Des institutions manitobaines critiquent le plafond fédéral visant les étudiants étrangers
Des institutions manito‐ baines se disent déçues par la décision du gouverne‐ ment fédéral de réduire de 10 % le nombre d’étudiants étrangers qui viendront étudier dans la province.
Le ministre de l’Immigra‐ tion au niveau fédéral, Marc Miller, a annoncé, vendredi, le nombre de permis d’études que chaque pro‐ vince sera alloué en 2024. Cela est dans le cadre du pla‐ fond temporaire de deux ans pour les étudiants étrangers acceptés au pays annoncé par Ottawa en janvier der‐ nier.
Dans un commniqué, Im‐ migration, Réfugiés et Ci‐ toyenneté Canada (IRCC) in‐ dique qu’il s’attend à livrer 291 914 permis d’études à travers le pays, soit une baisse de 28 % par rapport aux 404 668 permis livrés en 2023. Le Manitoba s’attend à recevoir 9140 permis, alors que l’an dernier, ce chiffre était de 10 155.
Le président et PDG de l’institution postsecondaire Assiniboine Community Col‐ lege, Mark Frison, estime que le Manitoba a été injuste‐ ment ciblé par cette baisse.
C’est malheureux de voir que la situation est arrivée à un stade où le gouvernement a senti le besoin d’utiliser un tel instrument à travers tout le pays, dit-il. Nous avons vu qu’il y a des défis dans des endroits tels qu’en Ontario et cela a poussé le gouverne‐ ment canadien à intervenir. Mais, les choses fonctionnent bien ici.
Le nombre de permis al‐ loués à l’Ontario diminuera de 41 % sous le nouveau pla‐ fond, ce qui représente la plus grosse baisse parmi toutes les provinces.
La Colombie-Britannique enregistrera une baisse de 18 % par rapport aux permis d’études alloués, alors que la Saskatchewan et l’Alberta connaîtront une hausse de 10 %.
Mark Frison attend encore des directives de la part du gouvernement provincial concernant la distribution de ces permis d’études. Il croit cependant que la province donnera la priorité aux insti‐ tutions publiques.
Ils…nous ont donné des permis pour faire avancer les choses et pour que nous soyons prêts à l’automne. [Avec] ces dernières an‐ nonces… ils devront voir comment ils vont distribuer ces permis, indique-t-il.
Ce raisonnement s’applique pas pour écoles de langues ne les
Certaines institutions pri‐ vées estiment qu’elles per‐ dront tous leurs étudiants étrangers à cause de ce pla‐ fond.
Gary Gervais est le pré‐ sident de l’institution Heart‐ land International English School. Cet établissement ac‐ cueille 500 étudiants chaque année et 30 % d’entre eux sont détenteurs de permis d’étude.
M. Gervais indique que la province a décidé de ne four‐ nir aucune lettre d'attesta‐ tion nécessaire pour ces per‐ mis à son institution. Cela veut dire que Heartland In‐ ternational English School perdra 30 % de ses étudiants.
Le raisonnement du gou‐ vernement fédéral que les [étudiants internationaux] ont un impact sur le loge‐ ment et la main-d'oeuvre ne s’applique pas aux pro‐ grammes de langues, dit-il. La plupart de nos étudiants sont placés dans des mai‐ sons d’accueil et cela n’a pas d’impact sur le logement. Ils n’ont aussi pas le droit de tra‐ vailler.
Il ajoute que la majorité des étudiants retournent dans leurs pays d'origine après leurs études.
Gary Gervais indique que deux postes ont été suppri‐ més au sein de son établisse‐ ment et qu’il anticipe de faire plus de coupures dans l’ave‐ nir.
CBC/Radio-Canada a tenté de rejoindre le gouverne‐ ment provincial, mais il n’a pas donné suite à nos de‐ mandes d’entrevue.
Avec les informations d’Arturo Chang