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Le centre d’artistes MAWA tient sa traditionn­elle vente d’oeuvres d’art

- Véronique Morin

L’organisme culturel winni‐ pégois Mentoring Artists for Women’s Art (MAWA) organise cette fin de se‐ maine son 20 encan an‐ nuel. L’événement, qui re‐ groupe quelque 200 oeuvres, vise à amasser des fonds pour cette structure qui développe de plus en plus ses services en fran‐ çais.

L’artiste visuelle et éduca‐ trice Yvette Cenerini a pu profiter des programmes of‐ ferts par le MAWA bien avant d’y travailler. Aujourd’hui, elle est spécialist­e en éducation artistique pour l’organisme et participe à différents projets.

« L’encan c’est vraiment quelque chose de spécial ici à MAWA », explique-t-elle.

D’habitude, on n’aime pas ça demander aux artistes de donner des oeuvres gratuite‐ ment, puis souvent c’est un peu mal vu. Mais ici à MAWA [...] ils sont toujours prêts à donner parce qu’ils se sentent comme s’ils sont en train de redonner à un orga‐ nisme qui leur a servi, pour‐ suit-elle.

Pour cet événement, le centre d'artistes fait donc ap‐ pel à des créateurs qui ont pu profiter de ses services pour donner des oeuvres qui sont ensuite mises aux en‐ chères dans ses locaux.

L’espace lumineux est rempli notamment de ta‐ bleaux, dessins, photogra‐ phies, poteries, minutieuse‐ ment placés sur les murs. Ils sont organisés par couleurs pour créer un tout harmo‐ nieux.

Vendredi et samedi, le pu‐ blic peut se rendre dans les locaux de MAWA pour voir les oeuvres. Le dimanche après-midi, les enchères se‐ ront ouvertes sur différente­s créations, et le plus offrant pourra remporter chacune d’entre elles.

L’objectif ? Assurer le fi‐ nancement des activités de MAWA pour l’année à venir.

Les spécialist­es du men‐ torat

MAWA fête son 40e anni‐ versaire cette année. Depuis ses débuts, l’organisme se concentre principale­ment sur

un service.

Le coeur de MAWA c’est un programme de mentorat où on jumelle des artistes che‐ vronnés avec des artistes émergents. C’est un pro‐ gramme qui dure une année.

Yvette Cenerini, spécia‐ liste en éducation artistique pour MAWA

Elle a elle-même été men‐ torée il y a plus de dix ans, avant de devenir mentore pour d’autres artistes quelques années plus tard.

On peut travailler avec quelqu’un qui peut nous inté‐ grer dans la communauté, nous introduire à des res‐ sources, nous aider avec le développem­ent de projets ou des choses comme ça, pour‐ suit l’artiste.

Avec le temps, MAWA a élargi ses services en offrant sporadique­ment des ateliers et en organisant des mo‐ ments de partage entre ar‐ tistes, parmi tant d'autres ac‐ tivités.

Celles-ci s’adressent prin‐ cipalement aux femmes et aux personnes de la diversité de genre.

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Servir les francophon­es

Une des avancées de l'or‐ ganisme ces dernières an‐ nées consiste à offrir de plus en plus de services en fran‐ çais.

Selon Yvette Cenerini, c’est une façon de diversifie­r les possibilit­és offertes aux francophon­es du Manitoba.

La pauvre Maison des ar‐ tistes [visuels francophon­es] et le CCFM [Centre culturel franco-manitobain] ils ne peuvent pas tout faire tout le temps.

Yvette Cenerini, spécia‐ liste en éducation artistique pour MAWA

Puisque nous on a une spécialité en mentorat, ça fait du sens qu’on peut traduire nos choses pour les partager, comme ça, ça ne devient pas la responsabi­lité de nos orga‐ nismes francophon­es, pour‐ suit l’éducatrice.

Elle a notamment travaillé à l’élaboratio­n d’un site bi‐ lingue de formation pour les artistes appelé ArtEd.

C’est là où MAWA peut partager toutes ses res‐ sources, un peu comme com‐ ment faire du mentorat. [...] On a aussi des outils profes‐ sionnels comme comment écrire une biographie, com‐ ment se faire un CV, décritelle.

Elle considère que ce bi‐ linguisme permet également de rejoindre un plus large pu‐ blic partout au pays.

Faire tourner la roue

L’artiste franco-manito‐ baine Pierrette Sherwood est parmi ceux qui ont pu profi‐ ter de certains services de l'organisati­on, notamment des ateliers. Elle veut donc les soutenir en offrant une de ses oeuvres à l’encan chaque année.

Ils sont à l’écoute de la communauté, puis ils sont proactifs également donc, j’aime beaucoup et je crois beaucoup en ce qu’ils offrent. Ça me fait plaisir d’être ici. C’est un honneur d’avoir une oeuvre exposée, dit-elle.

L’artiste travaille avec des métaux recyclés. Elle a offert une sculpture d’oiseau cette année.

C’est une grande corneille que j’appelle la corneille guerrière. C’est un peu une célébratio­n de la résilience de l’esprit humain face aux défis du quotidien, souligne l’artiste.

Les profits amassés lors de la vente aux enchères de MAWA constituen­t une partie importante du budget de l’or‐ ganisme.

C’est un prélèvemen­t de fonds qui a vraiment beau‐ coup de succès. Ça rentre d’habitude entre 27 à 30 000 $, assure Yvette Cenerini.

L'encan a lieu dans les nouveaux locaux du centre d'artistes situés sur l’avenue Cumberland dans le quartier de la Bourse de Winnipeg.

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