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Le Mythe d’Orphée en danse-théâtre

- Valérie Cloutier

Une adaptation contempo‐ raine du mythe d’Orphée dans un spectacle dansé et joué par 12 artistes, dan‐ seurs et comédiens, c’est intrigant, n’est-ce pas? Toute l’équipe impliquée dans la prochaine produc‐ tion du Théâtre du Trident est en période intense de répétition­s pour créer ce rendez-vous de dansethéât­re, un type de spec‐ tacle rarement monté à Québec.

Ça se fait davantage, je pense, en Europe. Il y a de grandes compagnies qui en font, et qui ont leur signature bien particuliè­re. Il y a aussi la Canadienne Crystal Pite avec Jonathon Young, qu’on a vu récemment au Diamant. Il y en a des exemples, mais ce sont des signatures. Et nous, notre défi, c’était de trouver notre propre signature, ce qu’on a envie de faire avec ces deux discipline­s, explique Frédérique Bradet, co-met‐ teuse en scène du spectacle.

Il y a tellement de choses à explorer. On sort d’ici, sou‐ vent, on est complèteme­nt grisés. [...] C’est extrêmemen­t exaltant comme travail.

Frédérique Bradet, cometteuse en scène

Le chorégraph­e Alan Lake cosigne la mise en scène de cette production qui vise à présenter un véritable équi‐ libre entre la danse et le théâtre. On le reconnaîtr­a d’ailleurs parmi la distribu‐ tion relevée qui compte éga‐ lement d’autres choré‐ graphes et interprète­s en danse, tels que Josiane Ber‐ nier et Harold Rhéaume.

On oscille vraiment entre ces deux formes de langage, poursuit Frédérique Bradet. Le théâtre a tendance à nous apporter quelque chose de plus concret, un sens qu’on peut comprendre plus rapi‐ dement. La danse, évidem‐ ment, ça nous amène dans un monde des fois plus oni‐ rique, plus abstrait, où il faut fouiller un peu plus.

L’autrice de Québec, Isa‐ belle Hubert, revisite le mythe d’Orphée dans cette création dont l’action est campée notamment dans un entrepôt de marchandis­es.

On s’est vraiment ques‐ tionnés [pour] savoir qu’estce que l’enfer pour nous, en 2024? Parce qu’on se rappelle le mythe. Le mythe d’Orphée, il est simple finalement. C’est Orphée qui s’en va aux en‐ fers et qui essaie d’extirper sa fiancée, sa douce, des en‐ fers. Et la consigne va être claire. Hadès, le roi des en‐ fers, va lui dire : "Tu peux la sortir de là, mais je te de‐ mande de ne jamais te re‐ tourner." Et à la toute fin, à la sortie, Orphée va arriver en‐ fin à sortir de l’enfer, puis il va se retourner!, ajoute la metteuse en scène.

Dans notre société, la va‐ lorisation passe beaucoup par les ambitions profession‐ nelles, par ce qu’on accom‐ plit. Notre métier nous défi‐ nit [...]. Ces lieux où plein de gens travaillen­t, mais qui ne sont pas de prime abord des endroits lumineux, tel un en‐ trepôt, [...] ça peut être à la fois étrange et terrifiant

Frédérique Bradet, cometteuse en scène

L’histoire d’amour entre Orphée et l'envoûtante Eury‐ dice sera au coeur de la pièce, tout comme elle est centrale dans le célèbre mythe du poète et musicien, virtuose de la lyre.

Le Mythe d’Orphée dans cette version en dansethéât­re sera proposé au Théâtre du Trident, du 23 avril au 18 mai prochain.

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