Grandes-Piles dans la mire de TES Canada pour des panneaux solaires
TES Canada ne cherche pas qu'à implanter des éo‐ liennes dans la région. L’en‐ treprise veut en outre re‐ courir à l'énergie solaire pour alimenter sa future usine d'hydrogène vert de Shawinigan. Et c'est dans la municipalité de GrandesPiles, dans la MRC de Méki‐ nac, qu'elle souhaite im‐ planter un champ de pan‐ neaux solaires.
L'entreprise a envisagé l'option de se raccorder au parc solaire projeté par Hori‐ zon Environnement aux li‐ mites de Grandes-Piles et du secteur de Saint-Georges-deChamplain, à Shawinigan. Par contre, pour des raisons lé‐ gales, la chose est toutefois, pour l'instant, impossible.
C'est l'effet du hasard si, comme proche voisin de sa future usine d'hydrogène vert dans le secteur de StGeorges-de-Champlain, TES Canada aura éventuellement un producteur privé d'éner‐ gie solaire.
Comme seconde vie à son site d'enfouissement mainte‐ nant rempli, Horizon Environ‐ nement prépare en effet l'installation d'un champ so‐ laire d'une puissance allant jusqu'à 15 mégawatts.
En vertu de la loi actuelle, il lui sera toutefois interdit d'approvisionner directement l'usine de TES Canada, parce qu'un producteur privé ne peut raccorder un client tout aussi privé.
On s'est parlé à l'occasion puis, oui, il y a un intérêt. C'est de voir maintenant comment ça peut se faire avec Hydro-Québec, avec TES, avec les trois parties. Faudrait trouver une solu‐ tion.
Alnoor Manji, président d'Horizon Environnement
On comprend bien que si la chose avait été possible, le futur producteur d'hydro‐ gène n'aurait sans doute pas levé le nez sur les mégawatts du voisin.
Ce n'est vraiment pas dans les cartes aujourd'hui. Il faut être propriétaire de notre propre production. Donc, pour l'instant ce qui est évalué c'est la production solaire sur notre site et dans les sites adjacents qu'on dé‐ tiendrait, affirme Éric Gau‐ thier, directeur général de TES Canada.
Pour alimenter son élec‐ trolyseur, TES aura besoin, en plus de l'énergie éolienne et de la puissance mise à sa dis‐ position par Hydro-Québec, de 200 mégawatts d'énergie solaire, dont une partie pourra être autoproduite sur les terrains de son usine à l'angle des routes 155 et 153. L'entreprise envisage aussi, selon nos informations, de déborder vers les terres pri‐ vées voisines, propriété de Solifor, filiale du Fonds de so‐ lidarité de la FTQ à GrandesPiles.
Non seulement des pan‐ neaux solaires, mais égale‐ ment des éoliennes pour‐ raient y être implantées.
À titre officiel, TES indique qu'à moyen terme il lui fau‐ dra faire des démarches pour acquérir des terrains à proxi‐ mité de son électrolyseur, mais que pour l'instant au‐ cune négociation n'est en cours.
La fiabilité variable du ré‐ seau solaire, fusse-t-il privé, reste un bon enjeu aux yeux d'Hydro-Québec. Quels sont les impacts lorsque passe un nuage au-dessus des cap‐ teurs solaires et que son ré‐ seau doit brusquement et instantanément compenser la baisse de production?
Alors il faut s'assurer avec notre planification intégrée de réseau, donc la vision bout en bout de notre réseau que quand il y a un nuage qui passe, bien que la pro‐ duction solaire disparaît, que le réseau est capable de ré‐ agir, de compenser, indique Claudine Bouchard, vice-pré‐ sidente directrice d’HydroQuébec.
Si le raccordement de TES devenait légalement pos‐ sible, le producteur privé po‐ tentiel d'énergie solaire croit que les choses pourraient se mettre en place rapidement.