La Banque du Canada maintient son taux directeur à5%
Vous espériez une baisse du taux directeur de la Banque du Canada? Vous devrez patienter, car l'insti‐ tution annonce qu'elle maintient son taux direc‐ teur à 5 % et qu'elle n'en‐ trevoit toujours pas de baisse des taux d'intérêt.
Cette décision de la banque centrale canadienne n'est pas une surprise pour les économistes qui antici‐ paient le maintien du taux di‐ recteur, et ce, en dépit d'un recul progressif ces derniers mois du taux annuel d'infla‐ tion qui se situait à 2,8 % en février.
Selon le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Mac‐ klem, les données écono‐ miques de 2024 suggèrent que l'inflation - qui a atteint un sommet de 8,1 % en juin 2022 - continuera de dimi‐ nuer au Canada au cours des prochains mois. Cependant, l'institution, qui tente de sta‐ biliser le taux d'inflation dans une fourchette de 2 % à 3 %, se montre prudente avant d'engager l'économie du pays dans un cycle de baisse des taux d'intérêt.
Selon Tiff Macklem, la Banque veut voir descendre les prix encore un moment pour s'assurer que la baisse de l'inflation se poursuive.
Au Canada, la croissance a stagné durant la deuxième moitié de 2023 et l’offre est devenue excédentaire dans l’économie. Un large éventail d’indicateurs donnent à pen‐ ser que les conditions du marché du travail s’assou‐ plissent encore. La crois‐ sance de l’emploi a été plus lente que celle de la popula‐ tion en âge de travailler, et le taux de chômage a aug‐ menté progressivement pour atteindre 6,1 % en mars. On a vu récemment certains signes que les pressions sur les salaires se modèrent, ex‐ plique l'institution dans un communiqué.
À la lumière de ces don‐ nées, la Banque du Canada estime que l'inflation an‐ nuelle devrait atteindre son objectif de 2 % d'ici la fin de 2025.
Une reprise de la crois‐ sance économique cana‐ dienne est malgré tout atten‐ due en 2024 en raison de la forte croissance démogra‐ phique, du redressement des dépenses des ménages, de l'investissement résidentiel et de la contribution des dé‐ penses publiques qui s'est accrue.
Les investissements des entreprises devraient remon‐ ter graduellement après avoir affiché une faiblesse considérable au deuxième semestre de 2023. La Banque s’attend à ce que la crois‐ sance des exportations de‐ meure solide tout au long de 2024.
Dans une perspective plus éloignée, la Banque prévoit une croissance du PIB de 1,5 % en 2024, de 2,2 % en 2025 et de 1,9 % en 2026.
Chez nos voisins améri‐ cains, l'économie demeure plus forte que prévu malgré l'inflation en raison d'une consommation soutenue et des dépenses des entre‐ prises et des administrations publiques qui demeurent « robustes », note la banque centrale canadienne. Selon les plus récentes données américaines, l'inflation an‐ nuelle a accéléré en mars dernier pour atteindre 3,5 %, un bond de 0,3 point de pourcentage par rapport à février. Ce qui n'annonce pas une baisse prochaine des taux de la Réserve fédérale, à court terme du moins.