Terre-Neuve-et-Labrador devra composer avec une demande accrue en électricité
Hydro Terre-Neuve-et-La‐ brador soutient qu’à la lu‐ mière des nouvelles prévi‐ sions sur la demande en électricité, il faut en aug‐ menter rapidement la pro‐ duction.
Une nouvelle étude (en anglais) projette que d’ici 2034, la demande en électri‐ cité de Terre-Neuve aura grimpé de 230 MW, soit une augmentation de 14 % par rapport aux niveaux actuels.
Il faudra produire 1,6 TWh de plus d’énergie pour subve‐ nir aux besoins de la popula‐ tion de l’île, soit l’équivalent de 40 % de la production to‐ tale du barrage de Muskrat Falls, en 2023.
Compte tenu du calen‐ drier pour la construction des nouveaux actifs, il est es‐ sentiel d'approuver la construction de nouvelles sources d’électricité en temps opportun afin de maintenir un réseau électrique fiable, explique le rapport, soumis à la Régie des services publics, le 28 mars.
Hydro T.-N.-L. souligne, dans ce document de 39 pages, qu’il faut aussi aug‐ menter la cadence parce que la capacité du réseau inter‐ connecté de l'île est déjà limi‐ tée et que les problèmes de fiabilité persistent.
Au cours des derniers mois, des turbines à plu‐ sieurs centrales, dont celles de Holyrood et de Stephen‐ ville, sont tombées en panne. Les lignes de transport de Muskrat Falls éprouvent tou‐ jours des difficultés et n'ont toujours pas fonctionné à plein régime.
Que faire pour augmen‐ ter la production?
La société de la Couronne examine actuellement plu‐ sieurs mesures possibles pour augmenter la produc‐ tion d’électricité dans la pro‐ vince.
La construction à Holy‐ rood d’une nouvelle centrale à combustion, qui carburerait au mazout, est une option à l’étude. Hydro T.-N.-L. songe aussi à ajouter un huitième groupe turbine-alternateur au barrage existant de Bay D’Espoir.
Les projections du nou‐ veau rapport d’Hydro se basent sur trois facteurs :
la croissance continue de la population provinciale; la transition vers le chauffage et les voitures électriques; l’électrification des activités des gros joueurs industriels, dont les mines.
Trois scénarios ont été en‐ visagés pour l’île de TerreNeuve. La projection moyenne a été retenue. Mais même selon la projection où la province se décarbone moins rapidement et aug‐ mente les tarifs d'électricité, la demande va croître de fa‐ çon importante.
Selon ce scénario, la de‐ mande d’électricité va toute‐ fois grimper de 160 MW d’ici 2034. Les besoins en énergie vont augmenter de 1,1 TWh.
Le scénario de décarboni‐ sation le plus accélérée pré‐ voit une demande supplé‐ mentaire de 370 MW d’ici 2034. Environ 2,3 TWh d'énergie supplémentaire sera aussi nécessaires d’ici 10 ans.
Besoins industriels pos‐ sibles au Labrador
Hydro T.-N.-L. a aussi réa‐ lisé des prévisions pour le La‐ brador.
Si le géant minier Rio Tinto-IOC promet de décar‐ boner ses activités et devenir carboneutre d’ici 2050, le scé‐ nario le plus probable envi‐ sagé par Hydro T.-N.-L. pro‐ jette que la demande en électricité devrait stagner au Labrador au cours de la pro‐ chaine décennie. La de‐ mande devrait augmenter de 25 MW, au total, et les be‐ soins en énergie ne vont pas changer.
Le rapport d'Hydro T.-N.-L. souligne que le réseau de distribution existant au La‐ brador fonctionne à plein ré‐ gime et que cette contrainte va perdurer au moins jus‐ qu’en 2029, mais ajoute qu'une augmentation signifi‐ cative de l’électricité trans‐ portée sur les lignes sera possible après cette date.
Dans un scénario de crois‐ sance accélérée, où tous les projets d'électrification pro‐ posés par Rio Tinto-IOC et Ta‐ cora Resources, une autre compagnie minière au Labra‐ dor, sont mis en oeuvre, la demande pourrait augmen‐ ter de 750 MW, soit une hausse de 173 %. D'ici 2034, les besoins en énergie au La‐ brador augmenteraient de 5,3 TWh.
La croissance de la de‐ mande industrielle au Labra‐ dor dépendra d’investisse‐ ments supplémentaires, sti‐ pule le rapport, qui ajoute que tout au long de 2022 et au début de 2023, Hydro T.N.-L. a fait progresser une étude d'impact pour un client industriel qui cherchait à étendre considérablement ses activités au Labrador.
L'étude d'impact a été en‐ tièrement financée par le client, ajoute le rapport.