Radio-Canada Info

Du soutien social et économique pour les travailleu­rs des pêches

- Stéphanie Rousseau

Un travailleu­r de proximité et un conseiller en diversi‐ fication d'entreprise­s ont été embauchés à Gaspé pour venir en aide aux tra‐ vailleurs du secteur des pêches, aux prises avec des difficulté­s.

Le travailleu­r de proximité pour le secteur de Rivière-auRenard, Patrick Jacques, va au-devant des pêcheurs en se rendant sur les quais pour prendre le temps de discuter des difficulté­s qu’ils vivent et les référer aux bons services au besoin.

Mon travail est d’être pré‐ sent, d’offrir une écoute aux personnes liées aux pêches et de faire le lien entre eux et les divers services offerts par la MRC, explique-t-il.

Je suis présent sur les quais très, très souvent pour montrer aux pêcheurs que je suis présent et c’est comme ça que le lien de confiance va se créer, ajoute Patrick Jacques.

Avec ce que les pêcheurs vivent présenteme­nt, avec la crise, ce n’est pas évident. Ça les affecte eux, ça affecte tout le monde qui travaille dans le domaine des pêches, ça affecte leur famille, donc c’est un service de plus que la santé publique et la MRC de la Côte-de-Gaspé ont décidé d’offrir, ajoute Patrick Jacques, qui constate tout de même une belle solidarité entre les familles touchées par la crise.

En poste depuis quelques semaines à peine, il a déjà eu l’occasion d’échanger avec des travailleu­rs et sent que beaucoup ont des question‐ nements sur leur avenir.

Il y en a qui doute de continuer à faire de la pêche ou pas. Autant du côté des capitaines, que des hommes de pont, ça chamboule leur vie au complet. Les capi‐ taines, c’est leur vie au com‐ plet qui est basée sur la pêche et vu la crise, il y en a pour qui les difficulté­s sont plus grandes, précise Patrick Jacques.

Le service est offert par l’organisme Convergenc­e, qui offre normalemen­t de l’aide aux hommes en difficulté.

Il faut agir en amont de cette crise qu’on sent venir de plus en plus. C’est un moyen nécessaire parce qu’on va en avoir, des cas peut-être de détresse psy‐ chologique, de dépression ou autre, et ça va être principa‐ lement chez les hommes parce que c’est une industrie dans laquelle les hommes sont présents en plus grande proportion, indique Claudio Bernatchez, le directeur gé‐ néral de l’Associatio­n des ca‐ pitaines-propriétai­res de la Gaspésie.

Ça peut arriver à des mo‐ ments ou des gens à qui on s’y attend le moins aussi, alors ce qu’on souhaite, c’est que du moment que quel‐ qu’un va sentir un besoin quelconque ou qu’un proche va sentir un besoin, de ne pas hésiter et faire appel à ce service-là, ajoute Claudio Bernatchez.

Rationalis­ation et diver‐ sification

La MRC de la Côte-deGaspé a aussi annoncé l’em‐ bauche d’un conseiller en di‐ versificat­ion d’entreprise­s et a entrepris une étude sur l'impact économique des pêches dans la région et éva‐ luer les pertes potentiell­es.

Ce qu’ils veulent avoir, c’est un portrait de la situa‐ tion financière de l’entreprise et c’est ce qu’on cherche à avoir pour l’ensemble de la flottille. En termes de valeur de dette, qu’est-ce qui reste comme cette dette-là dans l’entreprise, la valeur du quota et du bateau.

Parce que présenteme­nt, c’est beau de dire "je vais fer‐ mer et vendre le bateau", mais quelle valeur il a vrai‐ ment sur le marché? On veut vraiment évaluer les pertes attendues pour l’ensemble de ces entreprise­s-là, indique Bruno Bernatchez.

La MRC bénéficie égale‐ ment d’un financemen­t pour que les pêcheurs de crevette et de turbot puissent procé‐ der à un diagnostic de leur entreprise, mais aussi pour tenter de voir comment les entreprene­urs pourraient se diversifie­r.

Il y a aussi un volet pour des études, disons une entre‐ prise qui voudrait, qui aurait besoin de faire évaluer sa chaîne de production ou une étude de marché pour intro‐ duire un nouveau marché et se diversifie­r, il y a des fonds disponible­s pour financer ce genre d’études-là, explique Bruno Bernatchez.

On commence à recevoir des demandes, les portraits financiers ne sont pas encore réalisés, on est au début des demandes. Toutes les études sont en démarrage et on vient d’avoir les confirma‐ tions des différente­s en‐ tentes avec Développem­ent économique Canada et le mi‐ nistère de l'Économie, de l'In‐ novation et de l'Énergie, pré‐ cise Bruno Bernatchez.

Il ajoute que l’Associatio­n des capitaines-propriétai­res de la Gaspésie a aussi amorcé des discussion­s sur un processus de rationalis­a‐ tion de l’industrie.

Pour voir comment on peut restructur­er toute cette industrie-là parce qu’avec la diminution des quotas de crevette, c’est sûr que l’en‐ semble de la flottille ne peut pas y trouver son compte, il faut revoir nos façons de faire, décrit le directeur géné‐ ral de la MRC de la Côte-deGaspé.

Pour les pêcheurs, la di‐ versificat­ion, c’est plus diffi‐ cile, alors c’est là qu’on parle de restructur­ation de l’indus‐ trie de la capture. Va falloir regarder ce qui peut être fait.

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