Campements de sans-abris : un règlement bientôt adopté à Rimouski
Radio-Canada a appris que le conseil municipal de Ri‐ mouski a l'intention d'adopter un règlement pour encadrer l'itinérance sur son territoire. Ce règle‐ ment doit notamment cir‐ conscrire les lieux où il sera permis aux personnes sans-abris de dormir.
Si le règlement est adopté dans les semaines à venir, les personnes itinérantes seront autorisées à dormir dans une tente ou dans un abri tempo‐ raire sur les terrains publics municipaux comme les parcs, par exemple.
Il leur sera toutefois inter‐ dit d'utiliser les structures qui s'y trouvent pour s'abriter.
Les modules de jeux, les jardins communautaires, les stades, les gradins ou les kiosques du marché public ne pourront notamment pas accueillir de tentes l'été pro‐ chain.
Les personnes en situa‐ tion d’itinérance pourront installer leur tente ou leur abri temporaire entre 20 h et 7 h le lendemain, du deuxième dimanche de mars au premier dimanche de no‐ vembre. Cette permission sera accordée entre 19 h et 7 h le reste de l’année.
L’abri temporaire et le ma‐ tériel devront être ramassés avant 7 h.
Les personnes sans-abri sont aussi tenues d’utiliser les installations sanitaires mises à leur disposition.
Le but du règlement n'est pas d'interdire les campe‐ ments, mais de mieux définir où ils seront tolérés, indique la Ville.
Le maire de Rimouski, Guy Caron, affirme qu’étant donné que Rimouski ne dis‐ pose pas encore d’un refuge dédié aux personnes en si‐ tuation d’itinérance, la Ville ne peut empêcher ces per‐ sonnes de dormir dans les espaces publics. Elle peut toutefois encadrer ces cam‐ pements.
On n’a pas de refuge per‐ manent à Rimouski. On est dans cette situation-là en‐ core. Alors, on essaie vrai‐ ment de travailler pour leur dire : “écoutez, vous voulez être à Rimouski, vous êtes en situation d’itinérance, il y a des endroits où vous aurez le droit d’y être, mais d’un autre côté, il y a des règlements à respecter”, poursuit Guy Ca‐ ron.
Rimouski souhaite ainsi mieux préserver la sécurité des personnes sans abris et des résidents de la ville, entre autres sur le plan de la sécurité incendie.
L’objectif de la Municipa‐ lité est de prévenir les débor‐ dements et d’éviter d’avoir à utiliser la force ou la judiciari‐ sation.
Le règlement prévoit tout de même des amendes de 250 $, en cas de non-respect de ses dispositions.
À ce propos, le maire de Rimouski, Guy Caron, précise que ça peut aller jusqu’à des amendes ou éventuellement des arrestations, mais c’est clair qu’[il] ne veut pas aller dans cette direction-là.
Le maire indique que le conseil municipal souhaite plutôt promouvoir la bonne entente avec les personnes en situation d’itinérance pré‐ sentes sur son territoire.
Il estime que les tra‐ vailleurs de rue et les agents de la Sûreté du Québec doivent soutenir la Ville pour l’entretien d’une voie de com‐ munication.
Le règlement pourrait être adopté d’ici la fin du mois d’avril.
Un refuge dans un bâti‐ ment de la Ville pour l’hiver prochain
Guy Caron a aussi indiqué à Radio-Canada qu’un refuge pour sans-abri devrait être aménagé dans un bâtiment appartenant à la Ville.
Il a besoin d’être mis aux normes, ce qui va nécessiter un certain temps. On vise qu’il soit prêt pour l’hiver, précise Guy Caron. Le maire mentionne ne pas pouvoir révéler l’identité du bâtiment visé, pour le moment.
M. Caron a tenu une conférence de presse à ce su‐ jet, lundi matin.
Il ajoute aussi que l’admi‐ nistration municipale est en attente d’une confirmation de financement de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux pour l’em‐ bauche d’intervenants psy‐ chosociaux qui devront offrir des services et assurer une présence au refuge.
Selon Guy Caron, Québec n’octroierait de financement que pour le personnel des re‐ fuges, et non pour les bâti‐ ments.