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La chanteuse et actrice québécoise Guylaine Guy s’éteint en France

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La chanteuse, actrice et ar‐ tiste visuelle québécoise Guylaine Guy, qui a passé l’essentiel de sa vie en France, est morte dans la nuit de samedi à dimanche à Saint-Arnould, petite commune de Normandie près de Trouville-sur-Mer. Elle devait célébrer son 95e anniversai­re le 6 avril.

C’est son grand ami fran‐ çais Gérard Bossu qui a confirmé la nouvelle de son décès à la journalist­e et au‐ trice québécoise Catherine Genest, qui a publié en 2022 un roman biographiq­ue ins‐ piré de la vie de Guylaine Guy, La princesse du rythme.

L’artiste multidisci­plinaire, qui était aux prises avec la maladie d’Alzheimer, était confinée à un fauteuil roulant depuis plusieurs années. Fi‐ nalement, c’est la maladie qui l’a emportée, explique Cathe‐ rine Genest, qui a consacré six ans de sa vie à retracer le parcours de Guylaine Guy.

La chanteuse s’est mariée en 1963 avec l’avocat péna‐ liste français Charles Libman, qui est décédé en 2018 à l’âge de 94 ans.

Chanter avec Charles Trenet, Edith Piaf et Louis Armstrong

Née Guylaine Chailler le 6 avril 1929 à Montréal, Guy‐ laine Guy a fait ses débuts dans les années 1950 dans les cabarets de la métropole, comme Au Faisan Doré.

En 1953, elle a vécu sa première expérience sur Broadway, à New York, en tant que doublure de Lilo pour la production Can-Can, célèbre comédie musicale du compositeu­r et parolier Cole Porter.

Après quelque temps aux États-Unis, Guylaine Guy est revenue à Montréal en 1955, où elle a été repérée par l’au‐ teur-compositeu­r-interprète français Charles Trenet, qui la prendra sous son aile et écrira plusieurs chansons pour elle, dont Où sont-ils donc? La chanteuse se pro‐ duira non seulement avec Trenet, mais aussi avec Edith Piaf et le célèbre trompettis­te américain Louis Armstrong.

Ce dernier la sacrera d’ailleurs princesse du rythme en 1955 lors d’un concert à l’Olympia de Paris. À l’époque, le musicien avait l’habitude de consacrer ainsi une artiste de la musique à l’occasion de la fête de la Sainte-Cécile, la sainte pa‐ tronne des musiciens, le 25 novembre. Après Ella Fitzge‐ rald et Bessie Smith, c'est à Guylaine Guy qu’il décernera cet honneur.

L’artiste a également in‐ carné une femme de chambre dans le film La nuit des suspectes (1957), du réa‐ lisateur français Victor Me‐ renda, en plus de faire quelques apparition­s à la té‐ lévision.

À Montréal, elle a aussi joué au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) dans Irma la douce, explique Catherine Genest. C’était une comédie musicale qui était bien sulfu‐ reuse pour l’époque, puisque c’était l’histoire d’une prosti‐ tuée. Il n’y a pas grand monde qui voulait jouer ça en 1967, mais elle a eu le courage de le faire.

Guylaine Guy tentera un retour à la chanson dans les années 1970, qui se soldera par un échec. Elle s'inscrit en‐ suite à L'Académie Frochot, à Paris, pour apprendre la peinture. Elle deviendra l'ap‐ prentie du tapissier Jean Pi‐ cart Le Doux, pour qui elle fera du remplissag­e.

Plus de détails à venir.

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