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Une mère plaide pour un logement adapté à son fils atteint de trouble de santé mentale

- Nir

La Saskatchew­anaise Pam Sanderson se dit préoccu‐ pée par le manque de loge‐ ment pour les personnes souffrant de maladies men‐ tales graves et de toxico‐ manie. Son fils Keith Cath‐ cart, né avec un handicap cognitif, peine à être pris en charge.

Elle explique que son fils souffre désormais de mala‐ die mentale, de toxicomani­e, de psychose permanente et de crises de violence.

Ce n'est pas sa faute, c'est sa maladie, soutient Pam Sanderson.

[...] Il est constammen­t dans un état psychotiqu­e, ce qui fait qu'il n'est pas dans notre réalité actuelle. Il parle à des gens qui ne sont pas là. Il entend des voix dans sa tête tout le temps.

Pam Sanderson

Depuis des années, Pam Sanderson ne cesse de dé‐ noncer les lacunes dans les services de toxicomani­e et de santé mentale en Saskatche‐ wan.

Selon elle, cela a même obligé son fils à passer beau‐ coup de temps entre des uni‐ tés de soins ou la prison en Colombie-Britanniqu­e.

Même si elle dit vouloir vivre avec son fils, ce dernier a des besoins spécifique­s et représente un danger pour lui-même et les autres, ditelle.

Mme Sanderson indique que qu'un jour, alors qu'elle roulait à 100 km/h sur une autoroute, son fils l’a frappée au visage.

Keith Cathcart ne peut pas non plus vivre seul et il a récemment été expulsé d'un autre hôtel, soutient-elle.

Le propriétai­re a appelé tous les motels et hôtels de la région et leur a dit de ne pas louer de chambre à ce jeune homme parce qu'il est un danger pour lui-même et pour tous nos clients qui fré‐ quentent nos motels, sou‐ ligne Mme Sanderson.

Selon Pam Sanderson, son fils est également extrê‐ mement vulnérable dans la rue.

Il n'a aucune idée du froid qui règne ici en Saskatche‐ wan. Parfois, il se promène dans les rues avec seulement une veste en jean et une che‐ mise à manches longues, ditelle.

C'est la raison pour la‐ quelle elle plaide depuis des années pour des logements adaptés aux personnes avec des besoins complexes.

Plus de services à l'ave‐

Mme Sanderson dit avoir essayé de faire admettre Keith à l’hôpital psychiatri­que Saskatchew­an Hospital North Battleford (SHNB) mais il y a une liste d'attente de plu‐ sieurs années.

Cet hôpital accueille les patients de la province qui ont besoin d'une réadapta‐ tion psychiatri­que à plus long terme.

L’établissem­ent compte 284 lits, dont 188 lits de ré‐ adaptation psychiatri­que et une aile sécurisée de 96 chambres pour les délin‐ quants.

Dans un communiqué, le ministère de la Santé indique qu'à Regina, des services sont disponible­s pour les personnes ayant des pro‐ blèmes persistant­s de santé mentale et de toxicomani­e.

Il s'agit notamment d'une unité de stabilisat­ion de la santé mentale, des loge‐ ments supervisés et d'autres soutiens à long terme.

Tous ces services peuvent ne pas convenir dans tous les cas, en fonction du niveau de complexité et des besoins de la personne, précise le com‐ muniqué.

Le nouveau plan

d'action de la province en matière de santé mentale prévoit l'ajout de 500 nouvelles places de traitement pour les per‐ sonnes aux prises avec des dépendance­s.

Au total, 183 places de traitement des dépendance­s ont été annoncées jusqu'à présent, dont un centre de traitement de 60 lits à Lum‐ sden, près de Regina.

Cependant, Pam Sander‐ son soutient que la province est en retard par rapport au reste du Canada.

Elle aimerait voir des loge‐ ments de soutien pour la santé mentale, en particulie­r pour les soins complexes, do‐ tés d'un personnel profes‐ sionnel.

Son fils a récemment été inscrit sur une liste d'attente pour un foyer de Regina géré par la Phoenix Residentia­l Society.

Ce refuge aide les per‐ sonnes souffrant de toxico‐ manie, de troubles psychia‐ triques et d'autres pro‐ blèmes. Mais elle ne sait pas combien de temps elle devra attendre avant que son fils puisse entrer dans le foyer.

Combien de patients y a-t

il dans les rues de Regina et de Saskatoon, et dans toutes les autres petites villes de la province, qui voient des per‐ sonnes souffrant de troubles mentaux graves, dans la rue, sans aucun soin, s'indigne Mme Sanderson.

Avec les informatio­ns de

Louise BigEagle

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