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Budget fédéral 2024 : Ottawa annonce un programme national d’alimentati­on scolaire

- Nicolas Bourcier

En prévision du dépôt du budget fédéral, le gouver‐ nement Trudeau a annoncé lundi la mise sur pied d’un programme national d’ali‐ mentation scolaire. Avec un investisse­ment d’un mil‐ liard de dollars sur cinq ans, il espère fournir des repas à 400 000 enfants de plus par année, et ce, dès la prochaine rentrée sco‐ laire.

Ce programme se veut un filet de sécurité pour les en‐ fants qui en ont le plus be‐ soin et un complément aux programmes d’alimentati­on scolaire existant dans les pro‐ vinces et les territoire­s.

Le gouverneme­nt libéral justifie cette annonce en évo‐ quant que près d’un enfant sur quatre - soit environ 1,8 million - ne mange pas à sa faim au Canada, ce qui a des conséquenc­es sur sa santé, ses apprentiss­ages et son épanouisse­ment. En raison de la hausse du prix du pa‐ nier d’épicerie, les parents n’ont pas les moyens de mettre suffisamme­nt d’ali‐ ments sains sur la table, peut-on lire dans le commu‐ niqué de presse qui accom‐ pagnait l’annonce.

Le Canada fait figure d’ex‐ ception parmi les pays du G7 : il est le seul à ne pas avoir de programme universel de nutrition scolaire.

Dans le cadre de la cam‐ pagne électorale de 2021, Justin Trudeau avait promis un investisse­ment d’un mil‐ liard de dollars sur cinq ans pour réaliser son programme national de repas nutritifs dans les écoles. En 2019, le gouverneme­nt canadien s'était déjà engagé à créer une politique alimentair­e uni‐ verselle en milieu scolaire.

Une annonce bien ac‐ cueillie par les organismes

Dans le cadre d’un repor‐ tage de L’épicerie en 2022, les intervenan­ts sur le terrain (comme La cantine pour tous et le Club des petits déjeu‐ ners) s'étaient prononcés unanimemen­t en faveur d’une politique pour unifier les programmes d’alimenta‐ tion scolaire existants.

Avec un programme d'ali‐ mentation universel, il y au‐ rait une structure mieux or‐ ganisée, avec plus de res‐ sources, ce qui aiderait à ob‐ tenir une meilleure distribu‐ tion alimentair­e, avait alors confié la nutritionn­iste Lucie Laurin, chargée de projets et formatrice à l’Associatio­n québécoise de la garde sco‐ laire.

L’annonce du nouveau programme est une excel‐ lente nouvelle, à savoir que le [gouverneme­nt] fédéral fera partie de la solution pour l'aide alimentair­e, s'est pour sa part réjouie Judith Barry, cofondatri­ce et direc‐ trice des relations gouverne‐ mentales pour le Club des petits déjeuners.

Les provinces et terri‐ toires contribuen­t d’une ma‐ nière ou d’une autre aux pro‐ grammes d’alimentati­on sco‐ laire, mais ne suffisent pas à la tâche, tout comme les or‐ ganisation­s privées ou phi‐ lanthropiq­ues. Avec les be‐ soins grandissan­ts, il y avait un rôle important à jouer pour le gouverneme­nt fédé‐ ral, a-t-elle ajouté en entre‐ vue à RDI.

Les intervenan­ts estiment qu’un programme national est nécessaire pour combler les lacunes laissées par une mosaïque de programmes provinciau­x, locaux et carita‐ tifs. Le manque de res‐ sources et le prix élevé des aliments mettent à mal la mission de ces programmes.

Les taux d’insécurité ali‐ mentaire dans les commu‐ nautés autochtone­s sont parmi les plus élevés au Ca‐ nada, est-il écrit dans le com‐ muniqué de presse du gou‐ vernement diffusé en marge de l’annonce.

L’élaboratio­n de solutions adaptées à la culture se fera

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