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Les crevettier­s réclament plus que jamais un fonds d’urgence

- Véronique Duval

Pour les pêcheurs de cre‐ vette, le début de saison catastroph­ique rappelle l'urgence d'établir un pro‐ gramme de rachat de per‐ mis et un fonds d'urgence par le gouverneme­nt fédé‐ ral.

C'est le constat fait no‐ tamment par Claudio Bernat‐ chez, directeur général de l'Associatio­n des capitaines­propriétai­res de la Gaspésie, qui représente les intérêts de la majorité des pêcheurs de crevette québécois.

C'est encore plus inquié‐ tant que ça l'était lorsqu'on a commencé la saison 2023, s'exclame-t-il.

Pour le moment, seule‐ ment quatre pêcheurs ont décidé de prendre la mer, pour alimenter essentiell­e‐ ment le marché des poisson‐ neries. Les premières cap‐ tures sont dix fois moins im‐ portantes, comparativ­ement aux bonnes années de pêche.

Pour le moment, on ne voit pas comment ces gens-là pourraient considérer retour‐ ner faire un voyage de pêche, considéran­t les taux de cap‐ ture qui sont extrêmemen­t bas, estime Claudio Bernat‐ chez.

Pour l'instant, rien n'in‐ dique que d'autres pêcheurs lanceront leur saison.

À Rivière-au-Renard, qui compte la majorité des 36 pêcheurs de crevette québé‐ cois, quatre crevettier­s sont en vente, et la plupart des pêcheurs ont déjà indiqué ne pas vouloir travailler dans ces conditions.

Les quelque 80 capi‐ taines-propriétai­res du Qué‐ bec, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labra‐ dor, qui pêchent dans l'es‐ tuaire et le golfe du SaintLaure­nt, se partageron­t 3060 tonnesde captures, alors que ce quota était de 14 500 tonnes l'an dernier.

Dans ce contexte, Claudio Bernatchez estime que seule‐ ment 20 % des pêcheurs de crevette québécois peuvent continuer leurs activités.

Or, la ministre fédérale des pêches, Diane Lebouthil‐ lier, ferme toujours la porte à un fonds d'urgence et à un programme de rachat de per‐ mis.

Si on fait un calcul bête considéran­t la somme des dettes encourues pour l’ac‐ quisition de permis, le total s'élève à environ 50 millions de dollars pour l'ensemble de la flottille des crevettier­s du Québec. Quatre-vingt pour cent de ça donnerait une valeur de 40 millions, es‐ time Claudio Bernatchez.

Il mentionne que c’est très difficile d’avoir un dialogue avec le gouverneme­nt fédé‐ ral, bien que les pêcheurs du Québec, du Nouveau-Bruns‐ wick et de Terre-Neuve veuillent continuer les discus‐ sions.

On a de la difficulté à s'as‐ seoir avec ces gens-là pour échanger sur des pistes de solutions possibles. Il y a des gens à l'intérieur du MPO qui veulent collaborer, mais on va avoir besoin d'un engage‐ ment qui vient de plus haut, qui vient d'Ottawa, pour être capable d'y arriver, affirme le directeur général de l'Asso‐ ciation des capitaines-pro‐ priétaires de la Gaspésie.

On s'est déplacé pour une rencontre d'une heure. On nous a écoutés, et depuis, on n’a pas eu de suivi à l'échange qu'on a eu avec ces gens-là, ajoute-t-il.

Une rencontre avec les membres de l’industrie a eu lieu vendredi à Matane dans le but de proposer des solu‐ tions à la fatigue des pê‐ cheurs de crevette du Qué‐ bec. On aimerait faire en sorte qu’avec les différents paliers de gouverneme­nt, on en arrive à maintenir une in‐ dustrie dans la province, sou‐ haite M. Bernatchez.

Il mentionne que cette dé‐ marche pourrait aussi servir à d'autres flottilles en diffi‐ culté, ou qui vont l’être pro‐ chainement, dans un contexte de crise des pêches.

En attendant, les quatre pêcheurs de crevette qui ont pris la mer n'ont même pas encore discuté sérieuseme­nt de prix avec les deux usines de transforma­tion québé‐ coises.

Avec les captures qui ne sont pas au rendez-vous pour ces premières sorties de pêche et le fait que la ma‐ jorité des bateaux restent à quai, tout indique qu'il n'y aura aucune usine qui pourra transforme­r de la crevette cette année, faute de vo‐ lume.

Avec des informatio­ns de Martin Toulgoat

tale. Elle a choisi la région des Cantons-de-l'Est où elle avait déjà séjourné. Ses va‐ cances étaient prévues de‐ puis plusieurs années en pré‐ vision de cet événement unique.

Je suis vraiment excitée, c'est un phénomène qui n'ar‐ rive pas souvent en Amé‐ rique-du-Nord. On a entendu qu'il y aurait environ 90 000 personnes, c'est étonnant ! On pensait venir dans le coin pour passer un moment pai‐ sible, mais finalement on fait partie de la foule en ce mo‐ ment, dit-elle.

Du jamais vu pour des aubergiste­s

Pour les établissem­ents d'hébergemen­t, le mois d'avril correspond normale‐ ment à la basse saison tou‐ ristique. L'avènement de l'éclipse a toutefois complè‐ tement changé le portrait, alors que la plupart des éta‐ blissement­s affichent com‐ plet.

Pour le Centre de villégia‐ ture Jouvence, une si grande affluence à cette période de l'année est une première. L'ensemble des chambres disponible­s ont déjà été ré‐ servées.

C'est du jamais vu pour un dimanche d'avril, d'avoir au‐ tant de gens sur notre site. On a même un groupe qui vient de France.

Hugo Veilleux, directeur général adjoint de Jouvence

L'auberge de la Tour à Or‐ ford est aussi agréableme­nt surprise de l'engouement gé‐ néré par l'éclipse. Les cinq chambres de l'établissem­ent sont occupées, en majorité par des touristes américains. Au sein du regroupeme­nt des Gîtes Memphrémag­og, un travail d'entraide s'est opéré pour référer aux éta‐ blissement­s voisins des clients qui n'avaient pas en‐ core trouvé de place d'héber‐ gement.

Ça nous permet de tous travailler et de tous avoir du monde pour ce bel événe‐ ment, souligne la cheffe co‐ propriétai­re de l'Auberge de la Tour et vice-présidente des Gîtes Memphrémag­og.

Même si la quasi-totalité des places en hébergemen­t est déjà réservée dans les secteurs de Sherbrooke et de Magog, Tourisme Cantonsde-l'Est recommande de se tourner vers des établisse‐ ments à Bromont, Granby, Sutton ou dans le Val-St-Fran‐ çois pour tenter de trouver une place de dernière mi‐ nute.

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