Radio-Canada Info

Insatisfai­ts du prix, les crabiers terre-neuviens menacent de nouveau de rester à quai

- Patrick Butler

Le syndicat de pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador déplore le prix établi lundi pour les débarqueme­nts de crabe des neiges et recom‐ mande à ses membres de rester à quai, malgré l’ou‐ verture de la saison sa‐ medi.

L’histoire risque donc de se répéter. La pêche la plus lucrative de la province pour‐ rait être paralysée encore une fois, comme elle l'a été pendant six semaines au dé‐ but de la saison 2023.

La commission respon‐ sable de déterminer le prix du crabe a retenu lundi la propositio­n des transforma‐ teurs. Le prix minimum sera donc de 2,60 $. Le syndicat des pêcheurs FFAW-Unifor soutient que ce prix ne leur donne pas une part équi‐ table de la valeur du crabe.

Sa propositio­n de formule aurait donné aux pêcheurs un prix à environ 2,83 $ la livre.

Les crabiers sont pleine‐ ment conscients de l'impor‐ tance de leur entreprise pour leurs familles et leurs com‐ munautés. Cette injustice doit être corrigée et nous es‐ pérons que les pêcheurs sou‐ tiendront la position des diri‐ geants du syndicat de ne pas pêcher.

président, FFAW-Unifor, Greg Pretty

Selon le pêcheur, John Ef‐ ford, qui a organisé plusieurs manifestat­ions de crabiers devant le parlement provin‐ cial au cours des dernières semaines, l’écart entre le prix minimum choisi par la com‐ mission et la formule recom‐ mandée par le syndicat re‐ présente 30 millions de dol‐ lars en revenus perdus pour les pêcheurs.

Une grève illégale?

L’année dernière, lorsque le prix a été établi à 2,20 $ la livre, les pêcheurs sont restés à quai pendant six semaines avant de finalement jeter l’éponge et de prendre la mer, sans avoir obtenu de concession­s aux transforma‐ teurs.

Un arbitre de la Commis‐ sion des relations du travail a tranché, en février dernier, que selon la loi provincial­e encadrant l’industrie des pêches, le syndicat n’avait pas le droit de recommande­r à ses membres de rester à quai et que les crabiers avaient participé à une grève illégale.

L’arbitre, David Orsborn, a même décidé que le syndicat devait dédommager les membres de l’Associatio­n des producteur­s de fruits de mer, qui représente les usines de transforma­tion de la pro‐ vince, pour les dépenses en‐ courues à cause de la grève.

Malgré ce jugement, Greg Pretty a dit, en février, que les pêcheurs rejetaient l’idée qu’ils ne pouvaient pas faire la grève et que la loi actuelle sur les pêches est rendue désuète.

D’autres manifestat­ions à venir?

On planifie les prochaines étapes, a indiqué John Efford, en entrevue au bureau du FFAW-Unifor, mardi.

Depuis le début du mois de mars, les manifestat­ions de pêcheurs se succèdent dans la capitale provincial­e. La présence de plusieurs

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