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Le Grand Marché « va bien », son gestionnai­re un peu moins

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Les finances du Grand Mar‐ ché de Québec sont à flot, assure la Ville; celles de la Coopérativ­e des horticul‐ teurs de Québec, qui en a le mandat de gestion, le sont moins. L'administra‐ tion municipale vole à son secours avec des aides fi‐ nancières frôlant le million de dollars pour 2024.

Il faut faire la distinctio­n entre le Grand Marché de Québec et la Coopérativ­e, a déclaré mardi matin Mélissa Coulombe-Leduc, conseillèr­e municipale et présidente de la Commission d'ExpoCité.

Avec un taux d'occupation de 90 % des espaces com‐ merciaux et un million de vi‐ sites espérées cette année, les activités du Grand Marché de Québec sont en voie d'être rentables pour une première fois en cinq ans d'existence, a-t-elle assuré.

Le directeur général sor‐ tant du Grand Marché, Steve Ross, a tenu des propos simi‐ laires en annonçant son dé‐ part, le mois dernier.

Entente revue et aide ponctuelle

La Coopérativ­e des horti‐ culteurs de Québec (CHQ), toutefois, n'arrive pas à faire ses frais, plombée par une entente trop lourde à sup‐ porter. Les revenus sont moins importants que prévus et les dépenses plus impor‐ tantes qu'au Marché du Vieux-Port, a concédé Mme Coulombe-Leduc.

L'essentiel des revenus de la Coopérativ­e provient des baux de location des espaces destinés aux marchands. La location des espaces du deuxième étage ne donne cependant pas les résultats escomptés dans les prévi‐ sions budgétaire­s. Ce pro‐ blème n'est pas nouveau a été évoqué en 2021.

La Ville a donc rouvert l'entente de gestion afin d'ai‐ der la CHQ à réaliser son mandat, tout en assurant l'équité et le partage adéquat entre les charges pour les deux parties.

Parmi les aides récur‐ rentes, la Ville de Québec prendra désormais à sa charge les frais de déneige‐ ment ainsi qu'un peu plus du tiers (38 %) des frais de chauffage du bâtiment, cor‐ respondant aux espaces non commerciau­x. L'administra‐ tion municipale abolit égale‐ ment les frais d'entretien im‐ posés à la Coopérativ­e. En vertu de l'entente, la Ville pouvait imposer jusqu'à 230 000 $ par année à la CHQ.

Subvention et améliora‐ tions locatives

Des aides ponctuelle­s per‐ mettront également à la Co‐ opérative de maintenir ses fi‐ nances dans le vert et de poursuivre son mandat de développem­ent du Grand Marché de Québec. En outre, à titre de regroupeme­nt de commerçant­s, elle obtiendra une subvention de 180 000 $ provenant du Programme de soutien aux artères commer‐ ciales pour l'année 2024.

La Ville décaissera enfin 440 000 $ pour racheter les améliorati­ons locatives réali‐ sées par la CHQ depuis l'ou‐ verture du marché. Pour Mé‐ lissa Coulombe-Leduc, la re‐ prise des frais d'entretien, du déneigemen­t et le rachat des améliorati­ons locatives sont des gestes logiques dans la mesure où le bâtiment ap‐ partient à la Ville de Québec.

Au total, la valeur des aides et subvention­s avoisine le million de dollars.

Malgré ces montants, Mé‐ lissa Coulombe-Leduc refuse de parler d'un projet défici‐ taire pour la Ville de Québec. Elle rappelle que la Coopéra‐ tive débourse bon an mal an 475 000 $ en taxes scolaires et municipale­s. Obligation­s auxquelles elle ne s'est ja‐ mais soustraite.

La Ville de Québec n'a pas perdu d'argent dans le Grand Marché considéran­t les taxes municipale­s qu'on récolte ici. C'est ça qui est important de se rappeler.

Mélissa Coulombe-Leduc

Les opposition­s préoccu‐ pées

Les opposition­s à l'hôtel de ville de Québec sont pré‐ occupées par les aides répé‐ tées au Grand Marché, d'au‐ tant plus qu'il faudra trouver une cinquième personne en à peine cinq ans pour en as‐ surer la direction générale.

Si à la fin la façon de ren‐ tabiliser le tout, c'est que la Ville prend toutes les dé‐ penses et que la coop prend tous les revenus, c'est un mo‐ dèle qui dans les faits, est dé‐ ficitaire, c'est juste de savoir à la fin qui paie la facture, a déclaré Claude Villeneuve, chef de Québec d'abord. Nous on est préoccupé par ça.

Ce dernier veut le succès du Grand Marché et admet que trois des cinq années d'existence du projet se sont déroulées en des temps pan‐ démiques. Or M. Villeneuve croit qu'il urge plus que ja‐ mais de trouver un modèle d'affaires rentable pour la co‐ opérative gestionnai­re des lieux, sans quoi la confiance pourrait s'effritée encore da‐ vantage.

Équipe priorité Québec propose pour sa part de fer‐ mer le Grand Marché pour changer sa vocation. Le conseiller Stevens Melançon verrait d'un bon oeil l'aména‐ gement d'espace pour des organismes communau‐ taires, comme la Bouchée gé‐ néreuse qui a longtemps cherché un local plus grand pour répondre à ses besoins.

On peut faire une erreur mais la poursuivre est encore plus grave; vocation, quand même une bâtisse pour la‐ quelle on a investi des mil‐ lions. C'est pas rentable, a déclaré M. Melançons.

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