Radio-Canada Info

Trump échoue dans une nouvelle tentative pour reporter son procès criminel à New York

- Sophie-Hélène Lebeuf

Le juge new-yorkais à la tête du procès criminel de l'ex-président Donald Trump pour falsificat­ion de documents a rejeté sa re‐ quête visant à retarder le procès jusqu'à ce que la Cour suprême statue sur l'immunité présidenti­elle dont il affirme jouir.

Ce tribunal estime que le défendeur a eu de nom‐ breuses occasions de soule‐ ver la question de l'immunité présidenti­elle bien avant le 7 mars 2024, a relevé mercredi le juge Merchan qui a, lors de certaines audiences, exprimé son impatience devant les très nombreuses requêtes de la défense.

Le dépôt de la requête, deux semaines avant la date du 25 mars initialeme­nt fixée pour le début du procès, sou‐ lève également de réelles questions sur la sincérité et l’objectif véritable de la re‐ quête, a-t-il écrit.

Après tout, le défendeur avait déjà abordé la même question en cour fédérale, at-il souligné. L'ancien pré‐ sident américain avait invo‐ qué cet argument dès 2023 dans un autre procès crimi‐ nel intenté à Washington pour des tentatives alléguées d'invalider les résultats de la présidenti­elle de 2020.

L'accusé avait également conscience pendant tout ce temps que le procureur du district de Manhattan, qui a intenté la poursuite new-yor‐ kaise, comptait présenter des preuves liées à des gestes commis alors que Donald Trump était président, a ajouté le juge Merchan.

Les circonstan­ces, consi‐ dérées dans leur ensemble, mettent à l'épreuve la crédu‐ lité de cette Cour.

Juan Merchan, juge de la Cour suprême de New York à Manhattan

À moins d'un nouveau re‐ virement, le procès ira donc de l'avant dès le 15 avril.

La Cour suprême a ac‐ cepté en février de se saisir de la question de l'immunité présidenti­elle en lien avec la poursuite de Washington après qu'un tribunal fédéral d'appel du district de Wa‐ shington eut débouté l'an‐ cien président.

La Cour suprême enten‐ dra les arguments des par‐ ties le 25 avril prochain, ce qui ouvre vraisembla­blement la voie à une décision vers la fin du mois de juin, au plus tôt - et qui a pour effet de re‐ tarder le procès prévu à Wa‐ shington, voire de le faire avorter.

Le mois dernier, les avo‐ cats de Donald Trump ont décidé d'invoquer cette déci‐ sion en suspens pour de‐ mander également à la jus‐ tice new-yorkaise de mettre le procès sur pause.

Il y a une dizaine de jours, le juge Juan Merchan a rejeté une autre requête des avo‐ cats de Donald Trump visant à reporter le procès au-delà de la mi-avril.

Quelques jours plus tôt, il avait rejeté la majorité de leurs requêtes visant à em‐ pêcher les procureurs de convoquer certains témoins et de montrer en cour divers éléments de preuves.

Donald Trump fait face à 34 chefs d’accusation pour falsificat­ion de documents en lien avec un stratagème vi‐ sant à contenir des révéla‐ tions embarrassa­ntes pen‐ dant la présidenti­elle de 2016, notamment en rédui‐ sant au silence l'ancienne ac‐ trice pornograph­ique Stormy Daniels, qui allègue avoir été sa maîtresse.

Trump réclame que le juge se récuse

Par ailleurs, mardi, les avocats de Donald Trump ont réitéré une demande pour que le juge Merchan se ré‐ cuse dans cette affaire. Ils in‐ voquent le fait que la fille du magistrat est une consul‐ tante politique qui a travaillé pour des candidats démo‐ crates, de même que cer‐ taines restrictio­ns imposées par le juge à l'accusé.

Fin mars, le juge Merchan lui a interdit de faire des commentair­es publics sur les témoins, les jurés et le per‐ sonnel du tribunal. Il a étendu ces restrictio­ns à sa propre famille et à celles du personnel judiciaire, mardi, après que Donald Trump eut attaqué sa fille.

M. Trump conserve ce‐ pendant le droit de critiquer le juge ou le procureur Alvin Bragg.

Il ne s'en est d'ailleurs pas privé mardi, après que les restrictio­ns eurent été éten‐ dues.

Je viens juste d'apprendre qu'un autre juge new-yorkais corrompu, Juan Merchan, m'a BÂILLONNÉ pour que je ne puisse pas évoquer la cor‐ ruption et les conflits [d'inté‐ rêts] dans la salle d'audience, a écrit sur son réseau Truth Social le candidat désigné des républicai­ns à la prési‐ dentielle de 2024.

Il y a plusieurs mois, les avocats de Donald Trump avaient déjà, sans succès, dé‐ posé une requête réclamant le retrait du juge.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada