Il y a un an, la contraception devenait gratuite en Colombie-Britannique
Le 1er avril 2023, la Colom‐ bie-Britannique devenait la première province au Ca‐ nada à offrir la contracep‐ tion sur ordonnance gra‐ tuite à l’ensemble de sa po‐ pulation. Un an plus tard, alors qu’elle est toujours la seule à offrir la gratuité universelle, un vent de changement semble souf‐ fler ailleurs au pays.
Amélie Bourgeois vit en Colombie-Britannique depuis une quinzaine d’années. De‐ puis le début du programme, elle fait partie des 208 000 personnes qui ont eu accès à la contraception sur ordon‐ nance gratuite.
Même si c'était couvert par mes assurances, j'avais toujours des frais en lien avec la pharmacie qui étaient de 20 $ ou 30 $ en plus de la franchise annuelle, dit-elle à propos des montants qu’elle devait auparavant débourser.
Aujourd’hui, il n’en coûte absolument rien aux rési‐ dents pour obtenir des contraceptifs oraux, des sté‐ rilets en cuivre et hormo‐ naux, des injections hormo‐ nales et la pilule du lende‐ main.
La plus grande barrière qui arrête les personnes à chercher la conception sur ordonnance de leur choix, c'est le coût, indique Teale Phelps Bondaroff, président d’AccessBC, un organisme qui a porté la campagne en fa‐ veur d'une couverture uni‐ verselle et gratuite de la contraception sur ordon‐ nance dans la province, ce que confirme une étude de l’Université de la ColombieBritannique (UBC).
En chiffres 208 000 :
Le nombre de personnes qui ont bénéficié de la contraception gratuite en Colombie-Britannique entre le 1er avril 2023 et le 31 janvier 2024
Plus de 60 : Le nombre de méthodes de contraception couvertes
119 millions $ : Le finan‐ cement sur trois ans que la province consacre au pro‐ gramme
Source : Ministère de la Santé de la Colombie-Britan‐ nique
La gratuité de la contra‐ ception permet aux bénéfi‐ ciaires d’économiser des cen‐ taines de dollars par année.
Selon le gouvernement, les bénéficiaires économisent environ 25 $ par mois pour la pilule contraceptive, soit 300 $ par année, jusqu'à 35 $ par injection hormonale qui dure trois mois, ou 140 $ par an, et jusqu’à 400 $ pour un sté‐ rilet qui dure de trois à dix ans.
Pourquoi la contracep‐ tion gratuite?
L’accès à la planification familiale volontaire et sans danger constitue un droit fondamental, selon les Na‐ tions unies.
Avoir accès à la contracep‐ tion, ça permet une sexualité saine et épanouie, explique Anne-Sophie Gignac, coor‐ donnatrice politique et res‐ ponsable du dossier contra‐ ception à la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN).
Ça permet de planifier les naissances. [...] Une gros‐ sesse, ça peut être un événe‐ ment super heureux dans une vie, mais il faut prendre en compte le fait que ce n'est pas tout le temps le cas, ajoute-t-elle.
Statistique Canada estime qu’il y a environ 180 700 grossesses non désirées chaque année au Canada. Le nombre de naissances au pays, au cours des cinq der‐ nières années, a quant à lui oscillé entre 357 903 et 373 307.
Avoir accès à la contracep‐ tion, c'est primordial dans l'atteinte d'une égalité entre les genres au Canada.
Anne-Sophie Gignac, coor‐ donnatrice politique et res‐ ponsable du dossier contra‐ ception à la FQPN
L’argument en faveur de la contraception gratuite est aussi économique. L’UBC a estimé que la contraception gratuite pourrait permettre au système de santé de la province d'économiser envi‐ ron 27 millions de dollars par an.
Cela signifie que les gens peuvent choisir le moment où ils auront des enfants, le nombre d'enfants qu'ils au‐ ront, l'espacement des nais‐ sances. Cela leur ouvre de meilleures perspectives éco‐ nomiques et éducatives, es‐ time Insiya Makani, respon‐ sable des affaires publiques pour Action Canada, un orga‐ nisme de défense des droits sexuels et reproductifs.
Une lancée ailleurs au Canada
Insiya Makani décrit la couverture actuelle de la contraception sur ordon‐ nance comme un patchwork. Votre couverture dépend de votre code postal, dit-elle.
La situation pourrait tou‐ tefois changer.
Samedi, la ministre des Fi‐ nances, Chrystia Freeland, a