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Des signes de rapprochem­ent entre Queen’s Park et la ville d’Ottawa ?

- Martin Comtois

Tout sourire, Doug Ford te‐ nait à montrer la boîte de beigne que lui avait remise le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe. Les deux hommes se sont retrouvés pour une deuxième fois en huit jours, vendredi matin.

Tout le monde sait que la route vers mon coeur passe par mon estomac, a lancé en riant le premier ministre de l’Ontario, à la conclusion d’une conférence de presse à l’hôtel de ville d’Ottawa.

Son gouverneme­nt venait de remettre un chèque de 37,5 millions de dollars à la municipali­té provenant du fonds provincial pour l’accélé‐ ration de la constructi­on. La Ville s'est qualifiée au pro‐ gramme en raison du nombre d'unités construite­s sur le territoire durant l'an‐ née qui dépasse les 10 000.

Ça va nous permettre de construire plus de logements et le faire le plus rapidement possible, a précisé Mark Sut‐ cliffe en français.

Il s’agissait de la deuxième visite de Doug Ford en huit jours dans la capitale. Le pre‐ mier ministre avait annoncé un accord de financemen­t de 543 millions pour assurer la croissance et la prospérité durables de la capitale fédé‐ rale.

Un rapprochem­ent bé‐ néfique pour Ottawa, selon une experte

Est-ce le signe d’un rap‐ prochement entre lui et le maire? Le prédécesse­ur de Mark Sutcliffe, Jim Watson, avait une relation qualifiée par des observateu­rs de ten‐ due avec le premier ministre durant son mandat.

J’aime Ottawa. Peut-être que je reviendrai la semaine prochaine, a lancé M. Ford. Il avait blagué plus tôt que le maire actuel devra peut-être lui trouver une chambre chez lui pour l’héberger à l’avenir.

La politologu­e et profes‐ seure à l'Université d'Ottawa, Geneviève Tellier, note que ce rapprochem­ent entre les deux hommes peut seule‐ ment être bénéfique pour la Ville d’Ottawa, qui était sou‐ vent perçue comme le parent pauvre de l’Ontario. S’il y a des rencontres publiques plus fréquentes entre les deux, ça voudra dire qu’il y a quelque chose qui a changé, dit-elle.

Je vous dirais que c’est surtout un changement d’at‐ titude de la part de la pro‐ vince qui ne regarde pas juste la ville de Toronto. Elle regarde maintenant l'en‐ semble des municipali­tés. Et ça, c’est bien pour Ottawa

Geneviève Tellier, polito‐ logue et professeur­e à l'Uni‐ versité d'Ottawa

Ford écorche la taxe car‐ bone

Si l’amour semblait être dans l’air entre le maire de la capitale et le premier mi‐ nistre ontarien, ça ne sem‐ blait pas être le cas pour ce qui est de Doug Ford et de Justin Trudeau. M. Ford a été appelé à commenter la lettre qu’il a fait parvenir plus tôt dans la journée au premier ministre du Canada. Il lui de‐ mande de tenir au plus vite une réunion des premiers ministres afin de discuter de la hausse annuelle de la taxe carbone, qui est entrée en vi‐ gueur le 1er avril.

Le prix est passé de 65 à 80 $ la tonne. La tarificati­on fédérale de la pollution par le carbone s’applique partout sauf au Québec, en Colom‐ bie-Britanniqu­e et dans les Territoire­s du Nord-Ouest.

Ces trois endroits pos‐ sèdent leur propre système fiscal de lutte à la pollution.

Doug Ford veut que le gouverneme­nt Trudeau mette sur pause l'augmenta‐ tion de 23 %. Je communique sur une base quotidienn­e avec un certain nombre de premiers ministres. Disons que nous ne sommes pas contents à ce sujet, a-t-il af‐ firmé.

Il [Justin Trudeau] doit s’asseoir avec nous pour dis‐ cuter de plusieurs sujets [...] Il faut avoir un bon dialogue avec lui. J’espère qu’il accep‐ tera.

Ford a réitéré son opposi‐ tion à la tarificati­on sur le carbone, soutenant qu’Ot‐ tawa devrait s’en débarrasse­r complèteme­nt. Il affirme que la taxe en question accentue notamment la hausse du coût des aliments et de l’es‐ sence.

Avec les informatio­ns de Frédéric Pepin et Amadou Barry

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