La scène alternative de l’Abitibi-Témiscamingue perd l’AlienFest

L’AlienFest de La Sarre, qui devait avoir lieu en juin, est annulé, tout comme les éditions futures de l’événe‐ ment. Une disparition qui crée un vide en AbitibiOuest pour les artistes de la scène punk, rock et heavy métal, selon des mu‐ siciens de la région.

Des tensions entre des commanditaires et des ar‐ tistes ont eu raison du festi‐ val, né à Duparquet en 2022. Porté par des bénévoles, le second AlienFest s’est dé‐ roulé à La Sarre au début de l’été 2023.

C’est avec un immense re‐ gret que nous vous annon‐ çons la fin de l’AlienFest de La Sarre. Des conflits d’intérêts entre nos commanditaires et des participants nous forcent à prendre cette décision. De‐ puis le début, l’AlienFest se fi‐ nance uniquement avec la commandite, sans subven‐ tion, indique le communiqué envoyé lundi après-midi par l’organisation.

Plusieurs artistes de la scène alternative abitibienne s'y étaient réunis pour célé‐ brer une musique rarement mise à l’avant-scène au cours d’événements grand public.

J’avais envie que l’Alien‐ Fest devienne plus gros, ad‐ met Jean-Simon Lapierre, chanteur et guitariste du groupe lasarrois White Road. Avec des subventions, j’aurais aimé que ça devienne, pour La Sarre, l’équivalent de H2O à Amos ou d’Osisko en lu‐ mière à Rouyn-Noranda.

Comme Jean-Simon La‐ pierre, Christian M. Thériault a l’impression de perdre un « bon chum ». Le chanteur et guitariste de La Sarre s’in‐ quiète maintenant de la vita‐ lité de la diversité musicale et de la contre-culture en Abi‐ tibi-Ouest.

On souhaite que l’intégra‐ lité de l’événement soit pré‐ servée pour les années à ve‐ nir. Ce serait un petit baume pour la douleur d’au‐ jourd’hui.

Christian M. Thériault, chanteur et guitariste de BackStabber

Son groupe de death mé‐ tal, BackStabber, a partagé l’an dernier la scène de l’AlienFest avec White Road, le groupe de M. Lapierre.

En tant que citoyen d’Abi‐ tibi-Ouest, ça m'attriste énor‐ mément, concède M. Thé‐ riault. En tant que musicien, c’est toujours dommage. Des promoteurs, on n’en a pas énormément. Il faut en prendre soin, il faut les en‐ courager.

Les organisateurs de l’AlienFest ont décliné nos de‐ mandes d’entrevue. Nous partons la tête haute en re‐ mettant notre fonds de rou‐ lement en dons à une cause qui nous tient particulière‐ ment à coeur dans le secteur de l’Abitibi-Ouest, complète le communiqué sans révéler la cause en question.

Tensions entre comman‐ ditaires et artistes

Avant même que l’organi‐ sation décrète la fin des acti‐ vités de l’AlienFest, le groupe engagé de métal hardcore Guhn Twei avait publié un communiqué, prétendant avoir été écarté de la pro‐ grammation à cause de son militantisme à l’encontre de Glencore, la multinationale propriétaire de la Fonderie Horne.

Le fondateur de la forma‐ tion, Simon Turcotte, a relayé cette idée sur ses réseaux so‐ ciaux dans une publication le 28 mars. Joint par Radio-Ca‐ nada lundi matin, il n’a pas été en mesure de se libérer pour une entrevue.