Bois brûlé : aucun risque supplémentaire pour la santé des travailleurs des scieries
Les travailleurs des scieries québécoises qui ont trans‐ formé du bois brûlé récolté à la suite de la dernière sai‐ son des feux de forêt n’ont pas été exposés à des risques supplémentaires pour leur santé. C’est ce qui ressort des premières ana‐ lyses des capteurs installés sur les employés.
Des capteurs ont été ins‐ tallés sur des travailleurs d’une dizaine d'installations l’automne dernier pour me‐ surer la présence de conta‐ minants dans l’air des usines traitant du bois brûlé.
Les premiers résultats qui nous ont été transmis dé‐ montrent que les mesures de prévention et de contrôle mises en place dans les mi‐ lieux de travail, avant l’exploi‐ tation du bois brûlé, sont effi‐ caces pour prévenir l’exposi‐ tion des travailleurs à la poussière de bois brûlé et as‐ surer leur santé et leur sécu‐ rité, indique le responsable des communications à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), David Blouin.
La direction régionale de santé publique du SaguenayLac-Saint-Jean a été appelée à agir à titre de soutienconseil en hygiène au travail volet santé dans cette opéra‐ tion.
Les services en protection de santé au travail de la di‐ rection régionale de santé publique ont été mandatés pour évaluer dans les scieries quels sont les risques poten‐ tiels à la santé, notamment au niveau des écorceurs, de mesurer la présence de contaminants à l’aide de sys‐ tème d'échantillonnage, d’ob‐ server les moyens de contrôle mis en place par les entreprises et d’effectuer, au besoin, des recommanda‐ tions, explique la conseillère cadre aux communications et relations médias au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-LacSaint-Jean, Mélissa Bradette.
L’échantillonnage de l’air se poursuit dans des scieries du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de l’Abitibi-Témiscamingue.
Il s’agit de données re‐ cueillies dans le cadre des ac‐ tivités de Santé au travail et qui concernent des entre‐ prises participantes, résume l’équipe des communications et des affaires publiques du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue.
La démarche vise à par‐ faire les connaissances sur la nature et la concentration des contaminants émis lors de l’exploitation du bois brûlé, ajoute le porte-parole de la CNESST. En collabora‐ tion avec nos partenaires, dont le Réseau de santé pu‐ blique en santé au travail, nous continuons de suivre la situation dans les milieux de travail concernés.
Un record chez Chan‐ tiers Chibougamau
Chez Chantiers Chibouga‐ mau, le volume de bois brûlé traité au cours des derniers mois représente du jamais vu. Plus de 1,5 million de mètres cubes ont été ache‐ minés. Aux installations de Chibougamau, cela repré‐ sente 80 % du bois trans‐ formé en 2023-2024.
Il faut d'abord penser aux travailleurs et aux tra‐ vailleuses qui ont dû compo‐ ser avec des conditions diffi‐ ciles. Peu importe le fait qu'on ait réussi à somme toute bien gérer, bien enca‐ drer les risques pour la santé, il reste que c'était désagréable de travailler plu‐ sieurs journées dans les der‐ niers mois dans un environ‐ nement de poussière de suie et en ce sens-là, ils ont tous mis l'épaule à la roue, té‐ moigne le directeur exécutif de Chantiers Chibougamau, Frédéric Verreault.
L’arrosage était, selon lui, la meilleure solution pour maintenir une bonne qualité de l’air. Toutefois, la mesure n’était pas applicable en pé‐ riode hivernale. Ainsi, des équipements de filtration de l’air ont été installés.
Le gestionnaire souligne la bonne foi des travailleurs et la collaboration des autres intervenants concernés.
Un bilan positif
Frédéric Verreault dresse un bilan positif de l’opération du traitement du bois brûlé dans quatre usines de Chan‐ tiers Chibougamau.
C’est tout ça mis en‐ semble qui nous a permis d’arriver à ce résultat. On peut dire mission accomplie avec la proportion de bois brûlé qu’on a fait entrer dans nos usines. […] La santé et la sécurité de nos travailleurs sont demeurées au rendezvous, conclut-il.
La transformation du bois brûlé se poursuivra pour en‐ core quelques semaines dans les installations de Chantiers Chibougamau. L’opération se terminera lorsque la température se ré‐ chauffera suffisamment pour réveiller les vers qui s’atta‐ queront aux arbres coupés.