Radio-Canada Info

Les opposants au prolongeme­nt de l’A-20 se font encore entendre

- Michèle Bouchard

L'opposition au projet de prolongeme­nt de l'auto‐ route 20 au Bas-SaintLaure­nt ne s'essouffle pas. Une cinquantai­ne de mani‐ festants se sont mobilisés à Notre-Dame-des-Neiges, samedi, au moment où Québec annonce de nou‐ velles étapes dans ce pro‐ jet.

On n’en veut pas, de ton autoroute!, scandent les op‐ posants dont les ardeurs n’ont pas été ralenties par le froid, à quelques mètres de la rivière des Trois Pistoles.

Ces résidents veulent à tout prix protéger la rivière, la diversité, les animaux, ex‐ plique l’un d'eux.

Le pont de 600 mètres qui enjambera bientôt la rivière est une infrastruc­ture cru‐ ciale au projet de prolonge‐ ment de l'autoroute 20 entre

Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski. Des appels d’offres pour sa conception seront bientôt lancés.

Mais cette cinquantai­ne de citoyens n’en veut pas. Comme Mikaël Lévesque, un résident de Notre-Dame-desNeiges, qui raconte avoir vu son puits contaminé lors de l'accompliss­ement de la der‐ nière phase de l'autoroute.

Je crains le même pro‐ blème s'ils continuent l'auto‐ route, s'inquiète-t-il.

Et la formation par Qué‐ bec d'un comité composé d'experts et de citoyens pour superviser les étapes de la constructi­on du pont ne fait rien pour les rassurer.

Le porte-parole du comité « Le pont de la 20, ça tient pas debout », Sébastien Rioux, réclame des données sur les impacts environne‐ mentaux plus récentes, et aussi plus de transparen­ce.

On réclame un deuxième BAPE, parce que ça fait 20 ans que le premier a été fait et que la réalité a changé. Les changement­s climatique­s doivent être pris en compte.

On n’arrêtera pas de pro‐ téger la rivière contre un pro‐ jet destructeu­r. Le groupe sera toujours là.

Sébastien Rioux, porte-pa‐ role du groupe « Le point de la 20, ça tient pas debout »

Autre son de cloche à Saint-Fabien

Mais à Saint-Fabien, à quelques kilomètres de là, l'arrivée potentiell­e de l'auto‐ route 20 est reçue fort diffé‐ remment.

Rencontrée sur le bord de la route 132, au son des voi‐ tures passant à toute vitesse, Blandine Michaud n’a besoin que d’un mot pour résumer sa situation : C'est l’enfer, jour et nuit.

Celle qui a grandi sur le bord de cette route se sou‐ vient de l’époque où c’était encore possible de profiter de la cour et même d’ap‐ prendre à faire de la bicy‐ clette le long de la route. Une époque aujourd’hui révolue.

La sécurité avant tout

Comme les autres membres de l'Associatio­n des citoyens pour le prolonge‐ ment de l'autoroute 20, elle déplore surtout les pro‐ blèmes de sécurité.

Pour la vie des gens sur la route, il faut que ça rede‐ vienne une route 132 sécuri‐ taire. Il faut que ça se fasse, s'impatiente-t-elle. Claude Boucher, un autre résident, renchérit : lui aussi ressent l'urgence de protéger les vies qui sont en jeu.

Les opposants au projet préférerai­ent que le minis‐ tère fasse des travaux sur la route 132 pour la rendre plus sécuritair­e, soit avec des garde-fous, des zones de ra‐ lentisseme­nt ou de dépasse‐ ment.

Ça n'a aucun sens de construire une autoroute quand on en a déjà une. Pen‐ dant qu’on parle de la 20, on ne parle pas de la 132, reven‐ dique une résidente de SaintSimon.

Pendant que le projet continue de susciter de vifs débats, le ministère des Transports, lui, continue dis‐ crètement son travail pour compléter les 53 kilomètres restants de l'autoroute 20.

D'après les informatio­ns d'Édouard Beaudoin

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