Éclipse : un boom touristique pour les commerces de l’ouest de l’Î.-P.-É.

L’éclipse solaire du 8 avril a amené des milliers de visi‐ teurs dans la région ouest de l’Île-du-Prince-Édouard, un événement dont plu‐ sieurs établissements tou‐ ristiques de la région ont pu profiter avant d'officiel‐ lement ouvrir leurs portes pour la saison estivale.

Propriétaire de trois at‐ tractions touristiques à North Cape, à Skinners Pond et à Ti‐ gnish, Anne Arsenault a anti‐ cipé d'un mois l’ouverture de ses commerces à l'occasion de l'éclipse.

Nous avons dû commen‐ cer à refuser des clients. Le stationnement était plein et, sur les deux côtés de l'auto‐ route, les véhicules se sont garés sur une distance d'en‐ viron un kilomètre et demi.

Anne Arsenault, proprié‐ taire d’attractions touris‐ tiques

Anne Arsenault estime qu’environ 4000 visiteurs sont passés par ses entre‐ prises à North Cape lundi, un achalandage que l'on voit ra‐ rement à cette période de l'année.

La plupart des établisse‐ ments touristiques sont sai‐ sonniers, à l'exception de quelques-uns [...], même leur cadre d'employés n’est pas complet, car la saison ty‐ pique dans cette région se déroule entre la mi-mai et la mi-octobre, explique-t-elle.

D'ici à ce que la saison touristique débute, plusieurs établissements d'Anne Arse‐ nault demeureront ouverts avec des horaires spéciaux. Maintenant que l'achalan‐ dage de l'éclipse est terminé, certains fermeront en atten‐ dant l'arrivée des touristes.

Un appel aux établisse‐ ments

L’Association touristique North Cape Coastal Drive a contacté ses 80 membres afin de les inviter à saisir les occasions d’affaires offertes par l’éclipse, dit Anne Arse‐ nault, qui est aussi directrice du conseil d’administration de cet organisme.

Toutefois, l’association n'est pas en mesure de préci‐ ser un pourcentage sur le nombre de ses membres qui ont pris part à l'initiative.

Pour des opérateurs tou‐ ristiques de la région, comme Hubert Lirhman, propriétaire d’un gîte, l’offre de services touristique quand même mince lors de la journée de l’éclipse.

Tout dépend de la façon dont les visiteurs ont été re‐ çus dans la région. Ce qui manque un peu dans le coin, c'est le nombre de restau‐ rants ouverts, parce que pour le moment, il n’y a pas grand-chose.

Hubert Lihrmann, pro‐ priétaire d’un gîte

Plusieurs restaurants ont choisi de ne pas ouvrir leurs portes, ce qui a pu nuire à l’expérience des visiteurs, se‐ lon lui.

Les bons restaurants ne sont pas encore ouverts. Ce qu'on manque un peu, ce sont des endroits où on puisse bien manger, ajoute Hubert Lihrmann.

Il se réjouit quand même de la présence des visiteurs à son établissement, qui a affi‐ ché complet pour la semaine de l’éclipse.

Les gens qui sont venus du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse ou même d'ailleurs, ils ont vu que Prince-Ouest est un bel en‐ droit, calme, où on peut trou‐ ver de jolies plages et de bons endroits, souligne Hu‐

bert Lihrmann.

Des retombées écono‐ miques

Pour la présidente-direc‐ trice générale de l’Association touristique de l’île, Corryn Clemence, l'intérêt envers l’éclipse pourrait se traduire dans des retombées écono‐ miques à l’avenir.

C'était une excellente oc‐ casion de présenter une nou‐ velle région de la province, et même peut-être [faire décou‐ vrir la province] à certains vi‐ siteurs qui ne sont jamais ve‐ nus à l'Île-du-Prince-Édouard.

Corryn Clemence, PDG de l’Association touristique de l’île

Corryn Clemence recon‐ naît quand même qu’il y a de la place pour des améliora‐ tions dans l’offre touristique dans la région entre no‐ vembre et avril.

Nous en parlons beau‐ coup dans le cadre de notre stratégie sectorielle globale et de notre stratégie d'exten‐ sion de la saison, ajoute-telle.

Corryn Clemence concède qu’il est toutefois difficile pour les acteurs de l'indus‐ trie touristique d'être ouvert toute l'année au maximum de leur capacité.

Nous pouvons saisir des occasions telles qu'une éclipse totale ou des événe‐ ments sportifs ou différents festivals et événements, et vraiment essayer d'être stra‐ tégiques sur la durée et le type de produit que nous pouvons ouvrir afin de pro‐ longer la saison touristique, dit la PDG de l’association.