Centrale du Lac-Robertson : Unamen Shipu dit s’être entendu avec HydroQuébec
Le chef d’Unamen Shipu af‐ firme s’être entendu avec Hydro-Québec pour un dé‐ dommagement de 8 mil‐ lions de dollars pour la construction de la centrale du Lac-Robertson, située sur son territoire tradition‐ nel. De l'argent qui pour‐ rait servir à loger les aînés de la communauté, espère son chef.
La société d’État n’a toute‐ fois pas confirmé cette en‐ tente, affirmant que le dos‐ sier était toujours en cours. S’il se concrétise, ce dédom‐ magement arrivera près de 30 ans après la mise en ser‐ vice de la centrale.
Le pdg d'Hydro-Québec, Michael Sabia, avait d’ailleurs présenté des excuses offi‐ cielles à Unamen Shipu et à son ancien chef, en no‐ vembre dernier, pour la ma‐ nière de faire de la société d'État au moment de la construction de la centrale du Lac-Robertson, dans les années 1990.
C’est une page d’histoire qui serait donc sur le point de se tourner pour la petite communauté de la BasseCôte-Nord. Selon le chef d’Unamen Shipu, Raymond Bellefleur, le montant doit toutefois être approuvé par le conseil des ministres, ce qui pourrait être fait dans les prochaines semaines, af‐ firme-t-il.
Le conseil de la commu‐ nauté investira la majorité de cet argent, 5 millions de dol‐ lars, dans la construction d’une maison des aînés. Nos aînés, ils sont parfois disper‐ sés : des fois on les envoie à Blanc-Sablon, des fois à Havre-Saint-Pierre, dit le chef Bellefleur, qui espère amor‐ cer des travaux cet été.
Les trois millions de dol‐ lars restants iront, précise-til, dans un fonds d’urgence, qui peut notamment servir lorsque des membres de la communauté sont malades ou doivent se déplacer pour prendre soin de leur famille. Ce fonds existe déjà, mais se‐ rait déficitaire de 500 000 dollars à l’heure actuelle, se‐ lon M. Bellefleur.
Le Plan d’action 2035 se met en branle
Par ailleurs, Hydro-Qué‐ bec a rencontré vendredi, à Sept-Îles, des élus, des entre‐ prises et des organismes en‐ vironnementaux dans le cadre de son Plan d'action 2035.
La vice-présidente et cheffe des opérations et des infrastructures de la société d’État, Claudine Bouchard, était au Centre des congrès pour répondre à leurs ques‐ tions et superviser un atelier auquel les invités ont parti‐ cipé pendant plus d’une heure.
L'événement visait à re‐ cueillir la vision des interve‐ nants sur plusieurs aspects du plan, que ce soit au ni‐ veau de l'efficacité énergé‐ tique, de l'ajout de lignes de transport ou de nouvelles in‐ frastructures énergétiques.
Pour ces grands projets, Mme Bouchard veut renfor‐ cer la collaboration d’HydroQuébec avec les municipali‐ tés, notamment. Sur le plan de l’efficacité énergétique, par exemple, elle note que plusieurs intervenants d’autres régions ont de‐ mandé davantage d’accom‐ pagnement de la part de la société d’État dans la com‐ préhension des potentiels d’efficacité énergétique, mais aussi dans la matérialisation des pistes d’économie d’éner‐ gie, dit-elle.
On a un autre volet, qui est probablement le plus im‐ portant, qui est d'améliorer la qualité de service pour nos clients. Alors, comment mieux travailler avec les mu‐ nicipalités, les organismes aussi pour au moins trouver des façons d'améliorer le ser‐ vice?, questionne Claudine Bouchard.
La vice-présidente d'Hy‐ dro-Québec a souligné le grand potentiel éolien et hy‐ droélectrique de la CôteNord, sans toutefois donner de détails sur les projets à venir de la société d'État.
Un barrage sur la rivière du Petit-Mécatina fait partie des options envisagées dans le cadre du Plan d'action 2035 d’Hydro-Québec. C’est d’ailleurs une idée à laquelle le chef d’Unamen Shipu s’est à plusieurs reprises opposé.
Or, il y aurait eu peu de mouvement de ce côté, mal‐ gré l’annonce, il y a un an, d’une étude préliminaire sur l’option d’un barrage. Clau‐ dine Bouchard a décrit l'état de cette perspective comme embryonnaire, et a indiqué que l’étude préliminaire pour ce projet n'était pas encore commencée.