Radio-Canada Info

Centre aquatique : des clubs sportifs enjoignent Rouyn-Noranda à rêver grand

- Gabriel Poirier

Les trois clubs aquatiques de Rouyn-Noranda encou‐ ragent la Municipali­té à construire un centre aqua‐ tique qui anticipera les be‐ soins futurs de la popula‐ tion. Ces organisati­ons craignent que le projet ac‐ tuel, moins ambitieux qu’au départ, s’écarte de sa raison d’être : accroître les infrastruc­tures à la disposi‐ tion du citoyen.

C’est la crainte qu’ont ex‐ primée tour à tour les repré‐ sentants du club de natation Les Dauphins, du club de tri‐ athlon Triosisko et du club de nage synchronis­ée Hip’O, lors de la séance du conseil muni‐ cipal de lundi soir.

Une piscine, c'est une in‐ frastructu­re majeure pour avoir une population en santé. Tout le monde a be‐ soin d’apprendre à nager. On a besoin d’offrir un minimum d’heures de disponibil­ité à la population, rappelle LouisPaul Willis, président du conseil d’administra­tion des Dauphins.

La plus récente mouture du projet qui propose un bassin de six couloirs ne convient pas selon lui, alors que la ville promettait au dé‐ part d’en offrir deux de plus. La piscine du Cégep, dans un état désuet, compte six cou‐ loirs de nage.

Le projet actuel semble être un projet de remplace‐ ment des installati­ons, ren‐ chérit Benoît Trépanier, an‐ cien président du club Les Dauphins. Ça revient à dé‐ faire une piscine de six cou‐ loirs pour en construire une autre similaire, même s’il est vrai qu’elle sera plus spa‐ cieuse et moderne.

M. Trépanier croit que les problèmes d’organisati­on et de conflits d’horaire seraient résorbés pour longtemps avec une piscine municipale de huit couloirs.

On a des horaires limités pour la natation. On est li‐ mité dans nos plages ho‐ raires et dans nos espaces. Tant qu’à construire une nou‐ velle piscine, aussi bien en faire une structuran­te pour les 40 prochaines années à venir.

Emilie Sirard, secrétaire du club Triosisko

Même s’il est minuit moins une, les clubs aqua‐ tiques réitèrent leur main tendue au conseil de ville dans l’espoir de modifier la trajectoir­e du projet et d’ob‐ tenir un centre capable de traverser les âges.

C’est une question de coût d’opportunit­é, insiste M. Willis. Avec huit couloirs, on parle d’une différence de 6,5 millions de dollars. C’est beaucoup d’argent, mais estce qu’on peut vraiment se permettre de ne pas trouver ces fonds? Surtout quand on sait qu’un bassin plus petit ne répondra plus aux be‐ soins des citoyens dans cinq ou dix ans.

Appel d’offres pour bien‐ tôt

La mairesse de Rouyn-No‐ randa, Diane Dallaire, se montre pour sa part rassu‐ rante. Elle soutient que la municipali­té prépare le meilleur projet possible en fonction des fonds dispo‐ nibles. L'enjeu étant de conci‐ lier le budget de constructi­on avec ceux d'autres projets, comme d'éventuels plateaux sportifs.

La Ville de Rouyn-Noranda révise actuelleme­nt ses devis pour publier un appel d’offres au plus tard à l’au‐ tomne 2024, si possible avant l’été. Outre un bassin de six couloirs, le centre aquatique devrait comporter un bassin récréatif ainsi qu’un espace pour les specta‐ teurs.

Notre projet est un projet de qualité, selon les plus hauts standards. Et c’est le projet qui répond le mieux aux besoins de l’ensemble de la population, des bébés naissants aux personnes âgées, explique Mme Dal‐ laire.

Maéva Slobodian, entraî‐ neuse-cheffe du club Hip’O, craint tout de même qu’un bassin de six couloirs ne puisse accueillir de cham‐ pionnats provinciau­x. Si la mairesse Diane Dallaire dé‐ ment cette inquiétude, le président du club Les Dau‐ phins, Louis-Paul Willis, de‐ meure prudent.

Je suis intrigué plus que rassuré. Personne ici n’est outré, mais je me demande si ça suffirait réellement pour attirer les Jeux du Québec, mentionne-t-il.

On va faire certaines véri‐ fications, mais la firme avec qui nous travaillon­s nous confirme que notre projet sera capable d’accueillir des compétitio­ns provincial­es comme les Jeux du Québec, réitère Mme Dallaire.

Espace parent

Pour Nancy Létourneau, vice-présidente du club Les Dauphins, et Chantale Para‐ dis, trésorière de la même or‐ ganisation, ce n’est pas seule‐ ment la piscine de Rouyn-No‐ randa qui a besoin d’être remplacée, mais aussi les gradins pour accueillir les pa‐ rents.

On a hâte d’avoir un nou‐ veau centre pour accueillir les parents et être fière de notre centre, déclare Mme Létourneau. Il ne nous reste plus beaucoup d'années avec nos enfants à organiser des compétitio­ns.

Les parents s’installent devant la vitre, regardent leurs nageurs et après ils doivent se tasser pour laisser une place aux autres. Ça crée une rotation continue et c’est désagréabl­e, ajoute Mme Pa‐ radis.

Les clubs aquatiques de Rouyn-Noranda ont consigné lundi matin une lettre trans‐ mise au conseil municipal, ce qui n'empêche pas Benoît Trépanier de se demander s'il n'est pas trop tard.

On est bien content de sa‐ voir qu’il va en avoir une, nous sommes très motivés à l’idée de travailler avec la ville, mais on comprend avec la rencontre de ce soir que la décision a peut-être déjà été prise, complète-t-il.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada