La N.-É. ne paiera plus pour entretenir la voie ferrée désaffectée du CapBreton
Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a annulé une subvention de longue date visant à maintenir une voie ferrée désaffectée qui traverse l'île du CapBreton.
La porte-parole Marla Ma‐ cInnis indique que la pro‐ vince n'a pas renouvelé la subvention ferroviaire parce que CN Rail avait récemment acheté une partie de la ligne et qu'il appartient aux pro‐ priétaires de déterminer s'il est rentable de maintenir cette voie ferrée.
La mairesse de la munici‐ palité régionale du Cap-Bre‐ ton, Amanda McDougall, a déclaré que la fin de la sub‐ vention était une nouvelle pour elle et soulevait des questions.
Pour moi, ça peut vouloir dire deux choses, dit-elle. Soit qu'il n'y a aucun intérêt à maintenir une ligne de trans‐ port importante et cruciale au Cap-Breton ou, qu'il y a un accord avec le nouveau pro‐ priétaire et qu'il va y avoir des investissements.
Elle est préoccupée par la perte de la subvention et ce que ça pourrait vouloir dire pour le développement éco‐ nomique à l'avenir.
Le chemin de fer fait par‐ tie intégrante de la crois‐ sance de notre île et de la croissance de l'économie , dit-elle. Même si elle était parfois symbolique, cette subvention signifiait qu'il y avait encore de l'espoir.
Ni le CN ni le gouverne‐ ment provincial n'ont voulu commenter.
Les trains n'ont pas tra‐ versé le Cap-Breton depuis 2015, lorsque Genesee & Wyoming, l'unique proprié‐ taire à l'époque a décidé d'in‐ terrompre le service en di‐ sant qu'il n'y avait pas assez d'activités pour justifier les frais.
L'entreprise était égale‐ ment prête à abandonner cette partie de la ligne, dé‐ molir les voies, recycler les rails en acier et vendre les terrains.
Mais, le gouvernement provincial avait conclu un ac‐ cord qui payait l'entreprise pour maintenir la ligne en place tandis que les respon‐ sables de la Municipalité ré‐ gionale d’Halifax tentaient de développer un terminal à conteneurs dans le port de Sydney qui aurait nécessité un accès ferroviaire pour être viable.
Ce projet de terminal à conteneurs n’est encore qu’une idée. Novaporte, la société qui détient le droit exclusif d'aménager des ter‐ rains dans le port de Sydney pour un terminal à conte‐ neurs,indique qu'elle n'a pas abandonné complètement le projet, mais qu'elle se concentre sur l'industrie éo‐ lienne en haute mer.
Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse veut modi‐ fier les règlements pour rendre la réparation des voies ferrées obligatoires.
La province a dépensé plus de 18 millions $ au cours des 20 dernières an‐ nées pour subventionner la ligne ferroviaire qui traverse le Cap-Breton.
Lorsque la ligne a été in‐ terrompue en 2015, la pro‐ vince a fourni jusqu'à 60 000 $ par mois pendant six ans, pour un total d'environ 4 mil‐ lions $.
Par la suite, la subvention a été renouvelée à 30 000 $ par mois pendant trois an‐ nées supplémentaires, jus‐ qu'à ce printemps, pour un total de 1 million $ supplé‐ mentaires.
Cela s'ajoute aux subven‐ tions d'au moins 13,5 mil‐ lions $ supplémentaires ver‐ sées avant 2011, alors que la ligne était opérationnelle.
Malgré tout cet argent, la voie ferrée s’est effondrée à quelques endroits et à d’autres elle est envahie par les arbres et les arbustes.