Sara Ben-Saud dévoile son film À toi Jeddi à Gatineau
Chercher ses racines et trouver des ailes. Partie en 2022 en Tunisie sur les traces de son grand-père, son « jeddi », en arabe, la réalisatrice gatinoise Sara Ben-Saud a filmé ce voyage ponctué de questions, de rencontres et d’enseigne‐ ments. Résultat : un pre‐ mier long métrage docu‐ mentaire très personnel, consacré à sa famille et à ses racines maghrébines.
Ça fait longtemps que j'at‐ tends ce moment, confie Sara Ben-Saud, se disant à la fois heureuse et excitée de présenter son film au public du FFO.
J'ai déjà vendu des billets pour le Festival du film de l'Outaouais, se souvient-elle, précisant qu’elle était alors au secondaire. C'est sûr que c'est spécial pour moi que, peut-être 10 ans plus tard, mon film soit dans la pro‐ grammation pour le 25e an‐ niversaire du FFO.
Entre enquête et décla‐ ration d’amour
La présentation du film est l’aboutissement d’un pro‐ cessus entamé en 2019. Au coeur de cette démarche : les mémoires du grand-père pa‐ ternel de Sara Ben-Saud. Pour faire toute la lumière sur ce legs, la réalisatrice a passé quatre mois en Tunisie en 2022.
Je vais à la rencontre de mes origines, explique la jeune femme née d’une mère québécoise et d’un père li‐ byen et tunisien.
Quand les gens viennent voir le film, ils embarquent dans une aventure, dans un voyage.
Sara Ben-Saud, réalisa‐ trice
Au fil d’une immersion dans [sa] famille paternelle, le film s’apparente à une en‐ quête visant à dresser le por‐ trait de ce grand-père libyen aujourd’hui décédé. Aux prises de vue réelles s’ajoutent des scènes d'ani‐ mation pour donner vie aux confidences couchées sur pa‐ pier.
On découvre ainsi les as‐ pirations d’un homme idéa‐ liste, un journaliste et photo‐ graphe aux allures de Don Quichotte brisé par un ré‐ gime oppresseur. Brisé mais si inspirant qu’il a dicté, sans le vouloir, le choix de carrière de sa petite-fille.
Défaire les stéréotypes
En filigrane de cette décla‐ ration d’amour à son aïeul, le documentaire célèbre la culture nord-africaine et maghrébine. Outre les fêtes et les réunions familiales, Sara Ben-Saud documente la gastronomie, la musique, la danse, la manière de vivre ou encore son apprentissage de la langue arabe.
Je voulais aussi défaire des stéréotypes, concède Sara Ben-Saud. C'est vrai‐ ment dommage, mais il y a des gens qui ne savent pas encore ce qu’est l'Afrique du Nord et ce qu’est l'ambiance là-bas.
Il y a aussi une partie du film où on se détache un peu de ma famille, souligne-t-elle. Souhaitant se rapprocher le plus possible de la frontière libyenne, la réalisatrice s’est ainsi rendue dans le sud de la Tunisie. Elle y rend compte de la réalité des villages ber‐ bères progressivement dé‐ laissés au profit des grandes villes.
Présenté en février der‐ nier aux Rendez-vous Qué‐ bec Cinéma, À toi Jeddi béné‐ ficiera de sa première gati‐ noise dans le cadre du FFO, le 9 avril à midi, au Cinéma 9. La projection se déroulera en présence de Sara Ben-Saud, de la productrice Jacynthe Turcotte et de Sonia Bons‐ pille Boileau, conseillère en scénarisation et en réalisa‐ tion sur le documentaire pour Nish Média.