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Vente de l’Institut de Memramcook : la communauté entre crainte et espoir

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L'institut de Memramcook a été vendu récemment à une entreprise privée néobrunswi­ckoise. Un achat qui partage la commu‐ nauté qui craint que les lieux perdent leur vocation communauta­ire mais es‐ père tout de même que les travaux apporteron­t du po‐ sitif au village.

Vide depuis 10 ans, l'Insti‐ tut de Memramcook a été cédé le mois dernier à une société privée. Ni le montant, ni de possibles conditions de conservati­on patrimonia­le n'ont été jusqu'à maintenant dévoilés.

L'acheteur, Heritage Deve‐ lopments, est une société im‐ mobilière basée à Moncton. Elle possède plusieurs bâti‐ ments dans la région, y com‐ pris la Place Héritage et l'an‐ cienne école Moncton High, acquise en 2018.

La société n’a pas offert de mise à jour concernant ce chantier, malgré notre de‐ mande il y a quelques se‐ maines. Elle n'a pas non plus accordé d'entrevue mardi sur son nouvel achat.

Pas notre premier choix

L’un

des

derniers

di‐ plômes du Collège Saint-Jo‐ seph, dont les locaux étaient dans l'Institut de Memram‐ cook, Jean Gaudet n’est pas vraiment satisfait de ce ra‐ chat. Ce n’était certaineme­nt pas notre premier choix, ex‐ plique celui qui fait égale‐ ment partie de la Fondation des anciens du Collège SaintJosep­h.

Il aimerait que la vocation communauta­ire du bâtiment demeure et que le volet édu‐ cation, la mémoire de l’Aca‐ die, ne soit pas oublié dans ce développem­ent-là qui s’en vient. La Fondation aurait, se‐ lon lui, préféré que les lieux restent aux mains du public.

Pour Carole Chouinard, directrice générale de la So‐ ciété du monument Lefevre qui se trouve à deux pas de l’Institut de Memramcook, les travaux pourraient amener de nouvelles personnes au café du lieu historique.

Elle serait également favo‐ rable à ce que des logements pour la communauté y soient construits et qu’un hôtel puisse s’installer dans l’Insti‐ tut de Memramcook pour pouvoir y loger des artistes accueillit au monument Le‐ febvre

Mais des interrogat­ions persistent. Elle se dit égale‐ ment dérangée par le fait que les contribuab­les ont fi‐ nancé les rénovation­s exté‐ rieures du bâtiment à hau‐ teur de plusieurs millions il y a quelques années pour que celui-ci soit aujourd'hui re‐ vendu au privé.

C’est sûr qu’il y a une in‐ quiétude et je sais qu’il va y avoir des gens de la commu‐ nauté qui seront triste de voir ça partir mais on sou‐ haite que cette compagnie-là s'en occupe correcteme­nt, croit-elle.

Le maire rassurant

Le maire de Memram‐ cook, lui, se veut optimiste et rassurant pour la suite des choses. On se réjouit, c’est certain qu’il y a des incerti‐ tudes que ça passe aux mains du privé mais c’est mieux que le statu quo , croit Maxime Bourgeois.

Selon lui, l'Institut pourrait abriter un hôtel, des loge‐ ments et un espace commer‐ cial, tout en préservant la chapelle. Mais aucun plan n'est sur la table à dessin, pour l'instant.

La députée de la région est déçue de voir ce joyau pa‐ trimonial passer aux mains du secteur privé.

Selon elle, le gouverne‐ ment, qui a vendu l’Institut Memramcook, n’a pas réflé‐ chi à long terme et à la valeur patrimonia­le du bien et a seulement vu l’argent qu’il pouvait en tirer.

D’après un reportage de Frédéric Cammarano

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