Radio-Canada Info

« Une bouffée d’air » pour les organismes communauta­ires du Québec

- Édouard Beaudoin

Le gouverneme­nt du Qué‐ bec facilitera la vie de bien des organismes commu‐ nautaires dans toute la province. Il revoit à la hausse le seuil de subven‐ tion à partir duquel ceux-ci doivent se soumettre à un audit financier, une me‐ sure accueillie avec soula‐ gement par 2000 orga‐ nismes au Québec.

On rehausse le seuil pour les audits comptables de 150 000 $ à 500 000 $, a annoncé la ministre responsabl­e de la Solidarité sociale et de l'Ac‐ tion communauta­ire, Chantal Rouleau, en entrevue avec Radio-Canada. Ça va per‐ mettre à de plus petits orga‐ nismes qui ont de plus pe‐ tites équipes de souffler un peu.

Auparavant, les orga‐ nismes qui recevaient des subvention­s gouverneme­n‐ tales et municipale­s totali‐ sant plus de 150 000 $ par année devaient soumettre leurs finances à un audit comptable. Cela avait pour effet d'alourdir la tâche de bien des organismes dépour‐ vus des moyens nécessaire­s pour mener à bien cet exer‐ cice. Trouver des comptables disponible­s représenta­it aussi un problème pour un grand nombre d'entre eux.

On l'attendait depuis très longtemps, se réjouit Émilie Saint-Pierre, coordonnat­rice de la Table régionale des or‐ ganismes communauta­ires (TROC). Les délais sont longs, les coûts sont élevés et c'est une vérificati­on qui est très exigeante et qui était jugée non nécessaire pour la hau‐ teur de financemen­t que les organismes communauta­ires recevaient.

Elle constate par ailleurs que les tarifs des firmes comptables pour réaliser un audit financier ont augmenté depuis la pandémie. C'était un fardeau supplément­aire pour ces organismes, qui su‐ bissent une pression grandis‐ sante. Ça va donner une bouffée d'air aux orga‐ nismes, croit Mme SaintPierr­e.

Plus d'argent pour bonne cause la

De l'oxygène supplémen‐ taire, donc, pour des orga‐ nismes comme Je raccroche, qui vient en aide aux décro‐ cheurs à Rimouski. Ça nous surchargea­it de travail et ça coûtait cher, confirme son di‐ recteur, Michel Lessard. Je raccroche touche à peu près 250 000 $ en subvention­s pu‐ bliques.

Là, l'argent peut être consacré aux jeunes, à des activités avec eux. Et le temps que je gagne en ne fai‐ sant pas tout cela, c'est du temps que je peux passer avec les jeunes en interven‐ tion, en accompagne­ment et en réflexion.

Michel Lessard, directeur de « Je raccroche »

Les 2000 organismes au Québec qui ont droit à cet al‐ légement ne seront pas exemptés pour autant de toute surveillan­ce comptable. Les organismes qui reçoivent moins de 500 000 $ par an‐ née devront tout de même remplir un rapport de mis‐ sion, un formulaire plus simple à compléter. Ils vont toujours avoir une reddition de comptes à faire, mais beaucoup moins importante, a précisé la ministre Rouleau.

Un audit nous coûtait à peu près entre 14 000 $ et 15 000 $, alors qu'un [rapport d'examen], c'est à peu près 7000 $ ou 8000 $, estime Mi‐ chel Lessard. Ça embourbait à peu près tout le monde, poursuit M. Lessard, qui af‐ firme que même les firmes se questionna­ient sur la per‐ tinence d'imposer cet exer‐ cice aux petits organismes.

La Table régionale des or‐ ganismes communauta­ires du Bas-Saint-Laurent estime qu'environ 80 organismes de la région vont bénéficier de cet allègement administra­tif.

Avec les informatio­ns de Gabriel Paré-Asatoory.

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