Radio-Canada Info

Les pêcheurs de homard voteront sur l’augmentati­on de la taille minimale des prises

-

Les pêcheurs de la plus grande zone de pêche au homard au Canada vote‐ ront ce printemps pour sa‐ voir s'ils souhaitent aug‐ menter la taille minimale légale du homard qu'ils capturent.

Les pêcheurs de la zone 34 en Nouvelle-Écosse, mais aussi ceux de partout en At‐ lantique doivent décider s'ils s'alignent sur l’augmentati­on de la taille minimale établie aux États-Unis.

Ce sera un vote individuel. C'est une décision impor‐ tante que chaque entreprise et chaque propriétai­re doit examiner dans le cadre de sa propre entreprise, explique Heather Mulock, directrice générale de l'Associatio­n Coldwater Lobster, qui repré‐ sente les pêcheurs de la zone de pêche au homard 34.

34 % de notre marché est aux États-Unis. La décision dépend de ce qui est dans notre intérêt du point de vue du marché et de l'économie et pour la durabilité.

Fin mai ou juin, les 979 ti‐ tulaires de permis de la zone 34 seront invités à voter pour savoir s'ils vont suivre les augmentati­ons aux ÉtatsUnis qui entreront en vigueur le 1er janvier 2025, puis de nouveau en 2027.

Les Inconvénie­nts de ne pas se conformer

Le homard canadien vi‐ vant qui sera sous les nou‐ velles limites ne sera pas au‐ torisé à entrer aux ÉtatsUnis.

Même le homard, qui tra‐ verse la frontière pour être expédié en Asie à partir des aéroports de Boston ou de New York, pourrait être blo‐ qué.

L'augmentati­on de la taille des homards américains a été déclenchée par une étude dans le golfe du Maine qui montre un déclin des jeunes homards.

En janvier prochain, la nouvelle taille légale de la ca‐ rapace dans le Maine sera de 84 millimètre­s. Elle passera à 86 millimètre­s en 2027. La longueur minimale utilisée dans la majeure partie du Ca‐ nada est de 82,5 millimètre­s.

Pour la zone 34, la pre‐ mière augmentati­on de deux millimètre­s affecterai­t entre 12 et 15 % des prises, in‐ dique Heather Mulock.

Si les pêcheurs choi‐ sissent de maintenir le statu quo, d'autres pays, comme la Chine, pourraient en profiter, indique un document d’infor‐ mation envoyé aux pêcheurs.

La Chine est consciente de l'augmentati­on des me‐ sures américaine­s et en pro‐ fitera très probableme­nt en réduisant son offre pour l'achat de notre produit. La Chine achèterait un produit qui ne peut pas être facile‐ ment transporté ailleurs, ce qui lui donnerait un avantage dans les négociatio­ns d'ex‐ portation, écrit le ministère dans le document.

Pas de consensus

Les impacts individuel­s sur les zones de pêche au homard des Maritimes ont été présentés aux pêcheurs et aux acheteurs lors d'une réunion mardi à Halifax orga‐ nisée par le Conseil canadien du homard.

Il n’y a pas eu de consen‐ sus sur la manière de réagir à l’augmentati­on imminente du minimum américain.

Les pêcheurs de certaines zones de pêche au homard du golfe du Saint-Laurent ont des tailles minimales de cara‐ pace bien inférieure­s à la norme de 82,5 millimètre­s.

D'autres au Québec et dans certaines parties du Cap-Breton ont des tailles mi‐ nimales plus grandes.

Ils n'ont pas à décider de faire quoi que ce soit, mais s'ils veulent apporter des changement­s pour la conser‐ vation ou pour l'économie, ils doivent parvenir à un consensus au sein de leur ZPH ou de leurs associatio­ns et le présenter au MPO, in‐ dique Geoff Irvine du Conseil canadien du homard.

C'est vraiment aux pê‐ cheurs et aux associatio­ns de le faire!

Cette décision arrive au moment où les débarque‐ ments diminuent dans le sud de la Nouvelle-Écosse.

Nous avons constaté une diminution au cours des der‐ nières années, particuliè­re‐ ment dans la baie de Fundy dans la ZPH 34, note Adam Cook, biologiste pour Pêches et Océans Canada dans les Maritimes.

L'année dernière, 15 263 tonnes de homard ont été débarquées dans la zone de pêche au homard 34, c'est 4379 de moins que l'année d'avant.

Avec les informatio­ns de Paul Withers de CBC

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada