Depuis trois décennies, Bières et saynètes fait rire Lorette
La communauté franco‐ phone de Lorette avait les larmes aux yeux la fin de semaine dernière pendant leur spectacle de comédie annuel. Organisé par le Co‐ mité culturel de Lorette, le spectacle Bières et say‐ nètes met en vedette la fierté francophone du vil‐ lage depuis plus de 30 ans.
L'événement combine le théâtre et l’improvisation pour raconter les anecdotes mémorables du village fran‐ cophone situé à 30 km au sud-est de Winnipeg.
Ce qui est vraiment spé‐ cial, c’est que presque toutes les saynètes sont faites par rapport à Lorette, explique le comédien depuis plus de 25 ans, Marcel Sorin. Donc, plu‐ sieurs des gens et la foule vont être capables de se voir et de s’entendre dans les say‐ nètes.
C’est le cas de la specta‐ trice Christelle Cantin qui a retrouvé son chat Gary parmi les sujets d’une saynète.
Le spectacle est tellement drôle! J'apprécie tellement que notre communauté ait fait ça, dit-elle. Les comé‐ diens sont en train de me faire rire. J'en ai assez d'avoir mal aux joues, mais ça fait du bien.
L'humour fait rayonner la francophonie
Cette tradition annuelle reflète une occasion impor‐ tante pour l’identité franco‐ phone des villageois. Elle at‐ tire également de nombreux francophones de l’extérieur de Lorette, ainsi que des an‐ glophones.
Passionné par l’humour, Mathieu Fontaine participe en tant que comédien depuis 8 ans.
L’enseignant explique que ce spectacle permet à sa communauté francophone de vraiment célébrer qui on est ici au Manitoba alors qu’il donne l'opportunité à du monde ordinaire de jouer avec la langue et de s'amu‐ ser.
Nous sommes minori‐ taires et c'est important que le monde sache que quel‐ quefois par année, il y a des activités qui sont exclusive‐ ment pour eux.
Mathieu Fontaine, comé‐ dien de Bières et saynètes
Selon la spectatrice Mi‐ chelle Sorin, le spectacle est très important pour rassem‐ bler la communauté francomanitobaine à Lorette. Ça nous donne la chance de ja‐ ser, de nous rencontrer, de fêter ensemble, puis de célé‐ brer notre culture franco‐ phone.
Se rassembler pour rire
Depuis plus de 30 ans, c'est une tradition qui ras‐ semble plusieurs habitants de Lorette chaque année. Les comédiens écrivent leurs say‐ nètes en tenant compte de la variété d'âges parmi le public en espérant rassembler les générations.
Tous les billets étaient vendus peu après leur mise en vente. Cette édition de Bière et saynètes a donc été présentée pendant un soir supplémentaire afin que toute la communauté ait l'oc‐ casion de s’amuser. Au total, plus de 220 billets ont été vendus.
C’est la première fois qu’Amélie Sorin voit le spec‐ tacle. On fait ça une fois par année, mais tu peux voir que pas mal tout le village est ici, indique la jeune adulte.
Des comédiens, comme Liane Musick, affirment qu'il s'agit d’une expérience mé‐ morable qu’ils tiennent à coeur.
J'adore les Bières et say‐ nètes parce que c'est un temps où on peut s'amuser et rire en français. [...] c'est fun d'être capable de rassem‐ bler la communauté franco‐ phone pour s'amuser et faire rire les gens.
Liane Musick, comédienne de Bière et saynètes
Le spectateur Vincent Du‐ reault dit admirer les comé‐ diens qui se lancent au défi. J'espère que toutes les pa‐ roisses de la province franco‐ phone pourraient faire la même chose, ajoute-t-il. Ce n'est que du positif, et c'est
très rassembleur et amusant.
Une relève prometteuse
Dans le passé, d’autres communautés francophones au Manitoba ont présenté des spectacles semblables. Par contre, Bières et saynètes à Lorette est celui qui a la plus longue durée de vie.
C'est probablement la 3e génération de monde qui fait Bières et saynètes, précise Mathieu Fontaine. Il se dit ravi que ses enfants se soient joints à l’équipe l'année der‐ nière.
Il en va de même pour Pierre Tétrault qui désormais s’amuse sur la scène aux cô‐ tés de son fils, Alexandre.
Tout au long de l'année, l’équipe responsable du spec‐ tacle cherche de nouveaux comédiens. Satisfait d’avoir un équilibre d’hommes et de femmes parmi l’équipe, M. Fontaine espère augmenter la diversité du groupe théâ‐ tral.
Si ça vous tente de vous joindre à nous l'année pro‐ chaine, on prend toujours des recrues pour venir faire rire avec nous, souligne Mar‐ cel Sorin.
Selon lui, ça ne prend pas grand chose pour devenir un comédien du spectacle. Une capacité de rire, de la fierté francophone et beaucoup de niaiseries : voilà la formule magique de Bières et say‐ nètes à Lorette.