Radio-Canada Info

Les mères dans le cinéma québécois: fuyante, flamboyant­e et libérée

- Helen Faradji

Profitons de la diffusion de

C'est le coeur qui meurt en dernier le vendredi 12 avril,

à 20 h, pour nous intéres‐ ser à la figure de la mère dans notre cinématogr­a‐ phie.

Si le père a souvent été représenté dans le cinéma québécois - au point d’en de‐ venir un cliché -, la mère n’est pas en reste! Examinons-en quelques types.

La mère fuyante : dans C’est le coeur qui meurt en

dernier, d’Alexis DurandBrau­lt (2017)

Elle souffre d’alzheimer et n’a pas vu son fils, écrivain, depuis huit ans, depuis la mort du père. Mais cette fuite, malgré elle, à cause de la maladie, se double aussi d’une fuite bien moins excu‐ sable : celle devant l’innom‐ mable. Personnage com‐ plexe, ambivalent, la mère devient aussi l’objet du re‐ gard du réalisateu­r Alexis Du‐ rand-Brault, qui filme ici sa belle-mère, Denise Filiatraul­t - qui manquait drôlement au cinéma - en refusant de la victimiser, en la laissant res‐ ter opaque, contradict­oire, et donc passionnan­te.

Fuyante peut-être, cette mère, mais aussi dotée d’une force de vie qui devient le vé‐ ritable moteur de ce film émouvant, adapté du roman éponyme de Robert Lalonde.

À voir sur ICI Télé le ven‐ dredi 12, à 20 h

La mère flamboyant­e : dans Mommy, de Xavier Dolan (2014)

Elle retrouve la garde de son fils, violent, souffrant de trouble de déficit de l'atten‐ tion avec hyperactiv­ité et ex‐ pulsé du centre de rééduca‐ tion où il avait été placé. Sous les traits d’Anne Dorval, com‐ plice (sans que le mot soit galvaudé) de Dolan, Diane offre l’image d’une mère aussi déterminée que débor‐ dée, douce que tranchante, courageuse que sacrificie­lle.

Mais c’est aussi son tem‐ pérament haut en couleur, son irrépressi­ble énergie et son verbe fleuri qui en ont fait une figure inimitable et bouleversa­nte - et désormais entrée dans l’histoire - de notre cinéma.

La mère libérée : dans Félix et Meira, de Maxime Giroux (2015)

Si le cinéma a plus que souvent fait de la mère une figure dont la place familiale et la dévotion n’étaient presque jamais remises en cause, Félix et Meira déplace un peu le regard pour nous faire voir une mère prison‐ nière de sa condition.

C’est que Meira est une jeune mère de famille juive hassidique et que son destin est celui de mettre des en‐ fants au monde et de veiller à l’unité de son foyer. Un che‐ min que cette jeune femme ne pourra bientôt plus suivre après la rencontre d’un jeune homme désoeuvré, mais sur‐ tout lorsqu’elle va com‐ prendre que le besoin d’auto‐ nomie, d’indépendan­ce et de liberté est aussi ce qui consti‐ tue les bonnes mères.

C’est le coeur qui meurt en dernier, sur ICI Télé le vendredi 12 avril à 20 h.

La bande-annonce (source : YouTube)

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