Une enquête sur une situation « mouvementée » survenue au Centre jeunesse de Chicoutimi
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-LacSaint-Jean enquête sur une situation « mouvementée » survenue dimanche der‐ nier au Centre jeunesse Saint-Georges de Chicou‐ timi. Selon les informations de Radio-Canada, un jeune homme se serait désorga‐ nisé avant de prendre la fuite.
Il aurait quitté à pied l’éta‐ blissement situé sur la rue Bégin, au croisement de Don Bosco, pour se rendre au Mini-supermarché Bievenue, situé un peu plus loin.
Radio-Canada a appris qu’il se serait réfugié dans les toilettes de l’entreprise. Il au‐ rait par la suite été arrêté par les policiers de Saguenay. Un couteau aurait été retrouvé dans la salle de bains.
L’adolescent résiderait dans une unité où les sorties sont encadrées. Les jeunes qui s’y trouvent doivent être accompagnés lorsqu’ils vont à l’extérieur. Dans le jargon des intervenants travaillant sur place, cet endroit est sur‐ nommé la garde fermée.
Sans confirmer l’ensemble des faits pour des raisons de confidentialité, le CIUSSS a toutefois rapporté que les événements se sont déroulés dans cette unité où la sur‐ veillance est accrue.
La présidente et directrice générale du CIUSSS du Sa‐ guenay-Lac-Saint-Jean a de‐ mandé un audit pour faire la lumière sur les incidents sus‐ ceptibles de compromettre la santé et la sécurité du per‐ sonnel d’intervention comme du jeune homme en ques‐ tion.
S’il s’avère qu’il faut ajou‐ ter des éléments pour ren‐ forcer la sécurité des jeunes et des travailleurs, ce sera fait, garantit l’organisme pu‐ blic.
Retour à la normale
Dans une déclaration écrite envoyée mercredi, la conseillère-cadre aux com‐ munications et relations mé‐ dias du CIUSSS régional, Mé‐ lissa Bradette, s’est contentée de rapporter un week-end agité.
Comme cela peut parfois arriver, la fin de semaine de Pâques a été plus mouve‐ mentée au Centre de réadap‐ tation jeunesse SaintGeorges de Chicoutimi. Nous comprenons que cette situa‐ tion plus mouvementée a pu être difficile pour les équipes en place et les jeunes. Ce qui a entraîné un climat plus complexe pour les équipes.
La porte-parole assure toutefois que les choses sont dans l'ordre. Nous pouvons vous confirmer que la situa‐ tion est revenue à la nor‐ male. Les acteurs concernés travaillent en concertation et demeurent en action afin de continuer d’offrir des lieux et services sécuritaires qui ré‐ pondent aux besoins des
jeunes.
Prudence
Le Service de police de Sa‐ guenay confirme qu’une ar‐ restation a bel et bien eu lieu dimanche, mais préfère s’abstenir de tout commen‐ taire.
Tous les intervenants à qui Radio-Canada a demandé de plus amples informations ont fait preuve d’énormé‐ ment de prudence.
Les syndicats des tra‐ vailleurs du Centre jeunesse de Chicoutimi ménagent eux aussi leurs propos. Ils es‐ saient de comprendre ce qui s’est véritablement passé du‐ rant le week-end de Pâques.
On a certains partenaires qui vont collaborer. Au ni‐ veau de la santé et de la sé‐ curité, qu’est-ce qu’on a mis en place? Est-ce qu’il y aurait eu moyen de l’éviter au ni‐ veau de la prévention?, se de‐ mande Olivier Côté, pré‐ sident du Syndicat du per‐ sonnel paratechnique des services auxiliaires et de mé‐ tiers de la santé et des ser‐ vices sociaux du SaguenayLac-Saint-Jean.
Je vous dirais que d’habi‐ tude, quand il arrive ce genre d’événements là, il y a des re‐ tours sur les événements qui sont faits pour s’assurer qu’on ne reproduise plus du moins.
Olivier Côté, président du Syndicat du personnel para‐ technique des services auxi‐ liaires et de métiers de la santé et des services sociaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean
À l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le même dis‐ cours se fait entendre.
On va laisser les débrie‐ fings se faire. Les équipes vont être rencontrées et tout, et le syndicat aussi parce qu’on collabore énormément avec l’employeur dans ces si‐ tuations-là, précise Karine Ferland, qui représente les employés de la région à l’échelle nationale.
Selon la syndicaliste, le rapport Laurent, un docu‐ ment d’une centaine de pages exposant 57 recom‐ mandations et 300 pistes d’action pour réformer le droit des enfants et la protec‐ tion de la jeunesse, dont une version finale a été déposée en mai 2021, mettait déjà au jour les éléments à améliorer dans les pratiques d’interven‐ tion en centre jeunesse.
D’ailleurs, on dénonce de‐ puis des semaines et des mois la situation en centre jeunesse partout au Québec. Je tiens à le souligner. Dans le rapport Laurent, il y a un chapitre complet qui porte sur revoir les services en centre de réadaptation, a-telle rappelé.
Le comité chargé de faire le suivi de l’application des transformations mention‐ nées dans le rapport com‐ mandé après la mort d’une fillette de sept ans de Granby en 2019 n’a toujours pas dé‐ voilé son premier constat. Ce dernier est attendu en mai, soit un an en retard.
Rappelons qu'en février, 12 jeunes hébergés au Centre jeunesse La Chesnaie de Roberval avaient été contraints de déménager au pavillon Saint-Georges de Chicoutimi en raison de tra‐ vaux.
Avec les informations de Claude Bouchard