Programmation au Centre Slush Puppie : le maire de Gatineau « reste sur sa faim »
Le maire de Gatineau « reste sur sa faim » quand il regarde les événements à grand déploiement que le Centre Slush Puppie ac‐ cueille depuis son ouver‐ ture en 2021.
La liste semble un peu mince au goût de Daniel Champagne, dont le district du Versant comprend l’édifice du boulevard de la Cité. Le rappeur américain Flo Rida a été la vedette du premier et seul concert majeur à se dé‐ rouler dans l’amphithéâtre principal de 4000 sièges.
En ce qui concerne le vo‐ let sportif, le Centre Slush Puppie a été hôte d’un gala de lutte local de même qu’un gala d’arts martiaux mixtes. Un championnat panaméri‐ cain de volley-ball s’y est dé‐ roulé aussi en 2022, mais de‐ vant des gradins dégarnis.
En revanche, les Olym‐ piques de Gatineau ont connu un regain de popula‐ rité aux guichets depuis leur arrivée dans leur nouveau domicile. Les glaces commu‐ nautaires, elles, affichent souvent complet pour le ho‐ ckey mineur, le patinage ar‐ tistique et la ringuette.
Quand on a construit cet endroit-là, ce n'était pas stric‐ tement pour le hockey, c'était aussi pour la question événe‐ mentielle, rappelle Daniel Champagne en entrevue à Radio-Canada. Il était invité à dresser un bilan des trois ans du Centre Slush Puppie, qui a été inauguré en août 2021.
Même s’il se dit toujours heureux de l’investissement de la municipalité, l’élu gati‐ nois souhaite y voir plus d’événements majeurs. Il a déjà abordé la question avec Vision Multisports Outaouais (VMSO) et son directeur gé‐ néral Alain Gagné.
En vertu d’un partenariat public-privé, l’organisme à but non lucratif (OBNL) s’est vu confier la construction et la gestion de l’infrastructure.
L’ensemble du projet, y compris les aménagements municipaux et le stationne‐ ment étagé de 834 places, a coûté plus de 100 millions de dollars. La Ville de Gatineau l’a financé à la hauteur de 37,9 millions.
J’ai eu des discussions à plusieurs reprises avec M. Gagné, comme conseiller du district, mais aussi comme ci‐ toyen qui veut que l'endroit soit utilisé pour ce type d'évé‐ nements, que ce soit non seulement sportif, mais aussi culturel. M. Gagné m'assure qu' il y a beaucoup de travail qui se fait dans ce sens-là. Le temps nous le dira. Pour le moment, c'est un peu mince comme nombre d'événe‐ ments.
Daniel Champagne espère que des partenariats seront conclus avec différents orga‐ nismes et partenaires pour augmenter le nombre d'évé‐ nements.
On a investi quand même de bons montants pour cette infrastructure-là qui est une infrastructure sportive, mais aussi une infrastructure évé‐ nementielle, dit-il.
Un championnat de tir de poignet en vue
Selon VMSO, ce sont sept à huit événements qui ont eu lieu au centre Slush Puppie en 2023. Il aimerait en attirer une quinzaine sur une base annuelle.
Cet été, on retrouve quatre rendez-vous au calen‐ drier. Dans le lot, il y a les championnats canadiens de gymnastique, qui serviront de qualifications olympiques, de même qu’un championnat canadien de tir de poignet. Volleyball Canada y présen‐ tera un autre tournoi pan‐ américain. Un nouveau gala de lutte est aussi prévu.
Alain Gagné estime qu’il est faux de prétendre que le Centre Slush Puppie n’a pas servi autant que prévu de‐ puis son ouverture.
L’infrastructure est occu‐ pée à 100 % en hiver. Nous sommes très occupés, dit-il, rappelant que la Ville de Gati‐ neau utilise environ 7700 à 8000 heures de glace par an‐ née.
Nous avons tenu quelques événements corpo‐ ratifs, ce qui fait partie de notre mission aussi de renta‐ bilité. On parle d’un congrès du Rwanda et d'un salon de l’APCHQ [Association des pro‐ fessionnels de la construc‐ tion et de l’habitation du Québec] qui s’est terminé dernièrement et qui a duré quatre journées de suite.
Des discussions ont eu lieu avec un promoteur de boxe pour la tenue d’un gala, ajoute le grand patron de VMSO. Mais les parties n’ont pu s’entendre. Ce ne serait que partie remise. Le groupe Eye of the Tiger Management (EOTTM) souhaite toujours présenter une carte au Centre Slush Puppie.
De son côté, Hockey Ca‐ nada a tâté le terrain en vue des championnats du monde de hockey junior qui auront lieu en décembre à Ottawa, indique Alain Gagné.
Des pourparlers se dé‐ roulent aussi en ce moment avec Ringuette Canada pour une future compétition.
VMSO rappelle que la pa‐ tience est de mise dans le domaine de l’événementiel, qu’il s’agit d’un travail de longue haleine.
Il y a des événements qui se planifient deux à trois ans d’avance. Nous allons voir les retombées dans un an ou deux, ajoute M. Gagné.
Selon lui, la pandémie a mis sur glace ou retardé plu‐ sieurs démarches qui avaient été entreprises en janvier 2020 auprès de joueurs du milieu culturel.
L’organisme à but non lu‐ cratif fait face à un autre défi de taille. Il s’attaque à un marché vierge en Outaouais en louant un édifice de 4000 places.
Ce n’est pas une jauge qui est connue dans la région. Donc, ça peut aussi être un frein à certains promoteurs. Le but, c’est de trouver des gens qui sont intéressés d’es‐ sayer cette jauge. Nous al‐ lons en trouver, affirme Alain Gagné.
Côté frais de location et autres frais connexes, VMSO assure être concurrentiel.
C’est beaucoup moins cher que la Place Bell, in‐ dique M. Gagné en parlant de l’édifice de 10 000 places inauguré en 2017 à Laval.