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Une autre impasse ferait mal aux crabiers de Terre-Neuve, préviennen­t des experts

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L’histoire se répète à TerreNeuve-et-Labrador. Les pê‐ cheurs de crabes n’ont pas pris la mer samedi matin, parce qu'ils trouvent le prix trop bas.

Pourtant, c'est en début de saison que le produit est le plus convoité. Les proprié‐ taires de bateaux de pêche font un choix risqué en ne pas battant le fer tandis qu'il est chaud.

Il y a des fenêtres d'ouver‐ ture dans le marché à ne pas manquer, a rappelé dans une entrevue le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs pro‐ fessionnel­s (FRAPP), Jean Lanteigne. Si on les a man‐ quées, ces opportunit­és-là, elles ne reviendron­t pas avant l'année prochaine.

Si Terre-Neuve-et-Labra‐ dor n’a pas de crabe à offrir, les acheteurs vont aller le chercher ailleurs dans le golfe du Saint-Laurent, dit Jean Lanteigne.

Selon John Sackton, ana‐ lyste de l'industrie des fruits de mer, c’est précisémen­t ce qui est arrivé l’année passée.

Le prix va monter en flèche, plus que le marché peut supporter, et les ache‐ teurs vont acheter tout ce dont ils ont besoin, a-t-il dit dans une entrevue accordée à CBC à partir de Boston, jeudi. Quand ils vont se re‐ tourner et regarder les pro‐ duits que Terre-Neuve a à of‐ frir, ils vont dire qu’ils n’en ont plus besoin, et le prix va descendre.

Si à nouveau, les TerreNeuvi­ens manquent ces op‐ portunités la, ils vont encore en payer le prix, comme ils ont fait l'année passée, ré‐ sume Jean Lanteigne.

En 2023, l’impasse a re‐ tardé de six semaines l’entrée du crabe terre-neuvien sur le marché. À la fin, il avait fallu écouler les stocks à prix ré‐ duit, soutient John Sackton.

De plus, il affirme qu’il y a encore du crabe de TerreNeuve-et-Labrador de 2023 à vendre, ce qui veut dire que la demande cette année pourrait être plus faible que celle du crabe du golfe.

Les pêcheurs terre-neu‐ viens ont vu plusieurs chan‐ gements réglementa­ires ré‐ cemment. Ils ont appris qu’ils pouvaient vendre leurs prises à des acheteurs hors de la province.

Jean Lanteigne n'est pas convaincu que c’est la solu‐ tion. Le fait de pouvoir finale‐ ment leur vendre ne signifie pas grand-chose quand le marché est déprimé, dit-il. En pensant aller vers les autres provinces du Canada, de l'At‐ lantique, pour tenter de vendre leur produit ce n'est pas la solution, parce que c'est la même réalité.

D’après le reportage de Kyle Mooney

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