Consignaction lutte avec des délais « extrêmement courts » pour livrer ses sites de retour
Même si le premier lieu de retour des contenants consignés s’apprête à ou‐ vrir ses portes, les choses tournent au ralenti pour Consignaction qui gère le déploiement du nouveau réseau de lieux de retour.
Sur les 200 sites que pré‐ voit ouvrir l’organisme dans moins d’un an, il y en a seule‐ ment quatre qui sont actuel‐ lement en chantier, dont ce‐ lui de Granby, qui sera le pre‐ mier à ouvrir.
Il reste encore quelques éléments visuels à venir ins‐ taller, mais le dépôt est presque prêt à démarrer, af‐ firme le PDG de Consignac‐ tion Normand Bisson. On de‐ vrait démarrer les activités au début d’avril.
Un autre devrait égale‐ ment ouvrir prochainement à Montréal.
Les délais sont extrême‐ ment courts. Il n’y a vraiment pas de temps à perdre mais, pour l’instant, poursuit M. Brisson, notre objectif de 200, c’est toujours celui qu’on vise.
Pour Consignaction, la tâche s’annonce colossale et les prochains mois s'an‐ noncent laborieux alors que l’organisme est dans une quête effrénée de locaux pour abriter ses services.
Jusqu'à présent, l’orga‐ nisme a identifié 140 locaux au Québec qui pourraient de‐ venir des lieux de retour, mais l’organisme n’a signé que quelques baux pour le moment. Normand Bisson se veut cependant rassurant.
La question du bail n’est peut-être pas le meilleur indi‐ cateur pour déterminer l’avancement du projet. L’im‐ portant, pour nous, c’est d’abord d’identifier les locaux et de les sécuriser.
Il soutient d’ailleurs en avoir sécurisé une centaine, notamment à travers une lettre d’intention qui va me‐ ner habituellement au bail.
Selon lui, son organisme devrait avoir terminé d’identi‐ fier l’ensemble des 200 futurs lieux de retour durant le mois de juin.
D’ici la premier mars 2025, lorsque la consigne sera élargie aux bouteilles de vin et de spiritueux, aux bou‐ teilles d’eau en plastique et aux cartons multicouches, Consignaction prévoit notam‐ ment d'ouvrir 75 lieux de re‐ tour à Montréal et environ une vingtaine dans la région de Québec. Il y en aura égale‐ ment dans chaque région, as‐ sure-t-on.
À compter du 1er mars 2025, le nombre de conte‐ nants consignés va passer de 2,8 milliards à 5 milliards.
Des nouveaux lieux de retour
Consignaction prévoit d'ouvrir deux types de lieux de retour dans l’ensemble du Québec, dont certains qui pourront traiter un volume important de contenants consignés.
Dans chacun des sites, les citoyens pourront utiliser les récupératrices automatisées ou y déposer leurs sacs de contenants afin qu’ils soient triés et rapidement comptés. Dans les plus grands centres, il y aura également un ser‐ vice de retour en vrac.
Un retour Consignaction est en mesure de traiter envi‐ ron de 5 à 7 millions de contenants tandis qu’un Consignaction plus, ça peut récupérer jusqu'à 15 millions de contenants, affirme M. Bisson.
Les citoyens qui le sou‐ haitent pourront recevoir leur remboursement par le biais d’une application mo‐ bile.
Notre objectif à terme, c’est vraiment que les lieux de retour Consignaction soient l’endroit principal où les gens retournent leurs contenants. C’est pour ça qu’on les veut avec un service extrêmement rapide et bien positionné sur le chemin de magasinage des citoyens.
Normand Bisson, PDG Consignaction
Selon Consignaction, chaque lieu de retour coû‐ tera environ de 500 000 $ à 600 000 $ à aménager. L’or‐ ganisme estime le coût total du déploiement de ce nou‐ veau réseau de points de re‐ tour à 200 millions de dol‐ lars.
Consignaction est par ailleurs en discussion avec Québec en vue de garantir une partie du financement, soit 150 millions de dollars.
On ne demande pas au gouvernement de financer le système [...] On a fait une de‐ mande au gouvernement pour voir s’il serait favorable à garantir un emprunt.
Selon nos informations, Québec étudie toujours la demande formulée par Consignaction. Le gouverne‐ ment Legault est convaincu que le projet sera mené à terme, mais il a quelques in‐ quiétudes sur son bon dé‐ roulement.
Le deuxième volet amène son lot de défis et représente un plus grand changement et une logistique plus impor‐ tante. C'est pourquoi nos équipes, tant au cabinet, au ministère que chez RecycQuébec, suivent de très près l'évolution de la consigne afin d'assurer le bon déploiement de cette deuxième phase pour le 1er mars 2025, af‐ firme le cabinet du ministre de l’Environnement, Benoît Charette.
À la fin de 2026, le Qué‐ bec comptera 400 lieux de retour Consignaction dédiés exclusivement au retour des contenants de boisson consi‐ gnés qui s’ajouteront aux 1100 points de retour chez les détaillants.