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Le chenal de Tabusintac ne sera pas dragué cette année, les pêcheurs en colère

- René Landry

Déjà frustrés par l'état de leur quai, les pêcheurs de Tabusintac ont appris mer‐ credi lors d'une réunion avec Pêches et Océans que le chenal qui mène au quai ne sera pas dragué cette année. Une décision qui les met en colère.

Pendant cette réunion, obtenue après une manifes‐ tation des pêcheurs la se‐ maine dernière, il devait être question de la réparation du quai de Tabusintac, qui est dans un piètre état.

Mais le représenta­nt des pêcheurs de Tabusintac à l'Union des pêcheurs de Ma‐ ritimes, Denis Thibodeau, in‐ dique qu'il a été pris par sur‐ prise par une annonce bien différente du MPO.

Ça devait être

une réunion d'informatio­n pour la réparation du quai, insistet-il. Puis là, ils viennent de nous annoncer la pire des nouvelles. Il n'y aura pas de creusage, de dragage.

Le représenta­nt des pê‐ cheurs peine à contenir sa colère.

Ça n'a plus de bons sens. Est-ce qu'ils jouent avec nous? Qu'est-ce qui se passe?

Denis Thibodeau, repré‐ sentant des pêcheurs de Ta‐ busintac à l'UPM

La sécurité des pêcheurs

Denis Thibodeau est sur‐ tout préoccupé par la sécu‐ rité de ses collègues pê‐ cheurs.

Ça va être risqué pour les pêcheurs de sortir, dénoncet-il. Ça peut être risqué, vrai‐ ment. Il n'y a pas eu de suivi, on ne sait même pas où ils vont mettre les bouées.

Puis, il évoque le drame qui s'est produit dans le che‐ nal ensablé au large de Tabu‐ sintac, il y a tout près de 11 ans, le 18 mai 2013.

Trois hommes ont perdu la vie quand leur bateau de pêche au homard a fait nau‐ frage. Ce drame qui a secoué toute la région a coûté la vie aux pêcheurs Ian Benoit, 35 ans, de Tabusintac, Alfred

Rousselle, 32 ans, de Brant‐ ville, et à leur ami qui les ac‐ compagnait ce jour-là, Sa‐ muel-René Boutin, 23 ans, de Tracadie.

Le représenta­nt des pê‐ cheurs assure qu'il a été pris par surprise puisque, selon lui, des travaux de dragage du chenal devaient être en‐ trepris.

Du côté du ministère, on explique que le MPO doit procéder au dragage de di‐ zaines de ports dans tout le pays avant l'ouverture de la pêche de printemps, et doit donner la priorité aux fonds dont il dispose pour maximi‐ ser la capacité opération‐ nelle.

La priorité n'a donc pas été mise sur le chenal de Ta‐ busintac dont le dragage est reporté à une année ulté‐ rieure. Dans un courriel en‐ voyé mercredi soir, le MPO dit examiner la capacité d'ac‐ cueil des ports voisins.

Quel avenir pour le quai de Tabusintac?

Une option que les pê‐ cheurs de Tabusintac reje‐ taient déjà la semaine der‐ nière lors d'une manifesta‐ tion devant les locaux du MPO à Tracadie.

À ce moment-là, ils di‐ saient craindre que le minis‐ tère leur demande d'aller s'installer sur des quais voi‐ sins, comme à Val-Comeau ou à Neguac.

Pourquoi on ne peut pas avoir de quai et tous les autres en ont? avait lancé un protestata­ire. Pourtant, on paie des taxes aussi.

Le directeur de secteur pour l'est du Nouveau-Bruns‐ wick au ministère des Pêches et des Océans, à Tracadie Luc Légère, avait tenté de les ras‐ surer.

Je peux vous dire qu'il n'y a aucun plan pour fermer [le quai de] Tabusintac, leur avait-il affirmé.

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