’en manger parce que c’est bon! On en mange à toutes les fins de semaine, a pour sa part expliqué Annie Benoît de Village Blanchard qui compte bien se procurer du crabe dès les premiers dé‐ barquements cette semaine.