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L’aide médicale à mourir mieux expliquée aux proches aidants

- Eugénie Larente-Richer Un besoin connu

Alors que Québec se penche sur les raisons der‐ rière l’augmentati­on constante du recours à l’aide médicale à mourir (AMM) dans la province, une chercheuse de l’Uni‐ versité du Québec à TroisRiviè­res (UQTR) s’intéresse plutôt aux proches aidants des personnes qui en font la demande.

Dans le cadre de son doc‐ torat, Gabrièle Dubuc a dé‐ cidé de créer des formations destinées aux proches ai‐ dants parce qu'elle considère que ces derniers ne sont pas suffisamme­nt outillés pour accompagne­r leur proche dans le processus de fin de vie.

Il y a beaucoup de choses qui portent à confusion dans les différents termes qui sont employés autour de la fin de vie et la formation sert à dé‐ broussaill­er ces termes-là et offrir des pistes plus claires pour que les gens puissent prendre de bonnes décisions avec la personne dont ils prennent soin, explique la doctorante.

Le Québec est l'un des en‐ droits dans le monde où il y a le plus de demandes d’aide médicale à mourir. Les ré‐ gions de la Mauricie et du Centre-du-Québec ne sont pas étrangères à cette réalité. Selon le Centre intégré uni‐ versitaire de santé et de ser‐ vices sociaux de la Mauricieet-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), 236 per‐ sonnes ont reçu l’AMM entre avril et mars 2023.

On s’est rendu compte que les proches aidants n’étaient pas outillés pour comprendre la fin de vie, alors que ce sont eux qui ac‐ compagnent les personnes le plus dans ce processus.

Gabrièle Dubuc, cher‐ cheuse en psychologi­e à l’UQTR

À travers cinq capsules vi‐ déos de dix minutes, Mme Dubuc aborde donc diffé‐ rents thèmes et notions en‐ tourant l’aide médicale à mourir. Avec des question‐ naires avant et après les for‐ mations, elle étudie l’impact de l’exercice sur leur rapport à l’AMM et les connaissan­ces acquises.

La codirectri­ce de re‐ cherche de Gabrièle, Sylvie Lapierre, fait d’ailleurs partie du collectif de chercheurs ayant été mandatés par le gouverneme­nt pour com‐ prendre pourquoi la province est en tête des demandes. Mme Lapierre croit elle aussi que l’angle des proches ai‐ dants n’est pas suffisamme­nt étudié dans le processus de fin de vie.

La formation des proches aidants qui accompagne­nt des gens ayant fait une de‐ mande d’AMM est aussi un besoin qui a été ciblé du côté des organismes oeuvrant dans le domaine.

Selon la directrice de l'As‐ sociation des personnes proches aidantes de Bécan‐ cour, Nicolet-Yamaska (BNY), il faudrait davantage inclure les proches aidants dans la démarche.

Souvent on parle de l'AMM en fonction de la per‐ sonne qui la demande. On n'en parle pas en fonction de ce que l'entourage vit et com‐ ment ils se sentent là-de‐ dans.

Véronique Mergeay, direc‐ trice de l'Associatio­n des per‐ sonnes proches aidantes BNY

Et selon Mme Mergeay, ce dont les proches aidants ont surtout besoin, c’est d’un es‐ pace pour parler de leurs émotions. Elle estime que dans l’ensemble, la clé pour que le processus se fasse en douceur est de communi‐ quer et qu’ils soient outillés

pour le faire.

Ailleurs sur le web :

Formation destinée aux personnes proches aidantes portant sur les décisions de fin de vie et l'aide médicale à mourir

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