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Fini le test Pap, place au test VPH au CISSS de Chaudière-Appalaches

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Depuis novembre, le CISSS de Chaudière-Appalaches teste une nouvelle mé‐ thode pour dépister le vi‐ rus du papillome humain et le cancer du col de l’uté‐ rus. Le test VPH, plus ra‐ pide, est appelé à rempla‐ cer le test Pap au Québec.

À l’Hôtel-Dieu de Lévis, où sont analysés tous les prélè‐ vements gynécologi­ques non urgents de la région, le délai d’attente pour un résultat de test Pap était de 10 mois jus‐ qu’à l’automne dernier.

Or, la transition vers le test VPH, combinée avec d’autres efforts pour accélé‐ rer les délais de traitement, a permis de faire baisser ces délais à quelques jours seule‐ ment.

En 2021, on a réalisé qu'on accumulait un petit peu de retard pour nos fa‐ meux Pap tests, que les femmes font à une fré‐ quence de 2 ans, raconte Mé‐ lanie Bernard, directrice ad‐ jointe à la direction des ser‐ vices multidisci­plinaires, divi‐ sion des services diagnos‐ tiques, CISSS de ChaudièreA­ppalaches.

Son unité est la première au Québec à tester cette mé‐ thode de dépistage gynécolo‐ gique à grande échelle.

On avait de la difficulté à régularise­r cette situation par nous-mêmes parce qu'il y a une pénurie provincial­e de cytologist­es, se souvient-elle.

Un test moins intensif en travail

Avec le test Pap, ce sont les cytologist­es qui analysent les prélèvemen­ts pour détec‐ ter la présence de cellules cancéreuse­s ou précancé‐ reuses.

Maintenant, c'est un auto‐ mate qui détecte d’abord la présence des virus du papil‐ lome humain dans les cel‐ lules prélevées sur les pa‐ tientes. Cette machine est la même qui était utilisée du‐ rant la pandémie pour les tests PCR qui permettaie­nt de détecter la présence de la COVID-19.

La quasi-totalité des can‐ cers du col de l'utérus sont causés par le virus du papil‐ lome humain. Donc s’il n’y a pas de virus du papillome humain, le risque de déve‐ lopper un cancer devient ex‐ cessivemen­t faible, illustre le médecin microbiolo­giste et infectiolo­gue Jeannot Duma‐ resq.

Dorénavant, seuls les pré‐ lèvements positifs au VPH sont examinés par les cytolo‐ gistes, ce qui a permis de li‐ bérer les technologi­stes, ex‐ plique le médecin. À noter que ce ne sont pas toutes les patientes qui sont positives au VPH qui développer­ont des cellules cancéreuse­s.

Pris beaucoup plus tôt

La nouvelle façon de faire permet aussi un dépistage moins fréquent. Si le test Pap doit normalemen­t être fait tous les deux ans, le test VPH est réalisé tous les 5 ans.

On sait que si on teste par VPH et que c'est positif, c'est pris beaucoup plus tôt que si on avait attendu avec une cy‐ tologie ou de voir une lésion, explique la médecin Danièle Marceau, directrice médicale du laboratoir­e.

Avec le test VPH, l’âge du premier test est aussi re‐ poussé à 25 ans, indique-telle. Les études ont montré qu'entre 21 et 25 ans, c'est un peu tôt pour le dépistage. La majorité des femmes vont se débarrasse­r de leur VPH, donc ce n’est probableme­nt pas utile de le commencer plus tôt que 25 ans.

Vers une transition pro‐ vinciale

En 2022, le ministre qué‐ bécois de la Santé, Christian Dubé, avait annoncé que le test VPH serait appelé à rem‐ placer le test Pap pour le dé‐ pistage du cancer du col de l'utérus au Québec. Sa décla‐ ration faisait suite aux re‐ commandati­ons de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux.

Sur le réseau social X, le ministre a confirmé il y a quelques semaines que son ministère travaillai­t à étendre l'utilisatio­n du test VPH à toutes les régions de la pro‐ vince.

L’équipe de l’Hôtel-Dieu de Lévis souhaite que son expé‐ rience des derniers mois serve d’exemple aux autres centres hospitalie­rs pour la transition.

Ultimement, notre souci, c'est d'être en mesure de par‐ tager les outils qu'on va avoir élaborés, étant le premier établissem­ent au Québec à avoir fait cette bascule-là, conclut Mélanie Bernard.

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