4 milliards $ en 4 ans pour désengorger l’aéroport Montréal-Trudeau
Le PDG d’Aéroports de Montréal, Yves Beau‐ champ, a présenté jeudi matin un ambitieux plan de 4 milliards de dollars sur quatre ans pour améliorer les accès et moderniser les infrastructures de l’aéro‐ port Montréal-Trudeau aux prises avec d’importants problèmes d’engorgement et de fluidité.
Quiconque a pris l’avion à Montréal ces derniers mois l’a constaté, les installations de l’aéroport et ses accès routiers ne suffisent plus à la tâche. L’an dernier, 21 mil‐ lions de passagers ont tran‐ sité par Montréal-Trudeau, soit 32,3 % de plus qu’en 2022.
L'été dernier, l'achalan‐ dage était de 8,4 % plus élevé qu'en 2019 (avant la pandé‐ mie) et l'année qui vient s'an‐ nonce encore plus achalan‐ dée avec le retour de l'en‐ gouement pour les voyages.
Nous avons quatre ans pour être capables d’ac‐ cueillir quatre millions de personnes de plus.
Yves Beauchamp, PDG d’Aéroports de Montréal
Pour remédier rapide‐ ment à la vétusté des instal‐ lations et répondre à l’aug‐ mentation de voyageurs qui se dessine, Yves Beauchamp a annoncé devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain un plan en plusieurs points. Ce‐ lui-ci prévoit l’ajout de sta‐ tionnements, l’amélioration du traitement des bagages, la construction d’un nouveau débarcadère, l’aménagement des accès routiers de l’aéro‐ port et l’ajout d’une jetée et de nouvelles portes d’embar‐ quement.
En 2023, la firme J.D. Po‐ wer classait Montréal-Tru‐ deau au troisième rang des pires grands aéroports en Amérique du Nord en termes de satisfaction de la clientèle.
Ces importants travaux, d’une valeur estimée à 4 mil‐ liards de dollars, l’ADM se donne jusqu’en 2028 pour les réaliser, tout en maintenant les opérations de l’aérogare 24 heures sur 24, 365 jours par année.
Conscient de l’ampleur du défi qui l’attend, Yves Beau‐ champ parle d’une course en vue d’augmenter la capacité d’accueil annuelle des instal‐ lations d'au moins 4 millions de personnes.
Le PDG d'ADM a ajouté que d'autres investissements et aménagements de plus grande envergure sont pré‐ vus pour l'aéroport d'ici 2035. Des changements qui trans‐ formeront en profondeur les installations de l'aérogare, si on en croit les projections vi‐ suelles présentées par l'ADM.
Le stationnement
En plus de l’ouverture du nouveau stationnement P4 de 2800 places en février dernier, un autre stationne‐ ment de 3000 places sera construit à l’est du terminal sur le site de l’actuel P11. Le stationnement à étages P5 (5000 places) sera quant à lui détruit en 2026 pour agran‐ dir le nouveau débarcadère.
Afin de désengorger le dé‐ barcadère où de nombreux véhicules circulent en boucle en attendant des passagers ou l’arrivée d’un vol, tous les stationnements disponibles seront accessibles gratuite‐ ment pour une période de 40 minutes cet été.
L’ADM estime que 25 % de la circulation qui encombre le débarcadère est composés
de véhicules en attente.
Une fois les nouveaux sta‐ tionnements achevés, le dé‐ barcadère actuel sera détruit pour faire place à un nouvel accès élargi de quatre voies qui doit tripler à terme la ca‐ pacité d’accueil de véhicules de l’infrastructure actuelle.
Mais d'ici là, en mai pro‐ chain, un débarcadère ex‐ press sera implanté au nou‐ veau stationnement étagé P4. Un deuxième débarca‐ dère express doit aussi être aménagé près de la Côte-deLiesse au printemps. Les deux structures seront des‐ servies par des navettes, avec des temps de parcours d’environ 5 minutes jusqu’au débarcadère principal, pro‐ met Yves Beauchamp.
L’arrivée du REM
L’entrée en service prévue du REM d’ici 2028 devrait également contribuer à sou‐ lager l’achalandage automo‐ bile et les besoins de station‐ nement, espère ADM. Mais en attendant l’ouverture de la station dans l’aéroport, les navettes seront mises en ser‐ vice pour relier la future sta‐ tion des Sources qui sera ou‐ verte avant celle de l’aéro‐ port.
L’ADM estime qu’il faudra environ 10 minutes aux na‐ vettes pour relier l’aérogare et la station des Sources dont l'ouverture est prévue pour la fin 2024.