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Le premier programme de formation d’adjoints au médecin de l’Alberta est lancé à Calgary

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Le premier programme de formation d’adjoints au médecin en Alberta sera lancé à Calgary au mois d’août, suscitant l’espoir de plusieurs personnes qu'il puisse soulager la crise des soins de santé qui sévit dans la province.

Alors que les inscriptio­ns pour le programme sont ou‐ vertes depuis quelques se‐ maines seulement, celui-ci compte déjà des centaines de demandes, indique le Dr Todd Anderson, doyen de l’école de médecine Cum‐ ming. Nous sommes très en‐ thousiaste­s, se réjouit-il.

Il ajoute que le finance‐ ment annoncé par le gouver‐ nement provincial l’an der‐ nier permettra l’inscriptio­n d'une vingtaine d’étudiants chaque année.

C'est l'un des rares pro‐ grammes de ce genre au Ca‐ nada, et le seul à être offert à l'ouest du Manitoba.

Répondre à la crise des soins de santé

Les adjoints au médecin sont des prestatair­es de soins de santé qui, sous la supervisio­n d’un médecin, peuvent examiner, diagnosti‐ quer et traiter des patients. Le Dr Todd Anderson men‐ tionne qu'ils peuvent assister les médecins dans divers contextes, notamment dans les hôpitaux, les salles d’opé‐ ration et les cliniques de soins primaires.

La présidente de l’Associa‐ tion canadienne des adjoints au médecin, Kirsten Luomala, qui exerce elle aussi le métier à Edmonton, se réjouit de ce nouveau programme : C’est une très bonne nouvelle. C’est quelque chose que nous demandons depuis longtemps.

Bien que les adjoints au médecin aient commencé à exercer en Alberta en 2013 dans le cadre d'un projet pi‐ lote de Service de santé Al‐ berta, leur présence dans le système de santé reste extrê‐ mement limitée. En date du 31 décembre 2023, seuls 53 adjoints au médecin étaient enregistré­s, selon le Collège des médecins et chirurgien­s de l'Alberta, qui régule la pro‐ fession.

Selon Mme Luomala, les adjoints au médecin pour‐ raient avoir la plus grande portée dans les régions ru‐ rales. Ça améliore l’accès aux soins de santé, ça diminue l’épuisement profession­nel des médecins et ça réduit les temps d’attente, précise-telle.

Nous sommes des clini‐

ciens. Nous examinons les patients. Nous prenons des notes. Nous diagnostiq­uons. Nous commandons des tests. C’est très semblable à ce que font les résidents, les médecins et les infirmière­s praticienn­es.

Kirsten Luomala, prési‐ dence de l'Associatio­n cana‐ dienne des adjoints au mé‐ decin

Nous travaillon­s en équipe. Nous étendons donc le champ d’action de votre médecin, ajoute-t-elle, men‐ tionnant que les assistants médicaux sont autorisés à prescrire la plupart des médi‐ caments, à l’exception des narcotique­s.

Une forte demande

Kristen Luomala affirme que les places de formation pour devenir adjoints au mé‐ decin sont insuffisan­tes au Canada pour répondre à la demande de la profession. En 2023, il y avait 56 places dans les programmes de for‐ mation canadiens, précise-telle.

Avec l'ajout du pro‐ gramme de l'Université de Calgary, ainsi que le lance‐ ment récent d'un programme de ce genre à l'Université Dalhousie et des places sup‐ plémentair­es dans d'autres établissem­ents, 137 adjoints au médecin seront formés chaque année dans l'en‐ semble du pays. Des pro‐ grammes dans d'autres pro‐ vinces devraient également être lancés prochainem­ent, souligne Kristen Luomala.

Il s'agit donc d'une crois‐ sance énorme pour nous, fait-elle remarquer.

Selon le Dr Todd Ander‐ son, la pénurie de presta‐ taires de soins de santé en Alberta a ravivé l'idée d'un programme de formation in‐ terne. Plusieurs projets simi‐ laires ont été élaborés dans le passé, mais aucun n'avait été mis en place.

Kristen Luomala espère que ce programme permet‐ tra d'embaucher et de garder des adjoints au médecin en Alberta.

Un modèle de finance‐ ment est nécessaire, selon les adjoints au médecin

Cependant, des barrières persistent, de l'avis de Kris‐ ten Luomala. Selon elle, l'Al‐ berta devrait avoir un mo‐ dèle de financemen­t permet‐ tant aux médecins de famille qui gèrent des cliniques indé‐ pendantes d’avoir recours à des adjoints au médecin sans avoir à les payer eux-mêmes.

Cela sera la plus grande barrière. Si nous parvenons à convaincre le gouverneme­nt d’élaborer de bons modèles de financemen­t pour les cli‐ niques de médecins de fa‐ mille, alors je crois que nous serons en mesure d’augmen‐ ter le nombre assez rapide‐ ment, dit-elle.

Elle ajoute que l’Associa‐ tion avait demandé à rencon‐ trer la ministre de la Santé pour en discuter, mais qu’elle n'avait toujours pas reçu de réponse.

CBC/Radio-Canada a éga‐ lement contacté la ministre de la Santé de l’Alberta pour obtenir une réponse, mais au moment de publier cet ar‐ ticle, aucune réponse n’avait été donnée.

Avec les informatio­ns de Jennifer Lee

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