Donald Trump dépose une garantie de 175 M$ pour éviter des saisies judiciaires
Donald Trump a déposé lundi une garantie de 175 millions de dollars devant la justice américaine, lui évitant la perspective de saisies judiciaires sur son patrimoine après sa condamnation à 454 mil‐ lions de dollars d'amendes pour fraudes financières en février, selon un document judiciaire rendu public.
L'ancien président des États-Unis, candidat à son re‐ tour à la Maison-Blanche, avait jusqu'à jeudi pour dé‐ poser cette garantie couverte par une compagnie d'assu‐ rance et qui équivaut à une caution, dans cette affaire ci‐ vile où il a fait appel.
Cette garantie lui donne une bouffée d'oxygène, alors qu'il doit être jugé à partir du 15 avril, au pénal cette fois, dans une affaire de paie‐ ments dissimulés pour étouf‐ fer des affaires embarras‐ santes en 2016, une pre‐ mière historique pour un an‐ cien président américain.
Une cour d'appel de New York avait allégé il y a une se‐ maine la pression financière sur le milliardaire républicain de 77 ans, en ramenant la caution dans l'affaire civile à 175 millions.
Je respecte profondément la décision de la cour d'appel et je déposerai 175 millions de dollars [...] très rapide‐ ment, dans les dix jours, avait réagi le candidat des républi‐ cains à la présidentielle de novembre, qui a multiplié les attaques virulentes contre ses juges dans les affaires où il est poursuivi.
Donald Trump avait été condamné mi-février à 454 millions de dollars d'amendes avec ses fils Eric et Don Jr., pour fraudes fi‐ nancières au sein de leur em‐ pire immobilier Trump Orga‐ nization.
Ils étaient accusés d'avoir gonflé à hauteur de plusieurs milliards de dollars les actifs de leur patrimoine immobi‐ lier, comme la Trump Tower ou l'immeuble du 40 Wall Street à New York, tout au long des années 2010 pour se voir octroyer des prêts plus favorables des banques.
Après la condamnation, la procureure générale de l'État de New York Letitia James avait menacé de lancer des saisies judiciaires pour recou‐ vrer la valeur de l'amende, en citant l'immeuble du 40 Wall
Street.
Nouvelles de parole
La course d'obstacles judi‐ ciaires est cependant loin d'être terminée pour l'ancien président des États-Unis, qui a survolé la primaire pour l'investiture de son parti à la présidentielle et affrontera sauf surprise Joe Biden en novembre, car il voit encore se dresser quatre affaires pé‐ nales devant lui.
À partir du 15 avril, il de‐ vra comparaître devant un tribunal de New York dans une affaire de paiements dis‐ simulés pour éviter des révé‐ lations embarrassantes pen‐ dant la présidentielle de 2016, dont 130 000 dollars pour acheter le silence d'une ancienne vedette du porno sur une relation présumée que Donald Trump réfute.
À l'issue de ce procès, Do‐ nald Trump encourt théori‐ quement jusqu'à une peine de prison s'il est reconnu coupable, un scénario sans précédent pour un candidat à la présidentielle améri‐ caine.
Dans ce dossier, le juge Juan Merchan qui présidera le procès, a adressé lundi un rappel à l'ordre à Donald Trump en lui interdisant dans une décision écrite de s'en prendre à sa famille ou à celle du procureur de Man‐ hattan Alvin Bragg, après que l'ancien président eut diffusé en fin de semaine dernière des attaques contre la fille du magistrat sur les réseaux so‐ ciaux.
Le juge avait imposé quelques jours plus tôt de premières restrictions de pa‐ role au candidat républicain, qui ne cesse de dénoncer une chasse aux sorcières ju‐ diciaire contre lui.
L'ancien président doit aussi être jugé dans deux af‐ faires, en Géorgie et devant la justice fédérale à Washing‐ ton, pour ses tentatives pré‐ sumées illégales de renverser les résultats de l'élection pré‐ sidentielle de 2020, et dans une autre affaire de gestion de documents classés confi‐ dentiels à son départ de la Maison-Blanche en 2021.
Mais la tenue de procès dans ces trois affaires avant la présidentielle est incer‐ taine, après plusieurs reports dus aux recours déposés par les avocats de Donald Trump.