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Le grand flou réglementa­ire de la distilleri­e artisanale en Alberta

- Tiphanie Roquette

Aucune règle ne régit ce qui définit l’artisanat dans le domaine de la produc‐ tion d’alcools forts en Al‐ berta. Certains distillate­urs demandent le retour d’une réglementa­tion claire pour mieux informer le public et permettre une concur‐ rence plus juste.

Le débat a été relancé par la distilleri­e T-Rex après que la vente de son bidon de 4 litres de vodka à moins de 50 $a suscité une polémique.

Dans une déclaratio­n écrite, la distilleri­e située à Saint-Albert, dans la région d’Edmonton, a affirmé avoir dû réduire ses prix après l’éli‐ mination de la règle 80/20 par la Commission des jeux du hasard, de l’alcool et du cannabis de l’Alberta (AGLC).

Selon cette règle, au moins 80 % de l’alcool vendu par une microdisti­llerie de‐ vait être distillé en interne. Le reste pouvait être mélangé avec des production­s ex‐ ternes.

Les quotas ont été suppri‐ més en mars 2020 dans un objectif de réduction de la bureaucrat­ie afin de donner aux petits producteur­s plus de flexibilit­é pour répondre à l’évolution de l’industrie, a in‐ diqué l'AGLC dans une ré‐ ponse par courriel.

Est-ce toujours nal? artisa‐

La conséquenc­e est toute‐ fois que plus rien ne définit une production artisanale à part le volume de produc‐ tion. Dorénavant un petit producteur peut se procurer jusqu’à 100 % de [son] alcool ailleurs, explique Jacques Tremblay, copropriét­aire de la distilleri­e Bridgeland à Cal‐ gary.

Il est donc possible de complèteme­nt faire le pro‐ duit à base de liquide indus‐ triel et, sur l’étiquette, de par‐ ler du terroir, de l’eau, des glaciers qui nous entourent.

Cet alcool industriel ap‐ pelé alcool de grain neutre peut être acheté à des termi‐ naux industriel­s, notamment en Saskatchew­an. Le produit doit encore être transformé pour être consommabl­e, mais la transforma­tion peut être minime, selon Jacques Tremblay.

La différence est toutefois énorme au niveau du coût. Sa distilleri­e produit tous ses

alcools en interne, du grain jusqu’à l’embouteill­age, ce qui lui coûte environ 20 $ la bouteille. Acheter de l’alcool de grain neutre revient seule‐ ment à 1 $ la bouteille.

En matière de concur‐ rence de prix, c’est le jour et la nuit, souligne le créateur de la distilleri­e Black Dia‐ mond, David Scade, qui suit aussi un processus artisanal.

On a un produit vendu comme artisanal qui n’est pas artisanal. On doit tra‐ vailler encore plus fort pour éduquer les consommate­urs.

David Scade, fondateur de la distilleri­e Black Diamond

Jacques Tremblay et David Scade sont inquiets sur un autre point : ils estiment que l’absence de réglementa­tion donne des armes aux grands producteur­s d’alcool pour exiger des réductions de taxe comparable­s à celles des mi‐ crodistill­ateurs.

Nous n’avons pas d’objec‐ tion à ce que ceux qui veulent utiliser de l’alcool de grain neutre le fassent. Mais le problème, c’est qu’ils payent la taxe pour les mi‐ crodistill­eries et vendent leur produit comme un alcool ar‐ tisanal, souligne David Scade.

Quelles solutions?

Dans son communiqué, la distilleri­e T-Rex a enjoint le ministre de Services Alberta, Dale Nally, à rétablir la règle du 80/20. C’est le temps de remettre l’artisanat au coeur des distilleri­es artisanale­s de l’Alberta, écrit-elle.

Jacques Tremblay n’y est pas opposé, mais il pense que d’autres solutions sont possibles. Des gens peuvent utiliser [l’alcool industriel] pour autant qu’ils soient transparen­ts dans l’étique‐ tage. [...] Je pense que ça cla‐ rifierait beaucoup l’industrie, souligne-t-il.

Il est également partisan de la mise en place d’un prix plancher dans la vente au dé‐ tail.

L’Associatio­n des distilla‐ teurs de l’Alberta s’oppose, elle, au retour de la règle 80/20. Celle-ci faisait l’objet de nombreuses interpréta‐ tions sur la définition de ce que fabriqué en Alberta vou‐ lait dire, fait valoir son direc‐ teur général, Dan St. Pierre.

Des gens ont fait des in‐ vestisseme­nts en fonction du changement de réglementa‐ tion. Si on revient en arrière, il va y avoir des pertes, ajoute-t-il.

Il reconnaît que certaines personnes ont tiré avantage de ce changement réglemen‐ taire pour reconditio­nner un produit acheté ailleurs sous l’étiquette vodka de l’Alberta et le vendre bon marché, mais que d’autres ajoutent leur savoir-faire à l’utilisatio­n d’alcool de grain neutre.

L’Associatio­n plaide plutôt pour une consultati­on de grande ampleur sur l’établis‐ sement d’un cadre réglemen‐ taire et d’une taxation béné‐ fique à tous. Selon Dan St. Pierre, des discussion­s sont en cours pour établir une charte du whisky albertain par exemple.

Le ministre Dale Nally a déjà indiqué qu’il n’a aucune intention de rétablir la règle 80/20. Il ne souhaite pas non plus établir un prix plancher sur le prix de l’alcool.

Avec des informatio­ns de Madeline Smith

directeur. La Réserve fédé‐ rale pourrait attendre sep‐ tembre pour le faire.

À n’en pas douter, aux États-Unis, les investisse‐ ments massifs de l’adminis‐ tration de Joe Biden dans l’économie contribuen­t à l’in‐ flation. L’économie des ÉtatsUnis s’est encore une fois ré‐ vélée plus forte qu’anticipé, écrivait la Banque du Canada dans son communiqué mer‐ credi matin, soutenue par la résilience de la consomma‐ tion ainsi que par les dé‐ penses robustes des entre‐ prises et des administra­tions publiques.

Les gouverneme­nts ga‐ gneraient certaineme­nt à bien cibler leurs mesures pour éviter d’alimenter l’infla‐ tion. Mais pour l’instant, contrairem­ent aux inquié‐ tudes de Pierre Poilievre, les prévisionn­istes demeurent convaincus que l’inflation ra‐ lentit et qu’on arrivera bien‐ tôt aux baisses de taux. Cou‐ rage, ça s’en vient!

ses effectifs parmi les chauf‐ feurs sont présenteme­nt en congé maladie.

La conseillèr­e en commu‐ nication de l’organisme para‐ municipal, Julie Côté-Cham‐ pagne, mentionne qu’une nouvelle politique d’affichage de réductions de service sur les réseaux sociaux permet aux usagers d’être mieux in‐ formés lors d’annulation­s.

La STS est consciente que cette nouvelle approche peut donner l'impression que les réductions sont plus fré‐ quentes qu'elles ne le sont en réalité. Il est important de noter que la majorité des ré‐ ductions annoncées ne sur‐ viennent pas, car la STS réus‐ sit souvent à combler les be‐ soins en personnel à temps. Dans ces cas, les publicatio­ns sur les réseaux sociaux de la STS sont mises à jour, a-t-elle répondu par écrit.

La STS cherche tout de même des chauffeurs pour pourvoir des postes perma‐ nents et que de la formation est actuelleme­nt offerte à des candidats récemment embauchés.

D'après les informatio­ns de Claude Bouchard

comme diminuer le travail de sol pour garder les vers de terre.

Avec le temps, on devrait être capables de mettre des chiffres sur ce qui est fait, ce que ça donne, indique le pro‐ ducteur.

De son côté, Augustin Cormier, copropriét­aire de la ferme Témisca Ranch, sème des plants pour couvrir les champs avant l’hiver et évite le travail de sol l’automne pour garder une culture sou‐ terraine grouillant­e de vie.

On met des cultures de couverture l'automne pour garder la vie 365 jours par année dans le sol, précise-t-il. Les récoltes sont meilleures.

La ferme Nordvie, de Saint-Bruno-de-Guigues, mise elle aussi sur l’engrais vert.

Quand tu habites à un en‐ droit où est-ce que tu la vois, la biodiversi­té, tu as juste en‐ vie de la protéger.

Madeleine OIivier, copro‐ priétaire de Nordvie

Les rotations de cultures et les semis directs, ou cultures sans labour, sont aussi favorisées chez les fermes participan­tes.

Un retour aux sources pour protéger l’environne‐ ment

À Nédélec, Frédéric Ha‐ melin, de la ferme Témisca‐ mienne, croit aux méthodes anciennes et se sert de la traction animale. Il troque souvent son tracteur pour ses deux chevaux, qui sont devenus ses meilleurs alliés à la ferme.

On a deux gros chevaux belges. On s'en sert pour ra‐ cler le foin, pour désherber, pour faire le bois de poêle, explique-t-il.

Les producteur­s se sont lancés dans la culture d’ail et espèrent en récolter deux tonnes cet été. Ils ont fait l’achat de nouveaux équipe‐ ments qu’ils pourront adap‐ ter pour les animaux. C’est plus dur d’entraîner le cow‐ boy que d'entraîner les che‐ vaux!, lance M.Hamelin en ri‐ golant.

Un coût financier ratta‐ ché à la biodiversi­té

Plusieurs

gestes

favori‐ sant la biodiversi­té sont dé‐ sormais intégrés aux opéra‐ tions des producteur­s agri‐ coles. Certaines pratiques, comme la mise en place d’une bande riveraine, de‐ mandent toutefois un inves‐ tissement supplément­aire.

C’est des coûts directs que les producteur­s, souvent, n’ont pas les moyens de le faire.

Pascal Rheault, président régional de l’UPA

Pascal Rheault propose que les MRC se penchent sur le dossier. Souvent, quand tu veux aménager un cours d’eau, il y a une réglementa‐ tion qui est excessive et c’est très long, cite-t-il en exemple.

La protection des écosys‐ tèmes guide la ferme Nord‐ vie dans ses opérations, mais des compromis doivent être faits pour maintenir une bonne santé à la fois des terres et de l’entreprise.

Si c’était facile et que ça rapportait de l’argent, tout le monde le ferait depuis long‐ temps sans se poser de questions. C’est sûr que sou‐ vent, faire des actions de dé‐ veloppemen­t durable axées vers la biodiversi­té, ça va sur‐ tout demander du temps, fait remarquer la copropriét­aire Madeleine Olivier.

Les fermes complices de la biodiversi­té situées dans les autres MRC de la région recevront aussi des honneurs plus tard cette année.

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