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Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS pourrait perdre un employé sur cinq

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Selon un sondage réalisé par le CIUSSS de l'EstrieCHUS, près d'un employé sur cinq pense à quitter son emploi au cours de la prochaine année.

Le sondage annuel a été réalisé entre le 1er sep‐ tembre et le 10 octobre der‐ nier. Les résultats ont été présentés lors de la séance du conseil d'administra­tion, la semaine dernière. Au total, 7179 employés ont répondu au sondage.

Le manque d'autonomie décisionne­lle et la charge de travail sont nommés comme facteurs négatifs par les syn‐ diqués.

Du ôté syndical, on n'est nullement étonné des résul‐ tats de cette enquête statis‐ tique. On ne tombe pas en bas de notre chaise. C'est re‐ présentati­f de ce qu'on voit dans l'organisati­on. Il faut écouter les membres, mais il faut aussi agir sur la situa‐ tion. Pour y arriver, il faut mettre du personnel qui va aller sur le plancher, voir cha‐ cune des équipes, qui va s'as‐ seoir avec nous et prendre le temps de voir les solutions et de traiter chaque situation de façon unique, rappelle le re‐ présentant national de l'APTS en Estrie, Danny Roulx.

Chaque service qui est donné, c'est un humain qui le donne. Ce n'est pas une ma‐ chine. C'est un humain. C'est la matière première au CIUSSS de l'Estrie-CHUS. [...] Si on traite chaque milieu avec leurs spécificit­és, on va faire du CIUSSS un meilleur employeur. Au final, les ga‐ gnants, c'est la population qui aura de meilleurs ser‐ vices.

Danny Roulx, représen‐ tant national de l'APTS en Es‐ trie

Même son de cloche du côté des infirmière­s. On est proche de nos membres. On fait du terrain. Ce sont des choses qui ressortent : des employés qui songent à par‐ tir ou qui quittent carrément le réseau de santé, soutient le secrétaire-trésorier du Syn‐ dicat des profession­nelles en soins des Cantons-de-l’Estrie, David Lambert.

C'est beau avoir des résul‐ tats, de tester le pouls de tes employés, mais après ça, il faut que tu te mettes en mode solution.

David Lambert, secrétaire­trésorier du Syndicat des profession­nelles en soins des Cantons-de-l’Estrie

Par ailleurs, 551 gestion‐ naires ont répondu au même sondage. Parmi eux, 13 % songe à démissionn­er dans la prochaine année. Dans leur cas, c'est surtout la charge de travail qui est montrée du doigt.

Au total, 62 % des répon‐ dants recommande­raient le CIUSSS de l'Estrie-CHUS à leur entourage comme lieu de travail.

Le CIUSSS de l'EstrieCHUS a refusé notre de‐ mande d'entrevue. Par écrit, il indique qu'il est important de mesurer le pouls de la communauté interne sur une base annuelle. Les résultats nous permettent d’évaluer les défis afin d’offrir un milieu de travail stimulant et des conditions intéressan­tes. Ce type d’exercice permet de trouver des solutions concrètes pour les probléma‐ tiques soulevées.

Avec les informatio­ns de Thomas Deshaies

nombre de permis d'études et la hausse des exigences fi‐ nancières.

D’après Monica Sesma Vazquez, superviseu­re de Shamsa Mistry et chercheuse principale du projet, les nom‐ breuses ressources dispo‐ nibles pour les nouveaux ar‐ rivants sont en fait réservées aux nouveaux immigrants ayant un statut de réfugiés et de résidents permanents.

Les étudiants étrangers sont laissés-pour-compte.

Elle ajoute que de nom‐ breux étrangers viennent au

Canada pour des études su‐ périeures. Cela signifie que beaucoup d’entre eux viennent avec leurs familles qui se retrouvent privées de beaucoup de services.

Isa Isip, qui a quitté les Philippine­s en 2022 avec sa famille en fait partie.

Elle raconte que son par‐ cours a été difficile, surtout lorsqu'elle suivait des cours et qu'il n'y avait pas de ser‐ vice de garde pour ses jeunes filles : J'en ai souffert menta‐ lement.

Isa Isip ne pouvait plus communique­r avec son thé‐ rapeute dans son pays d'ori‐ gine en raison du décalage horaire.

Issue d'une culture peu ouverte à la santé mentale, Mme Isip a souligné qu'elle avait souvent l'impression d'être livrée à elle-même.

Je pense que [ce projet de recherche] ouvrira de nom‐ breuses conversati­ons sur la santé mentale et la prépara‐ tion à la santé mentale [pour les étudiants étrangers].

Isa Isip, étudiante étran‐ gère, Université de Calgary

Étendre la recherche à l'échelle nationale

Les chercheuse­s ont réa‐ lisé sept entrevues et reçu 28 réponses à des question‐ naires jusqu'à présent.

Leurs recherches ont ré‐ vélé que les étudiants étran‐ gers sont principale­ment pré‐ occupés par la solitude et l'isolement, le manque de soutien pour trouver un em‐ ploi dans leur domaine d'in‐ térêt, la difficulté à concilier études et travail et l'impossi‐ bilité d'économiser de l'ar‐ gent.

Elles espèrent recevoir 200 réponses avant les va‐ cances d'été.

Selon Shamsa Mistry, un plus grand nombre de ré‐ ponses aidera à formuler une recommanda­tion solide pour l'université et la straté‐ gie de santé mentale du cam‐ pus.

L'objectif des chercheuse­s est d'étendre leur travail à l'ensemble du pays, afin de pouvoir comparer la situa‐ tion des étudiants étrangers au Canada avec ceux établis aux États-Unis, en Australie et dans certains pays euro‐ péens.

Avec les informatio­ns de Karina Zapata

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