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Les Aiguilles et l’Opium de retour sur les planches

- Gabrielle Morissette

Jamais deux sans trois : après Robert Lepage, en 1993 et Marc Labrèche, en 2014, c’est au tour d’Olivier Normand de porter cette pièce devant le public qué‐ bécois. Le spectacle sera présenté du 4 au 14 avril au Diamant.

Après des représenta­tions aux États-Unis, en France, en Angleterre, en Roumanie et en Russie, la production si‐ gnée Ex Machina arrive fina‐ lement à Québec.

C’est ma première cana‐ dienne ! s’exclame Olivier Normand, comédien établi à Québec depuis une vingtaine d’années. Je pense que le Diamant est vraiment un bel écrin pour le spectacle, pour

le décor et le son aussi.

Synopsis de Les Aiguilles et l'Opium

À Paris pour effectuer la narration d'un documentai­re, un comédien québécois es‐ seulé tente d'oublier son ex et de se défaire de sa dépen‐ dance amoureuse. Deux autres histoires sont alors mises en parallèle: celle de Miles Davis, qui, de passage à Paris en 1949, vit une intense histoire d'amour avec Juliette

Greco, et celle de Jean Coc‐ teau, qui revient de New York après y avoir présenté son dernier long-métrage. Bien qu'elles soient différente­s, ces histoires sont finalement intimement liées.

Une histoire de peine d’amour, c’est simple à racon‐ ter, mais de l’intérieur c’est toujours très complexe. Dans la forme que le spectacle a, une espèce de labyrinthe dans le décor et dans la nar‐ ration, c’est comme si on ren‐ trait dans tous les méandres de ce que ça a, une peine d’amour et comment on revi‐ site ça. C’est une des grandes qualités de la pièce.

Olivier Normand, comé‐ dien

Bien qu’il campe les per‐ sonnages du Québécois et de Jean Cocteau depuis déjà sept ans, Olivier Normand continue d’apprendre et de s’adapter à cette histoire écrite par Robert Lepage au début des années 90. Quand [j'ai repris le rôle], en 2016, j’avais 36 ans. Maintenant, j’ai vieilli, alors c’est quand même différent. C’est comme revisiter une pièce que je pensais que je connaissai­s, mais de rentrer par une autre porte.

Son interpréta­tion en français est également un ajustement supplément­aire. Je l’ai joué six fois en français! Tout le reste, quand on était à l’étranger, c’était en anglais. C’est le plaisir de retourner dans le travail de Robert [Le‐ page].

Décor flottant

Introduit à la deuxième mouture de la pièce, le cube, élément central du décor, est réutilisé. Servant à la fois d’écran de projection, de dé‐ cor et d’accessoire, les trois faces du dispositif sont sus‐ pendues et inclinées vers le public. Elles pivotent sur elles-mêmes, donnant une impression d'apesanteur.

Le cube a vraiment l’air de flotter. Quand il tourne, c’est assez bluffant. Je suis allé dans la salle pour voir, et quand ça tourne, je ne com‐ prends vraiment pas com‐ ment ça fonctionne!

Pour Olivier Normand, jouer dans de telles condi‐ tions approfondi­t son inter‐ prétation.

C’est exigeant, mais c’est vraiment intéressan­t. Presque tous les moments où je fais Jean Cocteau, je suis dans un harnais. Au dé‐ but, c'était d'apprivoise­r le harnais. Maintenant, je peux ajouter des détails qui au dé‐ but étaient des défis phy‐ siques, mais qui deviennent un outil d’expression.

Les Aiguilles et l’Opium est d’une durée de 95 mi‐ nutes, sans entracte.

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