Énergie NB : la hausse des tarifs demandée peut être réduite de moitié, selon un expert

La demande de la société Énergie Nouveau-Bruns‐ wick d’augmenter deux fois ses tarifs de 9,25 % en deux ans devrait être réduite de moitié, selon l’expert Dus‐ tin Madsen.

La demande d’Énergie NB d’augmenter ses tarifs de 9,25 % n’est ni nécessaire ni dans l’intérêt du public, juge M. Madsen dans un docu‐ ment de 140 pages présenté à la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick, la se‐ maine dernière.

Énergie NB a prévu divers coûts qui ne sont pas ap‐ puyés comme étant justes et raisonnables.

Dustin Madsen est un comptable, ancien gestion‐ naire dans le domaine de l’énergie en Alberta et diri‐ geant de la firme de consul‐ tants Emrydia. C'est l’interve‐ nant public dans le secteur énergétique, Alain Chiasson, qui l'a embauché pour éva‐ luer la demande de hausse des tarifs d’Énergie NB.

Énergie NB demande l’au‐ torisation d’augmenter ses tarifs pour recueillir 157 mil‐ lions de dollars de plus cette année et 167 millions l’an prochain, le tout pour at‐ teindre les objectifs de réduc‐ tion de sa dette établis par le gouvernement provincial.

Il s’agit d’une hausse moyenne de 9,25 % pour chacune des deux années. Dans le cas des abonnés rési‐ dentiels, la hausse serait de 9,8 % cette année.

La Commission a autorisé Énergie NB a augmenter temporairement ses tarifs le 1er avril en attendant sa dé‐ cision sur les deux de‐ mandes. Ses audiences à ce sujet doivent commencer à la mi-mai. La société de la Cou‐ ronne devra rembourser ses clients si la hausse accordée est inférieure à celle du 1er avril.

Une hausse distincte de 3 % qui doit rapporter 64 mil‐ lions de dollars à Énergie NB est aussi entrée en vigueur le 1er avril. Elle n’est pas sujette

à l’audience à venir en mai.

Des coûts exagérés et des revenus sous-estimés

Dustin Madsen souligne trois cas où des coûts d'Éner‐ gie NB sont exagérés ou ses revenus sont sous-estimés.

Il indique premièrement que les charges d’amortisse‐ ment sur des infrastructures électriques d’une valeur de 1,3 milliard au fil des ans sont évaluées dans une étude de 2019 comme étant supérieures de 187 millions à la dépréciation réelle.

M. Madsen recommande que 25 millions par année provenant de cette différence soient inscrits chez Énergie NB comme un revenu pou‐ vant servir à réduire sa dette ou à diminuer sa demande d’augmentation des tarifs.

Deuxièmement, puis‐ qu’Énergie NB s’attend à vendre de l’électricité pour 36,7 millions de dollars de plus que prévu cette année dans la province et à l’exté‐ rieur, cette somme devrait être créditée à ses abonnés, selon M. Madsen.

Troisièmement, il juge que les dépenses d'exploitation, d'entretien et d'administra‐ tion d’Énergie NB aug‐ mentent trop rapidement sans justification suffisante et devraient être réduites de 19,2 millions cette année.

Dustin Madsen affirme que ces trois cas repré‐ sentent au total 80,9 millions dans le budget d’Énergie NB cette année et 82,5 millions l’an prochain. Cela équivaut à un peu plus de la moitié des hausses tarifaires deman‐ dées.

L’expert estime que la Commission, si elle appuie ses calculs en mai, peut déci‐ der de réduire l’augmenta‐ tion des tarifs ou le niveau d’endettement d’Énergie NB.

M. Madsen recommande aussi à Énergie NB d’annuler une dépense de 14 millions par année sur deux ans pré‐ vue pour faire une grande transition en informatique. Il explique que ce genre de dé‐ pense est presque toujours deux fois ou trois fois plus élevé que prévu et que cela porterait à confusion au sein du personnel au moment où ce dernier doit se concentrer sur d’autres problèmes.

Énergie NB n’a pas en‐ core réagi

Énergie NB n’a pas encore répliqué à l’étude de Dustin Madsen.

La société de la Couronne a jusqu’au 11 avril pour lui soumettre des questions écrites au sujet de son étude et présenter des preuves pour réfuter toute conclu‐