Comment répondre à l’utilisation de drogues illicites dans les transports en commun?

La Commission de trans‐ port de Toronto (CTT) en est consciente : le nombre de passagers souffrant de dépendance et de pro‐ blèmes de santé mentale est en hausse dans son ré‐ seau. Faute d’être outillée pour y répondre, la com‐ mission a dû s’associer avec différents organismes.

La CTT faisait face à ce problème avant 2020, mais la situation s’est aggravée du‐ rant la pandémie.

Les Torontois qui se réfu‐ giaient habituellement dans des centres commerciaux, par exemple, ont amené leur dépendance [dans la CTT], observe le porte-parole Stuart Green sur les ondes de l'émission Metro Morning.

Comme plusieurs réseaux de bibliothèques au pays, la CTT doit gérer une situation qui n’est pas propre à sa mis‐ sion, soit de transporter les Torontois. Nous avons dû re‐ lever notre jeu puisque nous savions que nous devions faire quelque chose, dit Stuart Green.

C’est triste que nous soyons arrivés au point où les gens n’ont nulle part d’autre où aller que dans la CTT.

Diana Chan McNally, inter‐ venante sociale

L’an dernier, la CTT s’est aussi associée au pro‐ gramme The Works de la Santé publique de Toronto pour recueillir des données sur les interventions des em‐ ployés du programme dans le transport en commun. Ces employés peuvent par exemple fournir des trousses de naloxone.

En février, l’équipe The Works a fourni de l’aide à 31 personnes aux stations Union, King et Queen. Cela inclut d’offrir des provisions, des trousses de naloxone et de l’éducation. Le mois précé‐ dent, deux fois plus de per‐ sonnes avaient eu besoin des services.

Ces services s’ajoutent à ceux offerts par les ambassa‐ deurs en matière de sécurité de la CTT, qui interviennent auprès des gens qui pour‐ raient être sans-logis ou qui ont des problèmes com‐ plexes. Plus de 2100 inter‐ ventions du genre ont eu lieu dans le réseau en février.

En mars 2023, le réseau de transport s’est aussi asso‐ cié à l’organisme LOFT Com‐ munity Services pour mieux répondre aux besoins des populations vulnérables, di‐ sait la CTT.

Sentiment de sécurité

La CTT, soutient Stuart Green, comprend que les usagers du réseau veulent se sentir en sécurité lorsque survient une situation où, par exemple, une personne est en situation de crise. Le cas échéant, M. Green recom‐ mande d’avoir recours à l’ap‐ plication SafeTTC ou d'appe‐ ler le 911.

La Commission de trans‐ port de Toronto qualifie de méfaits les vols, les agres‐ sions, le harcèlement et les autres incidents touchant les usagers.

Les données relatives à la violence dans les transports sont d’ailleurs en baisse de‐ puis janvier 2023, remarque le porte-parole du réseau de transport. Durant la même période, cependant, le senti‐ ment de sécurité des passa‐ gers a lui aussi diminué.

On ne tient pas pour ac‐ quis le fait que [le nombre d'incidents à l'endroit des usagers] est à la baisse. Nous devons absolument faire mieux et nous allons faire mieux.

Stuart Green, porte-parole de la Commission de trans‐ port de Toronto

Le devoir de s’occuper des populations vulnérables n’ap‐ partient pas uniquement à la CTT, relève toutefois Diana Chan McNally, une interve‐ nante sociale associée à l’église All Saints, dans le quartier Cabbagetown.

Nous avons des per‐ sonnes dans la CTT puisque nous n'avons pas de [places dans les] refuges, pas de lo‐ gement et que ces gens ne sont pas les bienvenus dans la plupart des autres en‐ droits, remarque l’interve‐ nante.

Diana Chan McNally sug‐ gère aussi aux passagers d’être observateur et de véri‐ fier comment se sent la per‐ sonne en détresse.

Je vais souvent voir la per‐ sonne et lui dit ‘Salut, je m’appelle Diana, comment allez-vous aujourd’hui? Puisje vous aider avec quelque chose aujourd’hui?’, donne en exemple l’intervenante so‐ ciale.

L’intervenante torontoise est néanmoins consciente que certains usagers ne se sentiront pas à l’aide devant une telle situation. Le cas échéant, comme Stuart Green, Mme Chan McNally recommande d’utiliser l’appli‐ cation SafeTTC ou de suggé‐ rer aux autres usagers de s’éloigner de la personne pour lui donner de l’espace.

Avec les informations de CBC