Une entreprise du port de Sydney se lance dans l’entreposage de pièces d’éoliennes
Provincial Energy Ventures, un quai de charbon privé situé dans le port de Syd‐ ney, est rebaptisé Atlantic Canada Bulk Terminal et a commencé à offrir des ser‐ vices d’entreposage pour d'énormes pièces en acier destinées aux éoliennes qui seront installées.
Richard Morykot, ingé‐ nieur et vice-président du terminal, indique que l'entre‐ prise va continuer à vendre du charbon, mais qu'elle tra‐ verse une transition majeure.
Je pense que c'est une nouvelle énergie pour cette région et qu'il y a des retom‐ bées, dit-il. Nous venons de terminer beaucoup de tra‐ vaux .
Le quai de charbon a été construit au début du siècle dernier avec des piliers de l'ancienne aciérie de Sydney, qui couvrent plus de 40 hec‐ tares de terrain avec un quai de 500 mètres de long.
Richard Morykot soutient que la construction du quai le rend idéal pour contenir des matériaux en acier mas‐ sifs et comme il est long il peut accueillir plusieurs na‐ vires pour charger ou dé‐ charger des pièces de tur‐ bine.
C'est un héritage formi‐ dable et positif de l'aciérie de Sydney.Richard Morykot, vice-président d’Atlantic Ca‐ nada Bulk Terminal.
L'entreprise a pu préparer le site en quelques semaines avec très peu d'investisse‐ ment, principalement en dé‐ blayant et en nivelant le sol.
Nous sommes très chan‐ ceux, admet Richard Mory‐ kot. Il s’agit d'une installation sidérurgique et les installa‐ tions sidérurgiques sont construites pour supporter l'acier, elles sont donc très robustes et solides et nous en bénéficions.
Les 15 tubes d'acier géants actuellement présents sur le site de Sydney sont ap‐ pelés des monopieux. Ce sont des fondations qui se‐ ront enfoncées dans le fond des océans pour ancrer les turbines en mer.
Ils pèsent des centaines de tonnes et sont constitués d'acier de près de 12 centi‐ mètres d'épaisseur, me‐ surent jusqu'à 10 mètres de diamètre et 80 mètres de long.
Ils sont destinés à des projets éoliens extracôtiers aux États-Unis, où l’industrie est bien développée.
Il existe une installation si‐ milaire à Terre-Neuve et le port d'Halifax a également accueilli certaines pièces de la turbine, mais Richard Mo‐ rykot indique que le port de Sydney a la capacité et l’es‐ pace pour les gérer facile‐ ment.
Il ajoute que les parcs éo‐ liens américains utilisent les ports canadiens pour rece‐ voir des matériaux en prove‐ nance d'Europe, car la loi aux États-Unis interdit aux na‐ vires étrangers de déplacer des marchandises entre les ports américains.
Des navires américains peuvent donc récupérer les pièces au Canada et les transporter là où c'est néces‐ saire.
Richard Morykot soutient qu'avec les parcs éoliens ex‐ tracôtiers qui se dirigent fina‐ lement vers les eaux de l’At‐ lantique, l'entreprise a un brillant avenir.
Le terminal se trouve de l'autre côté du port de Syd‐ ney, à côté de la propriété de la municipalité régionale du Cap-Breton, identifiée depuis longtemps comme un site potentiel pour un terminal à conteneurs.
CBRM a donné le droit ex‐ clusif à une société appelée Novaporte de commercialiser la propriété et d'attirer une installation de transport ma‐ ritime, mais cela n'a pas été fait, en partie à cause de l'ab‐ sence d'un chemin de fer fonctionnel.
L'année dernière, Nova‐ porte a changé ses plan et a conclu un accord avec une société danoise d'éoliennes pour utiliser une partie de son terrain comme gare de triage. La Première Nation Membertou est un action‐ naire majeur de Novaporte.
Le chef Terry Paul n’est pas inquiet du nouveau quai d’entreposage. Il dit que c’est encourageant de voir des pièces d'éoliennes extracô‐ tières rassemblées à proxi‐ mité. Selon lui c’est une preuve supplémentaire du potentiel du port de Sydney au sein de cette industrie.
Il note au passage que la subvention ferroviaire n'est pas nécessaire pour le projet éolien et qu’un terminal à conteneurs est toujours dans les plans.
Avec les informations de Tom Ayers de CBC