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Les captures de crabe dépassent les attentes dans la zone 12

- Véronique Duval

Les captures dépassent les attentes dans la zone 12, qui est la plus importante zone de pêche au crabe des neiges du pays.

Les quelque 400 pêcheurs du Nouveau-Brunswick et du Québec ont pris la mer le 1er avril et les taux de capture auraient déjà atteint, même avec cette semaine de pêche écourtée en raison des mau‐ vaises conditions météo, près de 15 % du quota total.

C'est très bon. Les taux de capture sont toujours bien meilleurs en avril, donc c'est très important de commen‐ cer tôt, affirme Daniel Des‐ bois, président de l’Associa‐ tion des crabiers gaspésiens.

Il faut dire que les cra‐ biers qui pêchent dans le golfe du Saint-Laurent sont touchés par une baisse de quota de 29 %.

Le global est quand même assez bon. La diminu‐ tion de 29 %, on ne l’a pas sentie avec le premier arri‐ vage, évalue Bill Sheehan, vice-président de l'usine E. Gagnon et fils, à Sainte-Thé‐ rèse-de-Gaspé.

L’ombre de la baleine noire

Le mauvais temps a forcé les crabiers gaspésiens à res‐ ter à quai pendant plusieurs jours cette semaine. Ils atten‐ daient donc avec impatience le retour au calme pour re‐ prendre le large.

Les captures sont excel‐ lentes, le crabe est au ren‐ dez-vous et on fait notre pos‐ sible pour y aller le plus sou‐ vent possible pour se débar‐ rasser des quotas avant l'arri‐ vée des baleines. C'est ça qui est important, témoigne Sé‐ bastien Rail, pêcheur de crabe des neiges.

Il s'agit essentiell­ement d'entrer et de sortir aussi vite que possible avant que les baleines n'arrivent, renchérit Gordon Wilmot, crabier de la communauté mi’kmaw de Listuguj.

Si une baleine est aper‐ çue, cela entraîne la ferme‐ ture d'une zone de pêche pour 15 jours. Une situation que redoutent les pêcheurs parce qu’elle entraîne d’im‐ portantes pertes de revenu.

Avec la températur­e de l'eau qui est plus chaude, on s'attend vraiment que la ba‐ leine noire arrive un petit peu plus tôt. C'est pour ça que c’était vraiment impor‐ tant d'avoir un début de sai‐ son hâtif, explique Daniel Desbois.

Un prix au débarque‐ ment légèrement plus élevé

Par ailleurs, les pêcheurs ont obtenu une légère aug‐ mentation du prix au débar‐ quement avec 3 $ la livre.

L'an dernier, ils avaient re‐ çu 2,25 $ la livre pour les pre‐ mières journées de pêche.

Après les prix super éle‐ vés de 2022, c’est à rebâtir, mais on sent que l'intérêt est là, que la demande est là. On n'est pas encore au niveau de prix qu'on aimerait être, mais il faut y aller par étape, es‐ time M. Sheehan.

Pour les transforma­teurs, il est encore trop tôt pour dé‐ terminer si l'embargo améri‐ cain sur le crabe russe et l'ab‐ sence du crabe de l'Alaska in‐ fluenceron­t les prix à la hausse.

Ça contribue à faire moins d'offres sur le marché et ça contribue à une augmenta‐ tion de la demande pour notre crabe ici, quoique, nous aussi, on fait face à une diminution de 29 % [des quo‐ tas], souligne le transforma‐ teur.

Au final, c'est toujours le marché qui décide, conclut-il.

Cela n’empêche pas les pêcheurs de continuer à rê‐ ver encore à cette fameuse saison du crabe aux pinces d'or, il y a deux ans, quand ils avaient réussi à obtenir plus de six dollars la livre.

Avec les informatio­ns de Martin Toulgoat

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