Deux nouveaux centres de formation en médecine à Lethbridge et à Grande Prairie
Le gouvernement de l’Al‐ berta annonce la création de deux nouveaux centres de formation en médecine, l’un à Lethbridge et l’autre à Grande Prairie. La pro‐ vince veut ainsi remédier au manque de profession‐ nels de la santé en région rurale en Alberta, en for‐ mant 100 médecins par an‐ née.
Les programmes seront gérés par l’Université de l‘Al‐ berta et l’Université de Cal‐ gary en partenariat avec l’Université de Lethbridge et le collège Northwestern Poly‐ technic de Grande Prairie. Le gouvernement s’attend à ce que les 100 étudiants en mé‐ decine traitent, chacun, au moins 1200 patients par an‐ née.
La mise en place d'un pro‐ gramme en médecine dans ces régions permettra d’im‐ planter une main-d'oeuvre stable de médecins ruraux, a déclaré la ministre de l’Édu‐ cation supérieure, Rajan Sawhney.
Nous savons que l’Alberta fait actuellement face à une pénurie de médecins et que le besoin est plus prononcé dans les zones rurales. À l’heure actuelle, seuls 6,6 % des médecins en Alberta tra‐ vaillent dans les zones ru‐ rales, a-t-elle ajouté.
La doyenne de la faculté de médecine de l’Université de l’Alberta, Brenda Hemmel‐ garn, a indiqué que la pre‐ mière cohorte sera formée l’année scolaire 2025-2026.
Dans six ans environ, nous aurons des médecins en exercice.
Une fois que les étudiants auront terminé leur forma‐ tion et qu'ils seront en rési‐ dence, ils fourniront une as‐ sistance médicale sous la su‐ pervision de médecins en poste, a-t-elle précisé.
Le gouvernement alber‐ tain investit près de 225 mil‐ lions de dollars pour la réno‐ vation, l’ajout de salles de classe et pour la formation clinique des étudiants. De ce chiffre, 43,2 millions de dol‐ lars seront alloués au nou‐ veau centre de formation de Lethbridge.
Près de 56 millions de dol‐ lars seront réservés pour les dépenses opérationnelles des deux centres de forma‐ tion, tandis que 126 millions de dollars serviront à la for‐ mation générale des méde‐ cins.
Pour une plus grande ré‐ tention des médecins
Avec ces nouveaux centres, le gouvernement es‐ père retenir des médecins en région rurale. Tel que l’a rap‐ pelé le président de l'Univer‐ sité de Calgary, Ed McCauley, les personnes étudiant en ré‐ gion ont plus de chance de rester à l'endroit où ils ont ef‐ fectué leurs études.
Actuellement, seulement 4 % des étudiants résidant dans les grandes villes vont pratiquer dans les commu‐ nautés rurales.
Si nous recrutons et for‐ mons localement, cela va ai‐ der à remédier à la pénurie de personnel de la santé en zone rurale, a-t-il ajouté. 75 % des étudiants en médecine exercent à proximité de leur lieu de formation.
Une étude datant de l’an‐ née dernière avançait d’ailleurs que les étudiants en médecine qui ont effectué un stage en zone rurale ont plus de probabilités de prati‐ quer la médecine familiale en dehors des grands centres urbains après leur scolarité.
Le gouvernement envisa‐ geait la mise en place de ces nouveaux programmes de‐ puis le début de l’année 2023. À ce moment, la pro‐ vince avait investi 1 million de dollars pour explorer la possibilité de créer des centres de formation médi‐ cale satellites dans les deux municipalités.
Le gouvernement entrete‐ nait initialement l’idée de for‐ mer d’autres professionnels de la santé en plus de méde‐ cins, comme des pharma‐ ciens et des infirmières.
Ça change la donne
Pour Amber Link, direc‐ trice de l’Association des mu‐ nicipalités rurales de l’Alberta (RMA), l’annonce de ces nou‐ veaux programmes vient changer la donne pour les zones rurales.
Ça ne change pas seule‐ ment la donne en termes d'impact direct sur les soins de santé.
Le maintien des soins de santé dans ces petites com‐ munautés rurales contribue aussi à la viabilité de ces communautés, donc à la via‐ bilité à long terme de l'Al‐ berta rurale, et contribue à la croissance économique et l'attraction d'investissements, affirme-t-elle.
Elle rappelle que les mi‐ lieux ruraux sont particulière‐ ment confrontés à une pénu‐ rie de professionnels de la santé.
L'un des plus grands défis est que les gens doivent se déplacer lorsque leur hôpital, ou certaines sections de leur hôpital local, sont fermés.
Ils doivent parfois parcou‐ rir plus de 100 km pour accé‐ der à des soins de santé, a-telle ajouté.